1- Situez Thomas selon son âge dans le développement psychomoteur.

Selon Freud, Thomas se situe à la transition entre le stade Anal (maitrise des sphincters, période du non, …) et le stade Phallique (questions existentielles sur l’origine de la vie, différence des deux sexes, angoisse de castration chez le garçon…).


Selon Piaget, il se situe dans la phase pré-opératoire (de 2 à 6 ans environ). C’est l’acquisition et la maitrise du langage, apparition de la symbolique des choses, différence entre passé, présent et futur.

Pour aller plus loin ! lLe développement de Thomas au niveau staturo-pondéral est harmonieux. Il est dans les « normes »  définies par les courbes de croissance du carnet de santé.


2- Définissez la crise d’asthme.

Maladie chronique caractérisée par une inflammation permanente des voies aériennes et d’une hyperréactivité bronchique entraînant un bronchospasme. Cette inflammation provoque des épisodes récidivants de sifflements, de dyspnée (modification du rythme de la respiration), d’oppression thoracique et de toux, particulièrement la nuit et le petit matin. fiche complète sur l’asthme


3- Relevez les critères de gravité présents chez Thomas, et citez ceux qui ne sont pas présents.

Chez Thomas, nous retrouvons le balancement thoraco-abdominal (quand l’enfant soulève son ventre, son thorax s’abaisse, et inversement), un tirage intercostal (voir vidéo), des difficultés à parler, une saturation en O2 à 93%, une polypnée ainsi qu’une tachycardie. L’hyperthermie peut également être relevée en fonction de la tolérance à la fièvre de Thomas.

D’autres critères peuvent être présents :

Contraction des muscles du cou
  • hypotension artérielle
  • cyanose des extrémités, péribuccale,
  • paleurs / sueurs,
  • apnées
  • désaturation inférieure à 90%
  • Battement des ailes du nez
  • contraction des muscles du cou
  • Coma
  • ….


4- Définissez les traitements, la classe pharmaceutique, les effets attendus et les effets secondaires possibles.

  • Solupred®(Prednisolone) : Anti-inflammatoire. Doit aider à diminuer l’inflammation broncho-pulmonaire. Les principaux effets secondaires sont une hyperexcitabilité de l’enfant, une rétention hydro-sodée, une fuite potassique lors de doses importantes et/ou prolongées,…

  • Ventoline®(Salbutamol) : Bronchodilatateur. Ce traitement doit permettre aux bronches de se dilater, de diminuer le bronchospasme, et d’améliorer la capacité pulmonaire. Les principaux effets secondaires sont des tremblements, une tachycardie, des céphalées, …

  • Paracétamol sirop : Antalgique et antipyrétique. Doit diminuer la douleur et l’hyperthermie de Thomas. Les principaux effets secondaires sont une éruption cutanée, nausées et vomissements. A fortes doses, le paracétamol peut créer une hépatotoxicité.

5- Faites la planification de vos soins pour Thomas, en faisant apparaitre vos calculs pour les traitements. 

  • 9h : Administration PO de Paracétamol 1 dose 15kg, et de 15x 2mg = 30 mg de Solupred® (Soit un cp de 20mg, et 2 cp de 5 mg dans 3 cc d’eau minérale). Nettoyage de nez si besoin. Préparation et administration du premier aérosol. Ventoline® 5mg/2,5 ml. Il me faut 2,5mg ce qui fait 1,25ml. Je prends donc une seringue de 1ml et une seringue de 2,5 pour avoir la dose juste. Administration au nébuliseur avec 3 ml de sérum physiologique, sous 4 à 6l/min d’O2. Mise en place du monitorage cardiaque.
  • 9h15 : Fin du premier aérosol. Relevé de constantes.
  • 9h20 : Début du second aérosol (même préparation que le premier).
  • 9h35: Fin de l’aérosol.
  • 9h40: Dernier aérosol de la première série.
  • 9h55 : fin des aérosols. Relevé de constantes.
  • 10h15 : Proposition d’alimentation et d’hydratation (essentielle dans la crise d’asthme) + relevé de constantes.
  • 10h50 : Température + constantes et accompagnement si possible à la radio.
  • 12h : Repas + constantes.
  • 13h : Nettoyage de nez si besoin + aérosol + constantes.
  • 13h30-16h : Sieste si nécessaire, avec surveillance de la saturation en sommeil profond
  • 16h : Réévaluation médicale avant l’aérosol.

6- Qu’est ce que la Josacine® ? A quelle famille de thérapeutique appartient-elle ? quels sont les effets secondaires ? 

La Josacine® (Josamycine) est un antibiotique appartenant à la famille des Macrolides. Les principaux effets secondaires sont des nausées, vomissements, diarrhées, éruption cutanée, augmentation des transaminases.


7- Comment feriez-vous l’éducation à l’asthme pour Thomas et sa maman ? Quelles questions complémentaires pourriez vous poser à Thomas et sa maman pour affiner votre démarche d’éducation?

Premièrement, il va falloir faire l’éducation à la chambre d’inhalation et au spray de Ventoline. Après avoir vérifié la date de péremption de la Ventoline, la secouer afin de remettre en suspension le produit. Adapter ensuite la Ventoline à la chambre d’inhalation en l’expliquant à la maman et à Thomas en utilisant des mots simples et adaptés. Voici une vidéo sur l’utilisation d’une chambre d’inhalation.

Pour une éducation optimale, il faudrait demander à la maman de Thomas s’il y a des animaux à la maison, si un des parents consomment des cigarettes (tabac, ou autres substances,..), quel est le type de chauffage à la maison, si la maison est humide, … En fait, il faut rechercher avec Thomas et sa maman tous les facteurs déclenchant possibles pour l’asthme de Thomas. Et bien entendu, demander à Thomas et à sa maman s’ils ont des questions.


D’autres cas cliniques sont disponibles dans le livre « 40 cas cliniques infirmiers corrigés et commentés »

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Le cancer du col de l’utérus est lié à une infection par un virus, le papillomavirus humain.



1- L’utérus

Organe du système de reproduction composé de deux parties :

  • Le corps de l’utérus
  • Le col de l’utérus

Le col a plusieurs fonctions :

  • Grâce à la sécrétion de la glaire cervicale : lubrification du vagin, protection contre les infections. La glaire cervicale permet également aux spermatozoïdes, au moment de l’ovulation, de se déplacer plus facilement vers l’utérus
  • Rôle dans la grossesse et l’accouchement.


2- Le cancer de l’utérus

Cancer d’évolution généralement lente et de bon pronostic. Il est provoqué par un virus (HPV : Human Papilloma Virus) transmis lors de rapports sexuels. Il existe deux types de cancers du col :

  • Carcinome épidermoïde
  • Adénocarcinome

Il y a 5 stades d’évolution :

  • Stade 0 = cancer in situ
  • Stade I = cancer localisé au niveau du col de l’utérus
  • Stade II = envahissement des tissus proches du col de l’utérus
  • Stade III = envahissement des tissus proches ainsi que de la zone pelvienne
  • Stade IV = envahissement des organes proches (métastases)

L’extension de cette tumeur se fera au niveau des organes avoisinants (uretères, vagin, rectum, vessie,….) ; les métastases viscérales sont rares alors que les métastases ganglionnaires sont plus fréquentes.


3- Facteurs de risque

  • Infection par le papilloma virus humain (VPH)
  • Rapports sexuels précoces
  • Multiplicité des partenaires
  • Multiparité
  • Tabagisme
  • Utilisation de contraceptifs oraux
  • Infection par VIH, herpès génital, chlamydiose

4- Symptômes

  • Saignements (métrorragies) après les rapports sexuels, en dehors des périodes de règles ou après la ménopause
  • Douleurs lors des rapports
  • Pertes blanches
  • Douleurs dans la zone pelvienne ou lombaire

5- Dépistage / Diagnostic

  • Frottis cervico-utérin sur lequel il sera possible de déceler des cellules anormales.
  • Colposcopie qui permettra de détecter une toute petite tumeur. La colposcopie correspond à l’examen à la loupe binoculaire du col.
  • Bilan d’extension si lésion cancéreuse. Il se fait à l’aide d’un toucher vaginal et rectal, d’un scanner abdominopelvien et surtout à l’aide de l’IRM.

Si la tumeur s’est déjà étendue aux organes avoisinants, la patiente pourra présenter une insuffisance rénale due à la compression des uretères ainsi qu’une occlusion digestive.


6- Traitement

  • Chirurgie : colpo-hystérectomie (aussi appelée intervention de Wertheim), hystérectomie, trachélectomie, curage ganglionnaire. La conisation est également possible : elle consiste à enlever une partie du col de l’utérus lors de cancers très localisés.
  • Radiothérapie : externe ou curiethérapie (Mise en place d’une source radioactive directement au niveau de la tumeur. Cette source sera laissée de quelques heures à quelques jours. La patiente séjournera alors en chambre plombée).
  • Chimiothérapie

Les lésions précancéreuses sont traitées par conisation, cryothérapie, laser ou électrochirurgie

Ces traitements peuvent être utilisés individuellement ou associés entre eux.


7- Prévention

  • Réalisation de test de dépistage régulièrement (des IST essentiellement)
  • Vaccination depuis 2006 : Gardasil®, Cervarix®
  • Protection lors des rapports  



SOURCES



Le cancer de la prostate est la présence de cellules cancéreuses qui se multiplient de façon incontrôlée dans la prostate.


1- La prostate

Glande de l’appareil génital masculin située entre la vessie et le rectum et entourant l’urètre. La prostate est formée de deux lobes. La prostate a un rôle dans la production du sperme (liquide prostatique).


2- Le cancer de la prostate

Type de cancer le plus fréquent chez l’homme (40 000 cas diagnostiqués par an en France) d’évolution très lente (20 à 30 ans). La plupart du temps la tumeur reste localisée à la prostate. L’adénocarcinome est la forme la plus fréquente.

Il existe 4 stades :

  • Stade I = tumeur localisée à un seul lobe
  • Stade II = tumeur localisée dans les deux lobes
  • Stade III : tumeur étendue aux vésicules séminales
  • Stade IV = envahissement des tissus adjacents (vessie, rectum, urètre) et des ganglions

3- Facteurs de risque

  • Âge (> 50 ans)
  • Antécédents familiaux
  • Origine ethnique (les hommes d’origine africaine sont plus touchés)
  • Régime alimentaire
  • Tabagisme
  • Taux élevé de testostérone
  • Obésité
  • Inflammation ou infection de la prostate
  • Exposition à des pesticides, au cadmium, aux dérivés du caoutchouc
  • Alimentation riche en matière grasse

4- Symptômes

  • Difficultés à uriner
  • Douleurs à la miction
  • Besoin fréquent d’uriner
  • Sang dans le sperme ou les urines
  • Changement dans le fonctionnement urinaire
  • Ejaculation douloureuse
  • Problèmes d’érection

Pour les tumeurs dépassant la capsule de la prostate :

  • Troubles du transit, en cas de compression rectale
  • Oedème d’un membre inférieur par envahissement du système lymphatique
  • Obstruction d’un ou des deux uretères

En cas d’envahissement osseux (métastases), des douleurs osseuses au niveau du bassin et du rachis essentiellement peuvent être ressenties.


5-Dépistage / diagnostic

  • Toucher rectal
  • Dosage des PSA dans le sang (N = < 4ng/ml)
  • Biopsie de la prostate
  • Bilan d’extension si cancer avéré : plus le taux de PSA est augmenté, plus la probabilité d’extension est importante. La scintigraphie osseuse permet la recherche des métastases osseuses, et l’IRM endorectale permet de savoir si la tumeur dépasse la capsule ou non.

6- Traitement

  • Surveillance active
  • Prostatectomie radicale
  • Radiothérapie externe ou curiethérapie
  • Traitement hormonal (anti androgènes, analogues de la LH-RH)
  • Chimiothérapie

7- Prévention

  • Dépistage précoce
  • Traitement par finastéride (Propecia®, Proscar®) ou dutastéride (Avodart®)
  • Supplément en vitamine D
  • Alimentation équilibrée
  • Arrêt du tabac
  • Eviter la sédentarité


SOURCES


Le cancer du sein est la tumeur maligne la plus fréquente chez la femme.



1- Les seins

Les seins ont pour fonction de produire le lait qui servira à nourrir les nouveaux nés. Ils sont composés de graisse, d’une glande mammaire, de canaux galactophores et du mamelon.

Les seins sont soumis à l’action de deux hormones :

  • Les œstrogènes (croissance des seins, grossesse)
  • La progestérone (différentiation des cellules, cycle menstruel)

2- Le cancer du sein

Cancer hormonodépendant le plus fréquent chez la femme. Il peut parfois se développer chez l’homme mais de façon très rare. Il existe deux types de cancer du sein :

  • Le cancer non invasif = in situ : qui se forme à l’intérieur des canaux de lactation
  • Le cancer invasif = infiltrant : qui envahit les tissus entourant les canaux de lactation

Les différents stades sont :

  • Stade 0 : cancer in situ
  • Stade I : cellules cancéreuses présentes dans les tissus entourant les canaux et lobules, taille inférieure à 2 cm
  • Stade II : soit la tumeur est supérieure à 2 cm, soit la tumeur mesure entre 0 et 5 cm et il y a une atteinte ganglionnaire
  • Stade III : tumeur de taille plus importante avec atteinte de plusieurs ganglions
  • Stade IV : cancer dit métastatique

3- Facteurs de risque

3-1 Chez l’homme
  • Âge (> 60 ans)
  • Antécédents familiaux de cancer du sein
  • Prédisposition génétique
  • Syndrome de Klinefelter
  • Exposition à des rayonnements
  • Cirrhose du foie
  • Gynécomastie
  • Obésité
  • Consommation d’alcool
  • Problème au niveau des testicules (cryptorchidie, orchidectomie, antécédent d’oreillons à l’âge adulte)
  • Exposition professionnelle à des produits toxiques (vapeurs d’essence, gaz d’échappement…)
3-2 Chez la femme
  • Âge (> 50 ans)
  • Antécédents personnels (cancer du sein, des ovaires, de l’endomètre)
  • Antécédents familiaux
  • Obésité
  • Consommation de tabac et d’alcool
  • Sédentarité
  • Hormonothérapie substitutive à la ménopause
  • Prise prolongée de contraceptifs oraux
  • Exposition à des produits cancérigènes
  • Multiparité ou grossesse tardive
  • Exposition accrue aux œstrogènes naturels (menstruations précoces, ménopause tardive)

4- Symptômes

  • Présence d’une masse au niveau du sein
  • Présence d’une masse au niveau des ganglions de l’aisselle
  • Modification de la peau, du mamelon, de l’auréole
  • Changement de taille ou de forme du sein
  • Perte d’appétit
  • Perte de poids
  • Écoulement au niveau du mamelon
  • Rétraction du mamelon

5- Dépistage / Diagnostic

  • Mammographie
  • Echographie
  • Biopsie avec examen anatomopathologique
  • Bilan d’extension si tumeur cancéreuse avérée

6- Traitements

  • Chirurgie : tumorectomie, mastectomie, curage ganglionnaire
  • Radiothérapie
  • Chimiothérapie
  • Hormonothérapie : anti-œstrogènes = tamoxifène (Nolvadox-D®), inhibiteurs de l’aromatase = anastrozole (Arimidex®), letrozole (Femara®), exemestane (Aromasin®)
  • Thérapies ciblées : trastuzumab (Herceptin®), bévacizumab (Avastin®), lapatinib (Tyverb®), évérolimus (Afinitor®)
  • Reconstruction mammaire immédiate ou différée

7- Prévention

  • Eviter la sédentarité
  • Alimentation saine et équilibrée
  • Arrêt du tabac
  • Limiter la consommation d’alcool
  • Eviter le surpoids
  • Auto palpation régulière
  • Mammographie
  • Adaptation des moyens contraceptifs



SOURCES



Lorsque les symptômes d’un AVC surviennent, il faut agir vite ! Il s’agit d’une urgence de prise en charge.



1- Généralités

Aussi appelé « attaque cérébrale », l’AVC est une perte soudaine de la fonction du cerveau suite à un défaut d’irrigation et donc une baisse de l’apport en oxygène entraînant la mort des cellules cérébrales.

Il existe deux types d’AVC :

  • Les AVC ischémiques : dus à un embole situé dans une artère irriguant le cerveau
  • Les AVC hémorragiques : dus à une hémorragie résultant de la rupture d’une artère cérébrale

On peut également parler de l’AIT (accident ischémique transitoire) qui correspond à un déficit neurologique brutal d’origine ischémique et dont les symptômes régressent spontanément de façon rapide (moins de 1 heure). Les AVC sont considérés comme des urgences vitales, leur gravité dépendant de l’étendue et de la zone touchée ainsi que de la rapidité de prise en charge.


2- Facteurs favorisants

  • Athérosclérose
  • HTA, diabète, arythmie, hypercholestérolémie,
  • Présence d’un anévrisme cérébral
  • Consommation de tabac et excès d’alcool
  • Personne souffrant de migraines
  • Âge
  • Antécédents d’infarctus du myocarde, d’AIT, de coagulopathie
  • Obésité
  • Apnée du sommeil
  • Sédentarité
  • Stress chronique
  • Contraceptifs oraux, hormonothérapie de la ménopause

3- Symptômes

Le patient peut présenter un ou plusieurs symptômes selon la zone touchée par l’hypoxie.

  • Dysarthrie (difficulté à émettre des sons, trouble de l’articulation) ou aphasie (perte passagère ou définitive de la faculté à s’exprimer)
  • Faiblesse d’un membre ou de la face
  • Maladresse d’un membre
  • Perte de la vision d’un œil ou diplopie
  • Paresthésie ou perte de sensibilité d’un membre ou de la face
  • Dysphagie (difficulté à avaler, ressentie entre la gorge et l’estomac)
  • Hémiplégie
  • Déformation ou paralysie de la face
  • Confusion soudaine
  • Céphalées intenses et inhabituelles accompagnées parfois de vomissements
  • Trouble de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma
  • Décès

4- Diagnostic

Les examens d’imagerie (scanner et IRM) permettent de déterminer de quel type d’AVC il s’agit et l’étendu des lésions. Un ECG peut être demandé à la recherche d’un trouble cardiaque (Arythmie, AC/FA, …). Des examens biologiques peuvent être réalisés à la recherche de facteurs favorisants. Peuvent également être réalisées une angiographie ou une échographie à la recherche de l’origine d’un caillot.


5- Le traitement

  • AVC ischémiques
    • Thrombolyse (dans un délai de 3 à 6 heures et selon les cas)
    • Anticoagulation
    • Angioplastie
    • Endartériectomie de la carotide si nécessaire (intervention chirurgicale consistant à enlever une plaque d’athérome située dans la carotide).
  • AVC hémorragiques
    • Antihypertenseurs afin de limiter l’hémorragie
    • Chirurgie afin de retirer l’hématome
    • Traitement chirurgical des anévrismes
  • Dans tous les cas
    • Rééducation précoce (orthophonie, ergothérapie, kinésithérapie…)
    • Traitement des facteurs de risque
    • Pour les AVC ischémiques : traitement au long cours par antiagrégant plaquettaire ou anticoagulants oraux.

6- Complications

La récupération peut être totale mais il peut également exister des complications telles que :

  • Un handicap (hémiplégie, aphasie, perte de la vue d’un oeil)
  • Une démence
  • Le décès
  • Une récidive
  • Une dépression ou des troubles de l’humeur
  • Une épilepsie
  • Des infections (urinaires, pulmonaires,…)
  • Un œdème cérébral
  • Une hydrocéphalie
  • Apparition d’un anévrisme

7- Prévention

  • Arrêt du tabac
  • Eviter les excès d’alcool
  • Pratiquer une activité physique régulière
  • Adopter une alimentation équilibrée
  • Adapter le moyen contraceptif
  • Dépistage et prise en charge des facteurs de risque (HTA, diabète,…)

8- Soins infirmiers

  • Evaluation neurologique : conscience et vigilance
  • Sur PM : patient à jeun, pose de SAD, SNG, réalisation du test de déglutition
  • Sonde de Salem
  • Prévention des complications du décubitus
  • Soins d’hygiène et de confort
  • Installation du patient avec éventuellement surélévation du membre hémiplégique afin d’éviter les œdèmes
  • Ne pas piquer et éviter de prendre la tension artérielle du côté hémiplégique
  • Evaluation de la douleur
  • Adapter l’environnement du patient pour éviter l’héminégligence et favoriser l’autonomie


SOURCES


Hyperglycémie chronique, un excès de sucre dans le sang…



1- Généralités

Le diabète se caractérise par une hyperglycémie chronique due à un défaut de sécrétion ou d’assimilation de l’insuline. L’insuline, seule hormone hypoglycémiante, est produite par les cellules béta du pancréas.

La norme de la glycémie est comprise entre 0,8 et 1,10 g/L. On parle de diabète lorsque la glycémie à jeun est supérieure à 1,26 g/L à 2 reprises, ou par une glycémie supérieure à 2g/L à n’importe quel moment de la journée.

Il existe trois types de diabète :

  • Le diabète de type 1
  • Le diabète de type 2
  • Le diabète gestationnel

2- Le diabète de type 1

Maladie auto-immune caractérisée par une hyperglycémie chronique due à une destruction progressive des cellules béta du pancréas. Il concerne environ 10 % des patients (environ 150 000 personnes), plutôt les enfants et adolescents ou les adultes de moins de 40 ans.

2.1- Signes cliniques

Signes d’apparition brutale, qui débutent lorsque que 80% des cellules sont détruites.  

  • Polyurie
  • Polydipsie
  • Perte de poids
  • Sensation de faim fréquente = polyphagie
  • Asthénie
  • Troubles visuels
  • Haleine cétonique
  • Acidose retrouvée dans les gaz du sang (pH < 7.3 en artériel, < 7,25 en veineux et bicarbonates < 22 mmol/L)
  • Glycosurie si la glycémie > 1,8 g/L
  • Signes de gravité : cétonémie > 0,30 mol/L, cétonurie ++
2.2- Traitement
  • Insulinothérapie à vie
  • Surveillance glycémique plusieurs fois par jour
  • Surveillance de l’HbA1c (hémoglobine glyquée : norme = < 7%)  
  • Régime alimentaire adapté
  • Activité sportive

En cas d’acidose, l’hospitalisation est obligatoire. Il sera alors effectué une réhydratation importante (au sérum physiologique), avec une apport de Potassium possible (puisqu’il existe un déficit potassique en cas de décompensation). Une insulinothérapie sera débutée par voie IV. Une perfusion en sérum sucré pourra poursuivre la réhydratation afin d’éviter les hypoglycémies secondaires à l’insulinothérapie IV. Il ne faut pas chercher à faire baisser trop rapidement la glycémie afin de ne pas créer un œdème cérébral.


3- Le diabète de type 2

Maladie d’évolution lente, caractérisée par une insulinorésistance des cellules entraînant une hyperglycémie chronique. Les facteurs favorisants sont : une prédisposition génétique, une mauvaise alimentation, un surpoids, un manque d’activité physique, une mauvaise hygiène de vie, antécédents de diabète gestationnel. Il concerne 90% des patients (environ 3 millions de personnes), d’âge plutôt avancé (entre 40 et 50 ans).

3.1- Signes Cliniques

Découverte le plus souvent fortuite, ou à l’occasion d’une complication (IDM, AVC…)

  • Hyperglycémie
  • Apparition de complications diverses
3.2- Traitement
  • Régime alimentaire adapté
  • Activité sportive si possible
  • Antidiabétiques oraux
  • Insulinothérapie
  • Surveillance glycémique plusieurs fois par jour
  • Surveillance de l’HbA1c (hémoglobine glyquée)

4- Les complications du diabète

  • Hypoglycémie (signes : sueurs, pâleur, fringale, tremblements, sensation de malaise, troubles de la vision et de la concentration, somnolence, coma)
  • Hyperglycémie (signes : asthénie, bouche sèche, polyurie, soif intense)
  • La rétinopathie diabétique (cause de cécité)
  • La néphropathie diabétique (entraînant une insuffisance rénale terminale)
  • Infections urinaires plus fréquentes
  • Neuropathies périphérique et végétative diabétique (atteinte des nerfs)
  • Macro angiopathies (coronaropathie, atteinte carotidienne, artériopathie des membres inférieurs,…)
  • Pied diabétique (mal perforant plantaire)
  • Coma diabétique

5- Règles hygiéno-diététiques

  • Alimentation équilibrée où chaque groupe d’aliments doit être représenté
  • Pratique sportive régulière
  • Arrêt du tabac 
  • Eviter la prise de poids
  • Surveillance de toute plaie, même minime

6- Rôle IDE

  • Réalisation des glycémies capillaires
  • Préparation et injection d’insulines
  • Adaptation des doses d’insulines
  • Education des patients : réalisation des glycémies capillaires, injections d’insuline, adaptation des doses, signes d’hypo et d’hyperglycémie, régime alimentaire, expliquer l’importance de noter les glycémies et doses d’insuline réalisées dans un carnet d’autosurveillance.
  • Réalisation de bandelettes urinaires pour contrôle de la cétonurie
  • Surveillance de l’apparition des complications

7- Diabète gestationnel

Selon la définition de l’OMS, le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse. Les signes cliniques sont les mêmes que les autres types de diabète. Dans 90% des cas le diabète gestationnel disparaît quelques semaines après l’accouchement.

7.1- Facteurs de risque
  • Grossesse tardive
  • Obésité ou surpoids de la mère
  • Antécédents de diabète gestationnel
  • Antécédents familiaux de diabète de type 2
  • Antécédents de macrosomie fœtale
7.2- Complications pour l’enfant
  • Macrosomie (poids de naissance > à 4kg)
  • Accouchement difficile
  • Détresse respiratoire
  • Hypoglycémie néonatale
  • Risque accrue de diabète de type 2 à l’âge adulte
7.3- Complications pour la mère
  • Fausses couches
  • Accouchement par césarienne
  • Risque accrue de prééclampsie (prise de poids, œdème, HTA)
  • Risque de développer un diabète de type 2 après la grossesse
  • Risque d’accouchement prématuré
7.4- Dépistage

Consiste en la réalisation du test HGPO (Hyperglycémie Provoquée par voie Orale) à 75 g de glucose.  Ce test est réalisé entre la 24ème et la 28ème SA

7.5- Prévention
  • Alimentation équilibrée dès le début de la grossesse
  • Activité physique régulière en l’absence de contre indication
  • Limiter les apports glycémiques trop importants
7.6- Traitement
  • Régime diététique  hypocalorique et limitant l’apport glycémique
  • Insulinothérapie si régime inefficace


SOURCES


L’asthme est une maladie respiratoire qui ne se guérit pas, mais qui peut se contrôler. 



1- Définition

L’asthme est une maladie inflammatoire chronique du système respiratoire qui touche les bronches (voies aériennes inférieures) et se caractérise par une gêne à l’inspiration. Il se caractérise par une apparition brutale par crises de dyspnée au cours desquelles la personne s’essouffle, respire difficilement, a une respiration sifflante. Cette maladie touche 4 millions de français dont environ 9% d’enfants.

La crise peut être de trois types :

  • Simple, d’apparition brutale
  • Accompagnée d’une dyspnée continue
  • Gravissime, sous forme d’état de mal asthmatique

2- Physiologie

L’asthme est un désordre inflammatoire chronique des voies respiratoires. Il se caractérise par des bronchospasmes (bronchoconstriction due à la contraction des muscles lisses), une hypersécrétion épaisse et une inflammation de l’épithélium bronchique. Concrètement, les voies respiratoires se rétrécissent, se remplissent de mucus, le flux aérien devient limité (ceci est réversible après la prise de traitement).

Chez la majorité des asthmatiques, en intercrise, la respiration redevient normale.


3- Facteurs favorisants

Il en existe plusieurs, en voici une liste des principaux :

  • Allergènes,
  • Pollution,
  • Irritants chimiques,
  • Tabac,
  • Air froid,
  • Exercice ou activité physique,
  • Nourrissons ou enfants,
  • Avoir moins de 45 ans,
  • Caractère familial,
  • Infection bronchique,
  • Stress,
  • Emotion,

4- Signes cliniques

Prodromes : éternuements, toux, céphalées, prurit nasal.

  • Toux +++
  • Dyspnée expiratoire : respiration sibilante, sensation de blocage dans la poitrine
  • Difficulté à respirer (manifestations par crises souvent nocturnes)
  • Tachypnée ou bradypnée, tachycardie

En cas de crise sévère / état de mal asthmatique = URGENCE VITALE +++ :

  • Diminution de la Sa02
  • Dyspnée intense avec tirage
  • Tachycardie > 130 bpm sinusale
  • Epuisement dû à la fatigue musculaire, somnolence
  • Balancement thoraco-abdominal
  • Battement des ailes du nez chez l’enfant

5- Axes thérapeutiques

Traitement de crise :

  • Utilisation de bronchodilatateurs d’action immédiate, les β2 mimétiques et atropiniques.
  • Corticothérapie associée qui agit sur l’inflammation bronchique.
  • Oxygénothérapie si nécessaire.

Traitement de fond : pour prévenir l’apparition des crises

Education (cf. fiche éducation thérapeutique de l’asthme) dès le plus jeune âge et accompagnement des parents et de l’entourage du patient afin de supprimer les allergènes, favoriser l’autogestion du traitement par le patient

Désensibilisation après une enquête allergologique.


6- Soins infirmiers

a- Accueil d’un patient en crise

  • Mettre le patient sous O2 en position demi assise (pour diminuer l’hypoxie)
  • Rassurer le patient et l’entourage
  • Prise de constantes : Tension artérielle, fréquences cardiaque et respiratoire, saturation en O2
  • Pose d’une voie veineuse périphérique si besoin
  • Administration des thérapeutiques prescrites
  • Mettre la sonnette à disposition du patient pour qu’il puisse alerter les soignants en cas d’aggravation de son état respiratoire

b– Surveillance des signes cliniques et biologiques

  • Fréquence respiratoire (norme : 12 à 20 mouvements/min) → Dyspnée, tachypnée, tirage 
  • Fréquence cardiaque (norme : environ 60 à 100 battements/min) → Tachycardie, sueurs, pâleur, cyanose
  • Etat neurologique : agitation, somnolence, troubles de la conscience (pouvant aller jusqu’au coma)
  • Sur prescription médicale : Gaz du sang (hypoxémie, hypercapnie, acidose), ponction veineuse (bilan infectieux, normes,..)

c- Surveillance du traitement

  • Oxygénothérapie adaptée (adapter le débit à la saturation)
  • Bronchodilatateurs par inhalation (aérosols) : surveillance du matériel et du respect de la durée du soin (15 min) et de sa fréquence (plusieurs fois par jour, à distance des repas, après un lavage de nez chez l’enfant ne sachant pas se moucher…)
Aérosolthérapie
  • Corticothérapie : IV ou per os sur prescription médicale pour diminuer l’inflammation.
  • Si utilisation de Salbutamol en IV, surveillance car tachycardie régulière.

d- Soins éducatifs du patient et de l’entourage

  • Tenter d’identifier les allergènes ayant causé la crise (interrogatoire)
  • Donner des conseils (hygiène, habitudes de vie…)
  • Utilisation d’un Peak Flow (appelé aussi débitmètre de pointe, fluxmètre) : dispositif vendu en pharmacie qui permet aux personnes asthmatiques de surveiller leur asthme et d’apprécier l’intensité de la crise lorsque celle-ci survient. Dispositif préconisé pour les asthmatiques adultes et les enfants à partir de l’âge de 5 ans.
  • Utilisation des sprays inhalés (agiter avant utilisation, expirer profondément, mettre l’embout en serrant les lèvres autour, inspirer ensuite lentement et profondément par la bouche, bloquer la respiration puis expirer lentement). Possibilité d’utilisation d’une chambre d’inhalation.
  • Se rincer systématiquement la bouche après la prise de corticoïdes et réaliser les bronchodilatateurs avant les corticoïdes (moyen mnémotechnique : le B avant le C dans l’alphabet).


SOURCES

  • Cours IFSI Nice
  • Cours IFSI Montluçon


Présentation du cas

Céline, 16 ans, a été renversée par un scooter ce matin à 8h en se rendant au lycée. Au service des Urgences, là où les pompiers l’ont conduite, le médecin diagnostique une fracture des deux os de l’avant bras droit, avec déplacement. Elle arrive en fauteuil roulant, accompagnée de ses parents, dans le service où vous êtes stagiaire.

Elle porte une attelle provisoire à l’avant bras droit.

La réduction orthopédique de la fracture sous anesthésie générale est suivie par l’immobilisation par un plâtre moulé (circulaire) brachio-antéro-palmaire pour 3 semaines est prévue pour 16 heures.

Céline pourra sortir le lendemain s’il n’y a aucune complication.


Questions

1- Nommez les os de l’avant bras. Situez l’olécrane par rapport à l’un d’eux. 

2- Quel examen complémentaire a permis d’affiner le diagnostic médical? 

3- Expliquez l’intérêt de l’attelle provisoire.

4- Définissez la réduction orthopédique. 

5- Expliquez ce qu’est le syndrome de Wolkmann. Citez les circonstances qui le favorisent. 

6- Citez et argumentez les recommandations à faire à Céline et ses parents au moment de la sortie. 






1- Nommez les deux os de l’avant bras. Situez l’olécrane par rapport à l’un d’eux.

Les deux os sont le radius et le cubitus (ou Ulna). L’Olécrane est l’épiphyse proximale du cubitus.

anatomie-coude


2- Quel examen complémentaire a permis d’affiner le diagnostic médical ?

Une radiologie de l’avant bras a permis d’affiner le diagnostic médical.

rx-coude

3- Expliquez l’intérêt de l’attelle provisoire

L’attelle permet d’éviter les mobilisations de la fracture et possède également une visée antalgique.


4- Définissez la réduction orthopédique

La réduction correspond à la remise en place de la fracture.

Il existe 2 techniques : La technique orthopédique consiste à remettre en place à la main, par manipulation externe, les fragments osseux fracturés ou l’articulation luxée. Selon les cas, la réduction est pratiquée sans anesthésie (luxation) ou sous anesthésie locorégionale ou générale (fracture). Une fois la réduction obtenue, on immobilise solidement le membre (bandage, plâtre, fixateur externe) jusqu’à consolidation.

La technique chirurgicale (dite par « voie sanglante ») est employée quand la précédente n’est pas praticable, plus souvent sur des fractures que sur des luxations.


5- Expliquez ce qu’est le syndrome de Wolkmann. Citez les circonstances qui le favorise.

C’est une augmentation de la pression dans des loges inextensibles. C’est un syndrome ischémique lié à une compression vasculo-nerveuse entraînant une paralysie irréversible des muscles. Il s’agit de la complication du syndrome des Loges.

(Syndrome des Loges : ischémie des masses musculaires due à l’augmentation d’une pression dans une loge musculaire par un œdème ou un hématome (effet garrot) et apparaissant par une douleur à la contraction volontaire des muscles, une pâleur et un refroidissement du membre. Il s’agit d’une urgence chirurgicale).

Les circonstances qui le favorisent sont une mauvaise surveillance de plâtre, et un plâtre trop serré.

wolkman

6- Citez et argumentez les recommandations à faire à Céline et ses parents au moment de la sortie.

  • Respecter le temps de séchage, soit 24 à 48 h selon l’épaisseur du plâtre, avant d’exercer toute sollicitation mécanique.
  • Ne pas vernir le plâtre, ce qui empêcherait l’évaporation naturelle et qui entrainerait une macération.
  • Ne pas mouiller ou immerger le plâtre ce qui le fragiliserait.
  • Ne pas introduire de corps étrangers sous le plâtre (aiguille à tricoter, …)
  • Surélever le membre immobilisé, les premiers jours, pour éviter l’oedème.
  • Effectuer des contractions isométriques régulières et mobiliser les articulations laissées libres, pour prévenir l’amyotrophie et les complications thromboemboliques.
  • Surveillance de la température des doigts, de leur motricité, sensibilité, couleur et oedème.
  • Surveillance de l’odeur du plâtre
  • Ne pas écrire sur le plâtre
  • CONSULTER A L’HOPITAL AU MOINDRE DOUTE ou APPELER LE CENTRE 15 POUR AVIS MEDICAL.


SOURCES

  • http://www.clubortho.fr/cariboost_files/Volkmann.pdf
  • http://www.chups.jussieu.fr/polys/orthopedie/polyortho/POLY.Chp.4.5.html
  • http://www.soins-infirmiers.com/contention_platre.php


D’autres cas cliniques sont disponibles dans le livre « 40 cas cliniques infirmiers corrigés et commentés »

Disponible sur AMAZON, FNAC, Espace culturel LECLERC, Espace infirmier, Cultura

La démarche de soins est un processus de résolution de problèmes en soins infirmiers. C’est un parcours dynamique qui a pour but de les déceler et les résoudre. Elle permet aussi la continuité des soins en fonction des éléments transmis.



1- Introduction

La démarche de soins s’inscrit dans l’article R4311-3 du Code de la Santé Publique :  » {l’infirmier} identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en oeuvre des actions et les évalue« . Elle consiste à effectuer toute la réflexion logique nécessaire pour déceler des problèmes et trouver des solutions efficaces et personnalisées. Elle permettra donc une prise en charge globale et personnalisée du patient tout en favorisant son autonomie, en améliorant sa qualité de vie, et participer à la promotion de sa santé.

La démarche de soins se décompose en 5 étapes :

  • Le recueil d’informations (ou recueil de données).
  • L’analyse des informations recueillies.
  • La planification des soins.
  • La réalisation des soins.
  • L’évaluation et le réajustement si nécessaire.

Une étape supplémentaire peut être ajoutée, de manière facultative, avec le recueil d’information. Il s’agit de la présentation de l’établissement de soins et de l’unité dans lequel vous êtes en stage. Cette présentation permet à la personne qui vous écoute (ou qui vous lit) de mieux comprendre la démarche de soins que vous allez lui exposer.


2- Etape 1 – Le recueil des informations

Cette collecte de données permet de faire l’inventaire de tout ce qui concerne le patient. Cette étape descriptive a pour but de rechercher des informations permettant d’appréhender le patient dans sa globalité.

Le recueil de données nous renseigne sur qui est le patient, ce dont il souffre, ses habitudes de vie, de le situer dans son environnement, de l’état de satisfaction de ses besoins fondamentaux, identifier les conséquences de la survenue de sa pathologie…Il nous permet de recenser les informations ayant une importance pour la prise en charge actuelles (l’avulsion des dents de sagesses en 1975 pour un patient de 60 ans venu pour une coloscopie n’a pas grand intérêt).

Voici une aide pour établir cette collecte d’informations.

  • Identité : NOM, Prénom (tout en faisant attention à conserver l’anonymat sur vos documents en n’inscrivant que la première lettre du nom de famille par exemple).
  • Numéro de chambre : permet de localiser le patient, chambre seule, double, triple…
  • Âge / Date de naissance.
  • Nationalité et langue parlée : la nationalité peut être importante à préciser pour des problèmes possibles de prise en charge sociale ; la langue parlée afin de communiquer aisément avec votre patient.
  • Prise en charge sociale : régime de sécurité sociale et mutuelle (pour mieux comprendre l’impact financier de l’hospitalisation sur le patient, préciser si maladie professionnelle déclarée ou accident du travail.
  • Situation socio-professionnelle : pour connaître l’impact financier de l’hospitalisation sur le patient et donc sur son foyer (conjoint(e), enfant(s), personnes à charge…) avec un éventuel manque de revenus. La personne a-t-elle des aides à domicile ?
  • Situation familiale : entourage, enfant(s), personnes à charge…
  • Adresse (seulement la ville) : permet d’identifier des problèmes éventuels d’éloignement. Connaître le type d’habitation pour envisager la suite de l’hospitalisation.
  • Éléments significatifs de la personne : préciser par exemple si existence de troubles cognitifs, des problèmes sociaux, d’une éventuelle déficience visuelle/auditive/cognitive…. En résumé, tous les éléments qui vont permettre de s’adapter au mieux au patient.
  • Date d’entrée (et préciser le jour d’hospitalisation actuel afin de situer la prise en charge dans le temps), et type d’entrée (directe? via les urgences?…). Si le patient a eu un geste chirurgical, préciser le jour auquel il se situe après l’opération.
  • Motif d’hospitalisation : permet de situer le type de prise en charge pour ce patient.
  • Antécédents médicaux et chirurgicaux.
  • Allergies connues.
  • Histoire de la maladie.
  • Résumé de l’hospitalisation en cours.
  • Différents appareillages dont le patient est porteur (VVP, SAD, drain, pansement….)
  • Devenir de la personne si connu.
  • Médecin référent du patient (optionnel).
  • Personne de confiance / personne à prévenir.

Quels moyens utiliser ?

  • L’entretien avec la personne soignée, ses proches, son médecin traitant.
  • L’observation de la personne soignée : coloration, comportement, respiration…
  • L’examen clinique infirmier : mesure des paramètres vitaux, communication, silence, hésitation, posture…

Quelles sources d’informations utiliser ?

  • Le patient : c’est lui qui se connait le mieux. Il est donc le plus à même d’expliquer la situation, et de répondre aux questions.
  • Le dossier du patient : dossier médical, dossier de soins, courrier du médecin traitant, dossier informatisé, dossier papier….
  • Les proches du patient : personnes ressources du patient qui connaissent son environnement, son mode de vie, éventuellement les difficultés rencontrées… Ils sont un véritable pilier pour le patient, et encore plus quand celui-ci est dans l’incapacité de répondre (enfant, état de choc, troubles cognitifs…).
  • Les membres de l’équipe soignante pluridisciplinaire : essentiellement consigné dans les transmissions écrites ou orales.

Toutes ces informations permettent de faire l’anamnèse, qui correspond au profil global du patient. Selon la définition de Lefebvre et Dupuis, l’anamnèse est le « recueil d’informations qui tracent le portrait d’une personne et de son environnement du point de vue des soins infirmiers. Il est basé sur les éléments majeurs d’un modèle conceptuel de soins infirmiers ».


3- Etape 2 – L’analyse des informations

Cette étape permet à l’infirmier de formuler des problèmes de santé et d’aboutir à des diagnostics infirmiers. Elle demande la mobilisation des connaissances théoriques mises en lien avec l’interprétation des informations recueillies. Interpréter, ici, doit se comprendre comme expliquer, donner un sens, le bon sens...

Ce raisonnement clinique débouchera sur l’identification de :

  • Problèmes qui relèvent de la compétence médicale.
  • Problèmes qui sont la conséquence de la situation médicale : problème en collaboration.
  • Problèmes de santé de la responsabilité de l’infirmier : diagnostics et problèmes infirmiers.

L’infirmier peut être comparé à des détectives (de la Santé), c’est à dire, savoir trouver des indices et leur donner un sens. Il faut identifier la cause du problème et d’en observer ses manifestations.

Le diagnostic infirmier = Problème de dépendance + cause (source de difficulté) + manifestations (signes). Il peut-être réel ou potentiel. Il se formule de la manière suivante :

  • P = Problème ou risque de problème.
  • E = Cause, « lié à… », « reliée à… »
  • S = Signes « ‘se manifestant par… ». (le diagnostic infirmier potentiel n’est pas concerné par les signes).

Altération de la motricité liée à la fracture de la cheville se manifestant par une douleur à la mobilisation, une impotence fonctionnelle. (Diagnostic infirmier réel)

Risque d’altération cutanée liée à l’alitement strict, à la dénutrition et à l’âge. (Diagnostic infirmier potentiel)


4- Etape 3 – Planification des soins

Cette étape correspond à l’élaboration du projet de soins du patient. Elle consiste à générer la stratégie de soins à proposer au patient afin de résoudre les problèmes posés grâce à des objectifs de soins.

Un objectif se formule, pour le patient, avec un verbe d’action et un délai. Il est centré sur la personne et/ou son entourage. Il se doit être mesurable (précise l’évolution attendue), réalisable (atteignable par le patient), précis, avec une échéance (court, moyen ou long terme) et évolutif.

Les actions de soins relèvent uniquement du rôle infirmier, visent le mieux-être de la personne soignée, complètent ce que le patient accomplit et suppléent ce qu’il ne peut pas faire seul. Le but est de conserver un degré optimal d’indépendance.

Ces actions doivent être personnalisées, évaluables, compatibles avec des objectifs, tenir compte des ressources du patient et du service de soins, et si possible, créative.

Les critères d’évaluation de l’objectif doivent être des éléments concrets à mesurer et observer. Ces éléments sont inscrits dans l’objectif.

Exemple : fracture de cheville

Le patient réussira à se mobiliser avec une canne d’ici 24h.

Dans cet exemple, les critères sont le but recherché (réussira à se mobiliser), le moyen (avec une canne) et la notion de délai (d’ici 24h).


5- Etape 4 – La réalisation des soins

C’est la mise en oeuvre des décisions prises à l’étape suivante, l’application du projet de soins. Se fait selon les critères du soin : efficacité, confort, organisation, responsabilité, sécurité, économie, transmission.

L’ensemble de ces actions visent la disparition du problème de dépendance. Lorsqu’elles sont terminées, elle doivent faire l’objet de transmissions orales (L’aide à la toilette de M. A. est faite!) et écrites (dans le dossier de soins).


6- Etape 5 – L’évaluation

A cette étape, vous devez être en mesure à répondre à la question « Ai-je atteint mon objectif ?« .

Pour cela, il faut procéder au recueil de données d’évaluation, comparer les données obtenues à celles antérieures, évaluer l’efficacité et réajuster si besoin.

Il se peut que l’objectif ne soit pas entièrement atteint. l’infirmier doit alors identifier les actions à réajuster ou à apporter. SI l’objectif n’est définitivement pas atteint, l’infirmier devra chercher les raisons de cet échec.



SOURCES

  • Cours personnels IFSI MONTLUCON 2010-2013
  • Promotion Hamilton, UE 3.1 S1, la démarche en soins, octobre 2015.
  • LE NEURES Katy, SIEBERT Carole, Raisonnement, démarche clinique et projet de soins infirmiers, éditions Masson, 2009.