Les antidépresseurs font partie des avancées majeures des dernières années.


1- Rappels concernant l’épisode dépressif majeur

  • L’épisode dépressif majeur (EDM) se définit comme étant un fléchissement durable de l’humeur avec la présence d’une douleur morale importante, d’une inhibition psychique, accompagnés d’idées noires et/ou suicidaires.
  • Les critères permettant son diagnostic sont référencés dans le DSM V (Manuel diagnostique de référence des maladies psychiques).
  • Au moins cinq des symptômes suivants doivent avoir été présents pendant une même période d’une durée de deux semaines et avoir représenté un changement par rapport au fonctionnement antérieur; au moins un des symptômes est soit une humeur dépressive, soit une perte d’intérêt ou de plaisir.
    • Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours.
    • Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours.
    • Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime, ou diminution ou augmentation de l’appétit tous les jours.
    • Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
    • Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours.
    • Fatigue ou perte d’énergie tous les jours.
    • Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée presque tous les jours.
    • Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours.
    • Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.
    • Les symptômes induisent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
    • Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques directs d’une substance ou d’une affection médicale générale.

2- Définitions et généralités

  • Les antidépresseurs sont des médicaments capables de corriger les dérèglements dépressifs de l’humeur.
  • Ce sont des stimulants psychiques (psychoanaleptiques) mais leur action sélective sur la régulation de l’humeur les distingue des autres stimulants de la vigilance (ex : amphétamines).
  • Schématiquement les antidépresseurs agissent :
    • sur l’humeur triste : action thymoanaleptique.
    • sur l’anxiété : action sédative et/ou anxiolytique.
    • sur l’inhibition : action psychotonique ou désinhibitrice, diminution de l’inhibition et de l’asthénie pouvant alors favoriser un passage à l’acte autoagressif en début de traitement (levée d’inhibition : c’est le risque de passage à l’acte suicidaire après environ une semaine de traitement, entre le 6ème et le 12ème jour, suite à une brusque inversion de l’humeur. Les symptômes dépressifs sont toujours là mais le patient a retrouvé une force physique suffisante pour passer à l’acte. Les antidépresseurs agissent en premier sur la fatigue et le ralentissement psychomoteur avant d’agir d’un point de vue thymique).

3- Physiopathologie

  • L’état de stress favorise la production d’hormones surrénaliennes qui vont entraîner une hausse du taux de glucocorticoïdes. Normalement, il existe un rétrocontrôle qui bloque cette production excessive. Chez les personnes déprimées, il ne fonctionne pas. La production se réalise alors en excès ce qui entraîne une altération des différents systèmes de neurotransmission.
  • La sérotonine, la noradrénaline, la dopamine sont des neurotransmetteurs impliqués dans les processus de la dépression, de l’humeur, de l’éveil ou encore de l’activité motrice.
  • Lors d’un épisode dépressif, ces neurotransmetteurs sont en quantité insuffisante.
  • Les antidépresseurs permettent une augmentation du taux de neurotransmetteurs dans les synapses. Cette augmentation résulte soit d’une inhibition de la recapture des neurotransmetteurs soit d’une augmentation de leur libération ou encore d’une diminution de la dégradation des neurotransmetteurs.

  • On distingue donc les antidépresseurs selon la sélectivité de leur action au niveau des neurotransmetteurs :
    • Les antidépresseurs imipraminiques ou tricycliques.
    • Les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO).
    • Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS).
    • les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA).
    • Les antidépresseurs noradrénergiques et sérotoninergiques spécifiques (NASSA).

4- Indications

  • Épisode dépressif majeur caractérisé, d’intensité modérée et sévère.
  • Prévention des attaques de panique, troubles phobiques.
  • Troubles obsessionnels compulsifs.
  • Psychoses chroniques, évolution des formes déficitaires de la schizophrénie en association avec un neuroleptique incisif par exemple.
  • Akinésies dans la maladie de Parkinson.
  • Énurésies, dysthymies et troubles du comportement chez l’enfant.
  • Algies rebelles neuropathiques ou cancéreuses.

5- Utilisation

  • L’administration est réalisée à des doses progressives,  jusqu’à l’obtention d’une posologie efficace sur une période suffisante afin d’éviter une rechute (4 à 6 mois au minimum).
  • La posologie peut être modifiée en fonction d’une efficacité jugée insuffisante après 15 jours de traitement, de l’apparition d’effets indésirables trop handicapants, de la tolérance par le patient, de son état clinique…
  • L’arrêt du traitement est progressif afin de prévenir et d’éviter un effet rebond ou une rechute, il n’existe pas de dépendance physique.

  • Le choix de l’antidépresseur se fait en fonction des habitudes du prescripteur, du respect des indications et des contre-indications, des effets indésirables possibles, de l’état clinique et somatique du patient, de l’instauration en ambulatoire ou en milieu hospitalier, de la sévérité de l’épisode dépressif…
  • L’administration se fait le plus souvent per os mais peut aussi se réaliser en intraveineuse avec certaines thérapeutiques et si le besoin d’une efficacité très rapide est nécessaire. Les comprimés sont administrés en 1 à 3 prises quotidiennes en privilégiant les antidépresseurs sédatifs le soir et les psychotoniques le matin.

  • Si le traitement est initié en milieu hospitalier :
    • Les IRSNA sont utilisés en 1ère intention?
    • Si après 4 à 8 semaines le traitement est jugé efficace et la réponse complète , il est alors poursuivi entre 6 mois et 1 an à dose efficace puis arrêter progressivement en ambulatoire.
    • Si la réponse est insuffisante, alors il y a recours aux tricycliques.
    • Si la réponse est toujours insuffisante il pourra alors y avoir recours à l’électroconvulsivothérapie (ou sismothérapie) dans les formes mélancoliques ou si le risque suicidaire est trop élevé.

  • Si le traitement est initié en ambulatoire :
    • Les ISRS ou IRSNA seront utilisés en 1ère intention.
    • Si la réponse est insuffisante, essai d’une 2nde molécule similaire puis tricycliques.

6- Éducation patient

  • L’éducation thérapeutique peut permettre une amélioration de l’observance chez le patient, elle fait partie intégrante du rôle propre de l’infirmier.
  • Elle peut prendre la forme d’un rappel concernant les processus ayant amené à l’épisode dépressif majeur, les effets attendus des traitements mis en place, le délai d’action non immédiat, le risque d’apparition d’effets indésirables et la conduite à tenir s’ils apparaissent, les règles hygiéno-diététiques à respecter, l’importance de l’observance du traitement même au-delà de la rémission des symptômes, l’importance d’un suivi régulier avec un professionnel de santé. Le but étant de favoriser le meilleur confort de vie pour le patient prenant un traitement antidépresseur.

7- Les différentes classes d’antidépresseurs



SOURCES

  • Psychiatrie infirmière, Dr Olive Louis, éditions Frison – Roche
  • 11ème guide pharmaco, collectif Talbert, Willoquet, Gervais, éditions Lamarre
  • http://www.gemmlearning.com/wp-content/uploads/2013/06/synaptic-pruning-header.jpg
  • Psychiatrie, mémo stage infirmier, Lim – Sabbah, éditions Elsevier Masson
  • Cours IFSI du Rouvray
  • Cours IFSI Montluçon

L’action antalgique se définit par tout procédé ayant pour principe d’activité la diminution de la douleur.


1- Rappels sur la douleur

Selon l’ISAP (Association internationale pour l’étude de la douleur), la douleur est définie par une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes.  La douleur repose sur le ressenti du patient ce qui rend son évaluation subjective.

Il existe deux types de douleurs :

  • Les douleurs aiguës : liées à une atteinte tissulaire brutale et de durée brève
  • Les douleurs chroniques : elles sont persistantes et récurrentes et évoluent depuis plus de 3 mois et qui ont une répercussion sur la vie quotidienne du malade.

2- Définition des antalgiques

Les antalgiques, aussi appelés analgésiques, sont des substances qui visent à lutter contre la douleur.

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les antalgiques sont classés en 3 paliers :

  • Palier I : antalgiques périphériques (douleurs légères à moyennes)
  • Palier II : antalgiques centraux faibles (douleurs moyennes à intenses)
  • Palier III : antalgiques centraux forts (douleurs très intenses à rebelles)

3- Palier I : antalgiques non opiacés

a- Le paracétamol (Efferalgan®, Dafalgan®, Doliprane®, Perfalgan®,…)
  • Propriétés analgésiques et antipyrétiques
  • Prise toutes les 6 à 8 heures.
  • Pic d’action entre 30 minutes et 2 heures.
  • Contre-indications : insuffisance hépatique ou allergie connue.
  • Effets indésirables : hépatotoxicité si surdosage, rares allergies.
  • Voies : per os, IV, intrarectale.
  • Antidote : N-Acétylcystéine (Fluimucil®, Hidonac®...)
b-Salicylés : aspirine (Aspégic®, Aspirine®…)
  • Propriétés analgésiques, antipyrétiques, anti-inflammatoires à fortes doses, antiagrégant plaquettaire.
  • Prise toutes les 6 à 8 heures.
  • Pic d’action entre 20 minutes et 4 heures.
  • Contre-indications : allergie connue, risque hémorragique, ulcère gastrique, grossesse au-delà de 6 mois.
  • Effets indésirables : allergies, troubles digestifs, hémorragie.
  • Voies : per os, IV.  
c- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ibuprofène : Advil®, Nureflex®, Nurofen® / Ketoprofène : Profénid® / Diclofénac : Voltarene®…)
  • Propriétés analgésiques, antipyrétiques, anti-inflammatoire à fortes doses.
  • Prise toutes les 6 à 8 heures.
  • Pic d’action entre 30 minutes et 2 heures.
  • Contre-indications : allergie connue, ulcère gastroduodénal, insuffisance hépatique ou rénale sévère, grossesse.
  • Effets indésirables : allergie, troubles digestifs, vertiges, céphalées.
  • Voies : per os, IV, IM, intra-rectal, transcutanée.

4- Palier II : antalgiques opioïdes faibles (centraux faibles)

a- Codéine / Codéine + paracétamol (Codenfan®, Codoliprane®, Dalfalgan Codéiné®, Efferalgan Codéiné®…)
  • Propriété antalgique.
  • Prise toutes les 6 à 8 heures.
  • Pic d’action entre 30 minutes et 2 heures.
  • Contre-indications : allergie connue, asthme, insuffisances respiratoire et hépatique sévères,  allaitement, enfants de moins de 12 ans.
  • Effets secondaires : constipation, somnolence, nausées, vomissements, vertiges, allergie, bronchospasmes, douleurs abdominales, risque de dépendance et de syndrome de sevrage.
  • Voie : per os.
b- Tramadol / Tramadol + paracétamol (Contramal®, Topalgic®, Ixprim®…)
  • Propriété antalgique.
  • Prise toutes les 4 à 6 heures.
  • Contre-indication : intolérance aux opiacés, insuffisance respiratoire et hépatique grave, épilepsie, enfant de moins de 15 ans, allaitement, grossesse.
  • Effets secondaires : nausées, vomissements, vertiges, constipation, sueurs, céphalées, somnolence, douleurs abdominales, diarrhée, palpitation, hypotension orthostatique, allergie, dépendance, syndrome de sevrage, dépression respiratoire.
  • Voies : per os, IV
c- Opium + paracétamol / opium + paracétamol + caféine (Lamaline®, Izalgy®…)
  • Propriétés antalgiques et antipyrétiques.
  • Prise toutes les 4 à 8 heures.
  • Contre-indications : insuffisance hépatique grave, enfant de moins de 15 ans, grossesse, allaitement.
  • Effets secondaires : constipation , palpitations, insomnie, allergie, somnolence, dépendance, épistaxis.
  • Voies : per os, intrarectale.

5- Palier III : antalgiques opioïdes

Ils se prescrivent sur une ordonnance sécurisée.

a- Morphine (Actiskénan®, Morphine®, Moscontin LP®, Skenan LP®, Oramorph®…)
  • Propriété analgésique majeure.
  • Prise entre 1 et 12h selon la substance choisie.
  • Prise d’action entre 45 minutes et 1 heure (plus rapide pour la morphine IV titrée).
  • Contre-indications : allergie, insuffisance respiratoire, traumatisme  crânien, convulsions, insuffisance hépatique sévère, alcoolisme aigu, delirium tremens, allaitement, grossesse sauf nécessité absolue, toxicomanie.
  • Effets secondaires : dépression respiratoire, apnée, constipation, nausées, vomissements, rétention urinaire, bradycardie, hypotension, somnolence, confusion, vertiges, hallucinations.
  • Voies : IV, SC, per os, péridurale.
  • Antidote : Naloxone (Narcan®)
b- Fentanyl (Durogésic®, Effentora®, Actiq®, Abstral®, Instanyl®…)
  • Propriété antalgique supérieure à la morphine.
  • Prise : pour la forme transdermique, 1patch / 72 heures.
  • Pic d’action entre 24 et 72 heures.
  • Contre-indications : perturbation du système nerveux central, allergie, insuffisance respiratoire sévère, douleurs post-opératoire.
  • Effets secondaires : somnolence, nausées, vomissements, constipation, sueurs, démangeaisons, confusion, excitation, difficultés à uriner, troubles du rythme cardiaque, dépression respiratoire, dépendance, vertiges.
  • Voie : transdermique, per os, inhalation, IV
  • Antidote : Naloxone (Narcan®)
c- Oxycodone (Oxycontin LP®, Oxynorm®, Oxynormoro®…)
  • Propriété antalgique égale à la morphine.
  • Prise toutes les 4 à 6 heures ou 12 heures pour LP.
  • Pic d’action entre 1 et 4 heures.
  • Contre-indications : insuffisance hépatique et rénale sévère, asthme, cœur pulmonaire, occlusion intestinale, enfants de moins de 18 ans, allaitement.
  • Effets secondaires : constipation, somnolence, confusions, vertiges, céphalées, allergie, nausées, vomissements, anxiété, dépression, hallucinations, cauchemars, tremblements, douleurs abdominales, diarrhée, troubles érectiles et baisse de la libido, difficultés à uriner, hypotension orthostatique, dépendance, syndrome de sevrage.
  • Voie : per os, IV
  • Antidote : Naloxone (Narcan®)
d- Buprénorphine (Temgésic®…)
  • Propriété analgésique d’action plus longue que la morphine, utilisé chez les toxicomanes pour supprimer le syndrome de manque.
  • Prise une fois par jour.
  • Contre-indications : insuffisance hépatique et respiratoire grave, état d’ivresse aiguë, enfant de moins de 15 ans.
  • Effets secondaires : constipation, nausées, vomissements, céphalées, fatigue, somnolence, insomnie, malaise, vertiges, sueurs, hypotension orthostatique.
  • Voie : per os
  • Antidote : Naloxone (Narcan®)

Cette liste est non exhaustive. D’autres antalgiques existent, tels que le Sufentanyl par exemple…


6- Les inclassables

  • Nalbuphine (Nubain®)
    • Propriété analgésique d’action identique à la morphine.
    • Prise à adapter en fonction des patients.
    • Contre-indications : douleurs abdominales d’origine inconnues, traumatisme crânien, insuffisance respiratoire, hépatique ou rénale, traitement par codéine ou morphine, allaitement, allergie.
    • Effets secondaires : somnolence, vertiges, nausées, vomissements, bouche sèche, céphalées, sueurs, dépendance.
    • Voies : IM, IV, SC, Intra rectale.

  • Néfopam (Acupan®)
    • Propriété analgésique
    • Prise toutes les 4 à 6 heures
    • Pic d’action entre 10 et 30 minutes
    • Contre-indications : allergie, antécédents de convulsions, glaucome, adénome de la prostate, enfants de moins de 15 ans, insuffisances hépatique et rénale sévère
    • Effets indésirables : sueurs, somnolence, nausées et vomissements, palpitations, vertiges, rétention urinaire, hallucinations, convulsions, allergies
    • Voies : IV, per os

  • Mélange Equimolaire d’Oxygène et de Protoxyde d’Azote (Entonox®, Kalinox®..)
    • Analgésique de courte durée par voie respiratoire.
    • Prise au maximum pendant 60 minutes.
    • Pic d’action au bout de 3 minutes.
    • Contre-indications : hypertension intracrânienne, altération de la conscience, traumatisme crânien, pneumothorax, emphysème, embolie gazeuse, déficits en vitamine B12 et en acide folique non traités, anomalie neurologique d’apparition récente et inexpliquée, nécessité de ventilation pure, distension gazeuse abdominale, patient ayant reçu un gaz ophtalmique depuis moins de 3 mois, bébé de moins d’un mois.   
    • Effets indésirables : troubles intestinaux, nausées, vomissements, troubles du système nerveux central (paresthésie, sédation excessive, modification des perceptions ), agitation, angoisse, euphorie.
    • Voie : inhalation
    • Antidote : oxygène.

  • Lidocaïne + Prilocaïne (EMLA®…)
    • Action anesthésique locale de la peau ou des muqueuses.
    • La prise dépend de la zone à anesthésier et de l’âge du patient. En règle générale, le temps de contact doit être de minimum 1heure 30 min ; Pour les peaux noires, le temps de contact doit être multiplié par deux.
    • L’effet persiste entre 1 et 2 heures après le retrait du patch
    • Contre-indications : antécédent d’allergie, porphyrie,
    • Effets indésirables : rougeurs ou pâleur locale, démangeaisons, sensation de brûlure, réaction allergique locale, bleuissement des lèvres et des ongles chez le nourrisson.
    • Voie : cutanée
    • Conseil : retirer le patch au moins 15 minutes avant le soin technique. En effet, une vasoconstriction est créée par le principe actif, et les veines peuvent être beaucoup moins visibles.

  • Solution sucrée (G30%, Sirop de sucre de canne + eau…)
    • Chez les prématurés et chez les nourrissons, jusqu’à 3 à 6 mois environ, il est possible d’utiliser une solution de saccharose par voie orale. La concentration doit être de minimum 20% afin d’être efficace. A donner minimum 2 minutes avant la réalisation d’un soin engendrant une douleur faible à modérée. Associée à la succion, l’effet antalgique est majoré.

  • Certains antidépresseurs et antiépileptiques peuvent avoir une action antalgique. Il n’est pas rare de les voir prescrits.


SOURCES



Les cancers du poumon sont aussi appelés cancers bronchiques ou cancers des bronches.


1- Généralités sur les poumons

Organes du système respiratoire intervenant dans les échanges gazeux. Ils fournissent l’oxygène et éliminent le dioxyde de carbone.


Ils sont au nombre de deux et sont situés dans la cage thoracique. Le poumon droit possède 3 lobes et le poumon gauche 2. Ils sont entourés d’une membrane appelée la plèvre.


2- Le cancer du poumon

Appelé aussi cancer bronchique ou cancer broncho-pulmonaire, il se développe à partir des cellules des bronches.

Il en existe deux types :

  • Cancer bronchique non à petites cellules (80%).
  • Cancer bronchique à petites cellules (multiplications de petites cellules avec le plus souvent une croissance rapide et une extension rapide aux autres organes, 20%.)

C’est le cancer le plus meurtrier (1ère cause de décès dans le monde et en France) car souvent de découverte tardive et qui se propage facilement du fait de la circulation sanguine.
L’âge moyen de diagnostic est de 60 ans environ, avec 5 hommes pour 1 femme. Ce dernier ratio est en cours de modification : les femmes sont, elles aussi, de plus en plus touchées par ce cancer.

Il y a 4 stades d’évolution :

  • I : tumeur inférieure à 3 cm et localisée dans le poumon
  • II : tumeur propagée aux ganglions lymphatiques des bronches ou du hile
  • III : tumeur propagée aux ganglions lymphatiques du médiastin
  • IV : tumeur métastasée jusqu’à la plèvre, l’autre poumon ou un autre organe

3- Facteurs de risque

  • Tabac (8 cancers sur 10) et exposition à la fumée secondaire (tabagisme passif, sapeurs-pompiers…)
  • Exposition prolongée à l’amiante, aux gaz d’échappement, à du radon, aux hydrocarbures, aux rayonnements ionisants
  • Fumer de manière générale (cannabis, narguilé…)

4- Symptômes

  • Toux persistante sans cause apparente
  • Dyspnée ou respiration sifflante
  • Douleurs dans le thorax ou les épaules
  • Hémoptysies : crachats purulents ou sanguinolents
  • Pneumopathies infectieuses à répétition
  • Voix enrouée depuis plus de 4 semaines
  • Asthénie
  • Anorexie ou dysphagie, amaigrissement

5- Dépistage et diagnostic

  • Radio du thorax
  • Scanner ou IRM thoracique (localisation et taille de la tumeur)
  • Fibroscopie bronchique avec biopsie pour examen histologique
  • Réalisation d’un bilan d’extension si nécessaire (TEP scan, scintigraphie osseuse…)

6- Traitements et pronostic

a– Cancers à petites cellules
  • Chimiothérapie
  • Radiothérapie

C’est une urgence thérapeutique compte tenu de la vitesse de développement. Le pronostic est essentiellement mauvais également, puisqu’une rechute intervient le plus souvent dans les 12 mois après l’arrêt de la chimiothérapie.

b- Cancers non à petites cellules
  • Chirurgie (seul traitement curatif) avec lobectomie (partielle ou totale) ou pneumonectomie.
  • Radiothérapie
  • Chimiothérapie

Le pronostic est essentiellement mauvais puisque la tumeur est inopérable dans 2/3 des cancers. La survie à long terme dépend d’une localisation accessible et de la non existence de métastases ganglionnaires.


7- Prévention

  • Arrêt du tabac
  • Ne pas enfumer les autres
  • Aérer les espaces enfumés
  • Éviter l’exposition à des substances cancérogènes au travail (utiliser les équipements de protection individuelle)
  • Alimentation saine et équilibrée
  • Dépistage précoce


SOURCES

  • http://sante-medecine.journaldesfemmes.fr/faq/14100-poumon-anatomie http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-poumon/Les- points-cles
  • https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=cancer_poumon _pm
  • https://www.ligue-cancer.net/localisation/poumon#1 https://cancer-du-poumon.ooreka.fr/comprendre/stades-cancer-poumon
  • Cours IFSI Moulins (03)
  • Cours IFSI Montluçon (03)
  • ALEXANDRE J. Processus Tumoraux, UE 2.9, Mémo Infirmier, Elsevier Masson, 2011

Obstruction partielle ou totale, prise en charge médicale ou chirurgicale.



1- Définition

Il s’agit du blocage partiel ou total du transit intestinal des matières fécales et des gaz. C’est une urgence avec engagement du pronostic vital puisqu’il existe un risque de nécrose, mais également de déshydratation (donc hypovolémie avec risque de choc). Il faut distinguer l’occlusion haute (duodénum et intestin grêle) et l’occlusion basse (côlon et rectum).


2- Causes

Les causes peuvent-être mécaniques (obturation de la lumière intestinale) : par strangulation (bride, volvulus, invagination, hernie intestinale). C’est généralement une urgence chirurgicale. Cela peut-être par obstruction (fécalome, tumeur, bézoard, adhérences), mais aussi en conséquence de la maladie de Crohn sur un épaississement de la paroi du côlon. L’accumulation de calculs des voies biliaires peut aussi être une cause mécanique de l’occlusion.

Les causes fonctionnelles (absence de péristaltisme) peuvent-être dues à des infections (appendicite, péritonite), une inflammation (pancréatite), une chirurgie récente abdominale ou pelvienne, suite à la prise de médicaments (antidépresseur, antalgique), mais également suite à des troubles nerveux et musculaires (parkinson, SEP)…


3- Personnes à risque

  • Personne ayant des antécédents de chirurgie abdominale ou pelvienne
  • Personne atteintes de Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI)
  • Personne souffrant de constipation chronique sévère

4- Symptômes

  • Crampes abdominales évoluant en cycles
  • Nausées
  • Vomissements alimentaires, bilieux, fécaloïdes
  • Fausses diarrhées
  • Déshydratation liée aux vomissements
  • Constipation
  • Distension de l’abdomen / météorisme abdominal
  • Arrêt total des gaz et des selles (l’arrêt des gaz est suffisant pour poser le diagnostic)

5- Diagnostic

  • Examen clinique avec une percussion abdominale pour percevoir la matité ou tympanisme de l’abdomen, la palpation abdominale à la recherche de sensibilité, défense, contracture. L’auscultation abdominale et le toucher rectal.
  • L’ASP (abdomen sans préparation) qui permet une aide au diagnostic de l’occlusion en précisant le type et le siège
  • Tomodensitométrie (TDM) est l’examen de référence
  • TOGD (transit oeso-gastro-duodénal)
  • Lavement baryté
  • Coloscopie

6- Traitements

  • Chirurgie pour lever l’obstacle. Il peut arriver qu’une stomie soit réalisée.
  • Sonde naso-gastrique
  • Antalgiques
  • Lavement évacuateur

7- Prévention

  • Traitement préventif de la constipation (alimentation équilibrée, laxatifs si besoin..)
  • Hydratation correcte
  • Activité physique régulière


SOURCES

  • Cours IFSI Moulins (03) et Montluçon (03)

Transmettre, c’est assurer la continuité des soins pour un patient, contribuer aux relations entre les différents membres de l’équipe soignante.


1- Les transmissions

1-1 Définitions

Transmettre c’est faire parvenir, communiquer ce que l’on a reçu, permettre le passage d’informations et agir comme intermédiaire.

Les transmissions sont l’ensemble de moyens destinés à faire passer des informations entre les différents membres de l’équipe soignante afin d’assurer la continuité des soins.

Les transmissions écrites permettent d’apprendre des informations importantes mais aussi d’en garder une trace. Elles sont la preuve des différents évènements survenus au cours de l’hospitalisation de chaque patient et peuvent être utilisées juridiquement.

Les écrits engagent la responsabilité du soignant qui les rédige.

1-2 Rédaction

Les transmissions doivent être lisibles, claires, précises, complètes, exactes, objectives, pertinentes et concises.

Il faut noter les observations et soins de façon chronologique (date et heure précise), avec la possibilité d’identifier le soignant qui les a rédigées (nom et prénom écrits lisiblement) et le patient concerné (nom du patient présent sur chaque feuille, recto verso, du dossier patient).

Les transmissions peuvent être notées par tous les membres de l’équipe soignante (IDE, AS, AMP,…)

1-3 Législation et utilité

La circulaire de 1985 indique que l’absence de transmission peut laisser supposer que « si rien n’a été noté, rien n’a été fait ».  Les transmissions se doivent d’être un bilan pluriquotidien des informations et renseignements obtenus par tous les membres de l’équipe et recensés dans le dossier de soins personnalisé.

Le dossier est le témoin de la nature et de la qualité de la prise en charge du patient et des soins effectués, il est l’outil représentatif de l’activité soignante.

Une tenue complète et cohérente du dossier de soins est indispensable pour disposer des données nécessaires à la prise en charge du patient, à l’amélioration et la qualité des soins.

Il permet de :

  • Connaître la situation du patient et son état de santé, de garantir la sécurité et la continuité des soins.
  • La coordination entre les différents acteurs, l’accès à l’information, la confidentialité des informations.
  • Favoriser l’évaluation et d’aider au développement de la recherche infirmière.
1-4 Les transmissions ciblées

Les transmissions ciblées permettent de trouver rapidement le problème à traiter pour chaque patient. Les cibles peuvent découler d’une analyse de situation, d’un projet de soins, d’une évaluation…

La cible peut être :

  • liée à la pathologie : changement de l’état du patient, concernant les données recueillies dans le diagramme de soins.
  • un risque de : complications liées à la pathologie, aux effets secondaires des thérapeutiques, des explorations, des réactions humaines.
  • des réactions humaines : diagnostic infirmier, préoccupation du soigné, comportement, réaction aux soins, évènement inhabituel.

Attention, la cible n’est pas un diagnostic médical, un acte de soin, un jugement de valeur ou un besoin, mais un événement significatif pour le patient,  UN PROBLEME.


2- La macrocible

2-1 Définition

Faire une synthèse c’est l’opération mentale qui consiste à regrouper des faits épars et à les structurer en un tout. Synthétiser c’est savoir extraire ce qui est essentiel et pertinent, sans perdre le sens profond. La synthèse résulte de l’analyse.

La macrocible c’est la synthèse de l’ensemble des informations recueillies à une étape de la prise en charge du patient. Elle lie à la fois des données et des actions. Il s’agit donc, d’une présentation globale de la situation à ce moment précis, permettant d’en assurer le suivi et la traçabilité.

2-2 Principales macrocibles

Une macrocible est réalisée pour un évènement marquant dans la prise en charge, comme par exemple :

  • Premier soin
  • Accueil / entrée du patient
  • Attente du patient
  • Bilan à visée diagnostique
  • Bilan d’entrée
  • Changement de thérapeutiques
  • Décision opératoire
  • Préparation pour examen, pré-op, bloc
  • Retour de bloc
  • Sortie, prévision de sortie
  • Décès
  • Départ en permission
  • Synthèse au jour J de l’hospitalisation
2-3 Rédaction

La plupart du temps, il est conseillé/demandé de rédiger une macrocible de la façon suivante :

  • Maladie : Rappel de la situation et du contexte, contexte d’entrée, antécédents, symptômes, motif d’hospitalisation, histoire de la maladie, diagnostic médical…
  • Thérapeutiques (antérieures, déjà reçues, actuelles, en cours ou à venir) : Indications pour le patient, risques potentiels/présents, surveillance en lien avec les risques, efficacité à ce jour, réactualisation, explorations demandées et ou réalisées à ce jour…
  • Vécu : Réaction à la situation, expériences, connaissance de la situation, vécu de l’hospitalisation, rechute, récidive…
  • Environnement : Personnel (qualité du réseau de soutien : entourage, famille, médecin traitant), professionnel, habitat, chambre, voisin…
  • Développement : Bilan infirmier (synthèse physique, psycho, sociale, apprentissages, ressources –> Voir en dessous), besoins perturbés identifiés, diagnostics infirmiers qui en découlent, le devenir…

Possibilité dans cette partie de dégager des cibles à rédiger par la suite.

  • Physique : autonomie, actes de la vie courante
  • Psychologique : répercussions sur le vécu et le comportement
  • Social : répercussions sur la vie de tous les jours, les activités
  • Apprentissages : faculté à prendre en charge sa situation
  • Ressources : indice en faveur d’une évolution favorable, soutien efficace
  • Devenir : projection dans l’avenir, perspectives de soins, retour à domicile, projet de soins/de vie
2-4 Exemple

Maladie : Monsieur X, âgé de …ans, a été hospitalisé ce jour à …h, entrée en …, pour …. suite à …, adressé par … .    Antécédents médicaux, chirurgicaux, allergies… Connaissance du patient, éléments pertinents.

Thérapeutiques : Vu par …, mise en route de …, traité antérieurement par…, examen demandé ce jour …, préparé ou à préparer pour telle intervention…

Vécu : Première ou Xème hospitalisation, rechute ou complication de …., manque de connaissance sur …, réagit …. à son hospitalisation.

Environnement : Accompagné par … à l’arrivée, émet des réserves sur les visites personnelles et la prise en charge par un étudiant, réseau de soutien présent/absent…., souhaite que son dossier soit présenté à son médecin traitant Dr …..

Développement :

Point sur les éléments de surveillance clinique, sur les soins infirmiers dans les différents dimensions, perspectives de devenir.


3- Les cibles

3-1 Définition

Les DAR ou DIR (données-actions/interventions-résultats) sont des cibles qui permettent d’identifier un problème et d’exprimer les actions et résultats qui ont découlé de celui-ci.

  • Les données : ce que j’ai observé
  • Les actions ou interventions : ce que j’ai fait
  • Les résultats : ce qui a changé
3-2 Rédaction
3-3 Exemple


SOURCES

  • Cours IFSI Montlucon 2010-2013
  • Cours IFSI CHU de Nice

Lorsque les symptômes d’un AVC surviennent, il faut agir vite ! Il s’agit d’une urgence de prise en charge.



1- Généralités

Aussi appelé « attaque cérébrale », l’AVC est une perte soudaine de la fonction du cerveau suite à un défaut d’irrigation et donc une baisse de l’apport en oxygène entraînant la mort des cellules cérébrales.

Il existe deux types d’AVC :

  • Les AVC ischémiques : dus à un embole situé dans une artère irriguant le cerveau
  • Les AVC hémorragiques : dus à une hémorragie résultant de la rupture d’une artère cérébrale

On peut également parler de l’AIT (accident ischémique transitoire) qui correspond à un déficit neurologique brutal d’origine ischémique et dont les symptômes régressent spontanément de façon rapide (moins de 1 heure). Les AVC sont considérés comme des urgences vitales, leur gravité dépendant de l’étendue et de la zone touchée ainsi que de la rapidité de prise en charge.


2- Facteurs favorisants

  • Athérosclérose
  • HTA, diabète, arythmie, hypercholestérolémie,
  • Présence d’un anévrisme cérébral
  • Consommation de tabac et excès d’alcool
  • Personne souffrant de migraines
  • Âge
  • Antécédents d’infarctus du myocarde, d’AIT, de coagulopathie
  • Obésité
  • Apnée du sommeil
  • Sédentarité
  • Stress chronique
  • Contraceptifs oraux, hormonothérapie de la ménopause

3- Symptômes

Le patient peut présenter un ou plusieurs symptômes selon la zone touchée par l’hypoxie.

  • Dysarthrie (difficulté à émettre des sons, trouble de l’articulation) ou aphasie (perte passagère ou définitive de la faculté à s’exprimer)
  • Faiblesse d’un membre ou de la face
  • Maladresse d’un membre
  • Perte de la vision d’un œil ou diplopie
  • Paresthésie ou perte de sensibilité d’un membre ou de la face
  • Dysphagie (difficulté à avaler, ressentie entre la gorge et l’estomac)
  • Hémiplégie
  • Déformation ou paralysie de la face
  • Confusion soudaine
  • Céphalées intenses et inhabituelles accompagnées parfois de vomissements
  • Trouble de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma
  • Décès

4- Diagnostic

Les examens d’imagerie (scanner et IRM) permettent de déterminer de quel type d’AVC il s’agit et l’étendu des lésions. Un ECG peut être demandé à la recherche d’un trouble cardiaque (Arythmie, AC/FA, …). Des examens biologiques peuvent être réalisés à la recherche de facteurs favorisants. Peuvent également être réalisées une angiographie ou une échographie à la recherche de l’origine d’un caillot.


5- Le traitement

  • AVC ischémiques
    • Thrombolyse (dans un délai de 3 à 6 heures et selon les cas)
    • Anticoagulation
    • Angioplastie
    • Endartériectomie de la carotide si nécessaire (intervention chirurgicale consistant à enlever une plaque d’athérome située dans la carotide).
  • AVC hémorragiques
    • Antihypertenseurs afin de limiter l’hémorragie
    • Chirurgie afin de retirer l’hématome
    • Traitement chirurgical des anévrismes
  • Dans tous les cas
    • Rééducation précoce (orthophonie, ergothérapie, kinésithérapie…)
    • Traitement des facteurs de risque
    • Pour les AVC ischémiques : traitement au long cours par antiagrégant plaquettaire ou anticoagulants oraux.

6- Complications

La récupération peut être totale mais il peut également exister des complications telles que :

  • Un handicap (hémiplégie, aphasie, perte de la vue d’un oeil)
  • Une démence
  • Le décès
  • Une récidive
  • Une dépression ou des troubles de l’humeur
  • Une épilepsie
  • Des infections (urinaires, pulmonaires,…)
  • Un œdème cérébral
  • Une hydrocéphalie
  • Apparition d’un anévrisme

7- Prévention

  • Arrêt du tabac
  • Eviter les excès d’alcool
  • Pratiquer une activité physique régulière
  • Adopter une alimentation équilibrée
  • Adapter le moyen contraceptif
  • Dépistage et prise en charge des facteurs de risque (HTA, diabète,…)

8- Soins infirmiers

  • Evaluation neurologique : conscience et vigilance
  • Sur PM : patient à jeun, pose de SAD, SNG, réalisation du test de déglutition
  • Sonde de Salem
  • Prévention des complications du décubitus
  • Soins d’hygiène et de confort
  • Installation du patient avec éventuellement surélévation du membre hémiplégique afin d’éviter les œdèmes
  • Ne pas piquer et éviter de prendre la tension artérielle du côté hémiplégique
  • Evaluation de la douleur
  • Adapter l’environnement du patient pour éviter l’héminégligence et favoriser l’autonomie


SOURCES


Hyperglycémie chronique, un excès de sucre dans le sang…



1- Généralités

Le diabète se caractérise par une hyperglycémie chronique due à un défaut de sécrétion ou d’assimilation de l’insuline. L’insuline, seule hormone hypoglycémiante, est produite par les cellules béta du pancréas.

La norme de la glycémie est comprise entre 0,8 et 1,10 g/L. On parle de diabète lorsque la glycémie à jeun est supérieure à 1,26 g/L à 2 reprises, ou par une glycémie supérieure à 2g/L à n’importe quel moment de la journée.

Il existe trois types de diabète :

  • Le diabète de type 1
  • Le diabète de type 2
  • Le diabète gestationnel

2- Le diabète de type 1

Maladie auto-immune caractérisée par une hyperglycémie chronique due à une destruction progressive des cellules béta du pancréas. Il concerne environ 10 % des patients (environ 150 000 personnes), plutôt les enfants et adolescents ou les adultes de moins de 40 ans.

2.1- Signes cliniques

Signes d’apparition brutale, qui débutent lorsque que 80% des cellules sont détruites.  

  • Polyurie
  • Polydipsie
  • Perte de poids
  • Sensation de faim fréquente = polyphagie
  • Asthénie
  • Troubles visuels
  • Haleine cétonique
  • Acidose retrouvée dans les gaz du sang (pH < 7.3 en artériel, < 7,25 en veineux et bicarbonates < 22 mmol/L)
  • Glycosurie si la glycémie > 1,8 g/L
  • Signes de gravité : cétonémie > 0,30 mol/L, cétonurie ++
2.2- Traitement
  • Insulinothérapie à vie
  • Surveillance glycémique plusieurs fois par jour
  • Surveillance de l’HbA1c (hémoglobine glyquée : norme = < 7%)  
  • Régime alimentaire adapté
  • Activité sportive

En cas d’acidose, l’hospitalisation est obligatoire. Il sera alors effectué une réhydratation importante (au sérum physiologique), avec une apport de Potassium possible (puisqu’il existe un déficit potassique en cas de décompensation). Une insulinothérapie sera débutée par voie IV. Une perfusion en sérum sucré pourra poursuivre la réhydratation afin d’éviter les hypoglycémies secondaires à l’insulinothérapie IV. Il ne faut pas chercher à faire baisser trop rapidement la glycémie afin de ne pas créer un œdème cérébral.


3- Le diabète de type 2

Maladie d’évolution lente, caractérisée par une insulinorésistance des cellules entraînant une hyperglycémie chronique. Les facteurs favorisants sont : une prédisposition génétique, une mauvaise alimentation, un surpoids, un manque d’activité physique, une mauvaise hygiène de vie, antécédents de diabète gestationnel. Il concerne 90% des patients (environ 3 millions de personnes), d’âge plutôt avancé (entre 40 et 50 ans).

3.1- Signes Cliniques

Découverte le plus souvent fortuite, ou à l’occasion d’une complication (IDM, AVC…)

  • Hyperglycémie
  • Apparition de complications diverses
3.2- Traitement
  • Régime alimentaire adapté
  • Activité sportive si possible
  • Antidiabétiques oraux
  • Insulinothérapie
  • Surveillance glycémique plusieurs fois par jour
  • Surveillance de l’HbA1c (hémoglobine glyquée)

4- Les complications du diabète

  • Hypoglycémie (signes : sueurs, pâleur, fringale, tremblements, sensation de malaise, troubles de la vision et de la concentration, somnolence, coma)
  • Hyperglycémie (signes : asthénie, bouche sèche, polyurie, soif intense)
  • La rétinopathie diabétique (cause de cécité)
  • La néphropathie diabétique (entraînant une insuffisance rénale terminale)
  • Infections urinaires plus fréquentes
  • Neuropathies périphérique et végétative diabétique (atteinte des nerfs)
  • Macro angiopathies (coronaropathie, atteinte carotidienne, artériopathie des membres inférieurs,…)
  • Pied diabétique (mal perforant plantaire)
  • Coma diabétique

5- Règles hygiéno-diététiques

  • Alimentation équilibrée où chaque groupe d’aliments doit être représenté
  • Pratique sportive régulière
  • Arrêt du tabac 
  • Eviter la prise de poids
  • Surveillance de toute plaie, même minime

6- Rôle IDE

  • Réalisation des glycémies capillaires
  • Préparation et injection d’insulines
  • Adaptation des doses d’insulines
  • Education des patients : réalisation des glycémies capillaires, injections d’insuline, adaptation des doses, signes d’hypo et d’hyperglycémie, régime alimentaire, expliquer l’importance de noter les glycémies et doses d’insuline réalisées dans un carnet d’autosurveillance.
  • Réalisation de bandelettes urinaires pour contrôle de la cétonurie
  • Surveillance de l’apparition des complications

7- Diabète gestationnel

Selon la définition de l’OMS, le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse. Les signes cliniques sont les mêmes que les autres types de diabète. Dans 90% des cas le diabète gestationnel disparaît quelques semaines après l’accouchement.

7.1- Facteurs de risque
  • Grossesse tardive
  • Obésité ou surpoids de la mère
  • Antécédents de diabète gestationnel
  • Antécédents familiaux de diabète de type 2
  • Antécédents de macrosomie fœtale
7.2- Complications pour l’enfant
  • Macrosomie (poids de naissance > à 4kg)
  • Accouchement difficile
  • Détresse respiratoire
  • Hypoglycémie néonatale
  • Risque accrue de diabète de type 2 à l’âge adulte
7.3- Complications pour la mère
  • Fausses couches
  • Accouchement par césarienne
  • Risque accrue de prééclampsie (prise de poids, œdème, HTA)
  • Risque de développer un diabète de type 2 après la grossesse
  • Risque d’accouchement prématuré
7.4- Dépistage

Consiste en la réalisation du test HGPO (Hyperglycémie Provoquée par voie Orale) à 75 g de glucose.  Ce test est réalisé entre la 24ème et la 28ème SA

7.5- Prévention
  • Alimentation équilibrée dès le début de la grossesse
  • Activité physique régulière en l’absence de contre indication
  • Limiter les apports glycémiques trop importants
7.6- Traitement
  • Régime diététique  hypocalorique et limitant l’apport glycémique
  • Insulinothérapie si régime inefficace


SOURCES


L’asthme est une maladie respiratoire qui ne se guérit pas, mais qui peut se contrôler. 



1- Définition

L’asthme est une maladie inflammatoire chronique du système respiratoire qui touche les bronches (voies aériennes inférieures) et se caractérise par une gêne à l’inspiration. Il se caractérise par une apparition brutale par crises de dyspnée au cours desquelles la personne s’essouffle, respire difficilement, a une respiration sifflante. Cette maladie touche 4 millions de français dont environ 9% d’enfants.

La crise peut être de trois types :

  • Simple, d’apparition brutale
  • Accompagnée d’une dyspnée continue
  • Gravissime, sous forme d’état de mal asthmatique

2- Physiologie

L’asthme est un désordre inflammatoire chronique des voies respiratoires. Il se caractérise par des bronchospasmes (bronchoconstriction due à la contraction des muscles lisses), une hypersécrétion épaisse et une inflammation de l’épithélium bronchique. Concrètement, les voies respiratoires se rétrécissent, se remplissent de mucus, le flux aérien devient limité (ceci est réversible après la prise de traitement).

Chez la majorité des asthmatiques, en intercrise, la respiration redevient normale.


3- Facteurs favorisants

Il en existe plusieurs, en voici une liste des principaux :

  • Allergènes,
  • Pollution,
  • Irritants chimiques,
  • Tabac,
  • Air froid,
  • Exercice ou activité physique,
  • Nourrissons ou enfants,
  • Avoir moins de 45 ans,
  • Caractère familial,
  • Infection bronchique,
  • Stress,
  • Emotion,

4- Signes cliniques

Prodromes : éternuements, toux, céphalées, prurit nasal.

  • Toux +++
  • Dyspnée expiratoire : respiration sibilante, sensation de blocage dans la poitrine
  • Difficulté à respirer (manifestations par crises souvent nocturnes)
  • Tachypnée ou bradypnée, tachycardie

En cas de crise sévère / état de mal asthmatique = URGENCE VITALE +++ :

  • Diminution de la Sa02
  • Dyspnée intense avec tirage
  • Tachycardie > 130 bpm sinusale
  • Epuisement dû à la fatigue musculaire, somnolence
  • Balancement thoraco-abdominal
  • Battement des ailes du nez chez l’enfant

5- Axes thérapeutiques

Traitement de crise :

  • Utilisation de bronchodilatateurs d’action immédiate, les β2 mimétiques et atropiniques.
  • Corticothérapie associée qui agit sur l’inflammation bronchique.
  • Oxygénothérapie si nécessaire.

Traitement de fond : pour prévenir l’apparition des crises

Education (cf. fiche éducation thérapeutique de l’asthme) dès le plus jeune âge et accompagnement des parents et de l’entourage du patient afin de supprimer les allergènes, favoriser l’autogestion du traitement par le patient

Désensibilisation après une enquête allergologique.


6- Soins infirmiers

a- Accueil d’un patient en crise

  • Mettre le patient sous O2 en position demi assise (pour diminuer l’hypoxie)
  • Rassurer le patient et l’entourage
  • Prise de constantes : Tension artérielle, fréquences cardiaque et respiratoire, saturation en O2
  • Pose d’une voie veineuse périphérique si besoin
  • Administration des thérapeutiques prescrites
  • Mettre la sonnette à disposition du patient pour qu’il puisse alerter les soignants en cas d’aggravation de son état respiratoire

b– Surveillance des signes cliniques et biologiques

  • Fréquence respiratoire (norme : 12 à 20 mouvements/min) → Dyspnée, tachypnée, tirage 
  • Fréquence cardiaque (norme : environ 60 à 100 battements/min) → Tachycardie, sueurs, pâleur, cyanose
  • Etat neurologique : agitation, somnolence, troubles de la conscience (pouvant aller jusqu’au coma)
  • Sur prescription médicale : Gaz du sang (hypoxémie, hypercapnie, acidose), ponction veineuse (bilan infectieux, normes,..)

c- Surveillance du traitement

  • Oxygénothérapie adaptée (adapter le débit à la saturation)
  • Bronchodilatateurs par inhalation (aérosols) : surveillance du matériel et du respect de la durée du soin (15 min) et de sa fréquence (plusieurs fois par jour, à distance des repas, après un lavage de nez chez l’enfant ne sachant pas se moucher…)
Aérosolthérapie
  • Corticothérapie : IV ou per os sur prescription médicale pour diminuer l’inflammation.
  • Si utilisation de Salbutamol en IV, surveillance car tachycardie régulière.

d- Soins éducatifs du patient et de l’entourage

  • Tenter d’identifier les allergènes ayant causé la crise (interrogatoire)
  • Donner des conseils (hygiène, habitudes de vie…)
  • Utilisation d’un Peak Flow (appelé aussi débitmètre de pointe, fluxmètre) : dispositif vendu en pharmacie qui permet aux personnes asthmatiques de surveiller leur asthme et d’apprécier l’intensité de la crise lorsque celle-ci survient. Dispositif préconisé pour les asthmatiques adultes et les enfants à partir de l’âge de 5 ans.
  • Utilisation des sprays inhalés (agiter avant utilisation, expirer profondément, mettre l’embout en serrant les lèvres autour, inspirer ensuite lentement et profondément par la bouche, bloquer la respiration puis expirer lentement). Possibilité d’utilisation d’une chambre d’inhalation.
  • Se rincer systématiquement la bouche après la prise de corticoïdes et réaliser les bronchodilatateurs avant les corticoïdes (moyen mnémotechnique : le B avant le C dans l’alphabet).


SOURCES

  • Cours IFSI Nice
  • Cours IFSI Montluçon

Intubation en séquence rapide (ISR), permet de sédater et curariser un patient afin de procéder à son l’intubation.



1- DÉFINITIONS ET PRINCIPE

  • Intubation : geste technique médical servant à mettre en place une sonde endotrachéale en passant par la bouche ou le nez (pour le nez, la pratique se fait rare). Les IADE ont aussi l’autorisation de pratiquer ce geste. Le risque à chaque intubation est un risque d’inhalation du contenu de l’estomac :
    • en chirurgie réglée : période de jeun préopératoire.
    • en urgence : tout patient est considéré comme ayant l’estomac plein
  • Induction : phase de l’anesthésie, endormissement chimique provoqué ; En séquence rapide cela peut donner :
    • utilisation d’un hypnotique  de délai d’action court
    • un curare de délai d’action court et d’une durée d’action courte pour que le patient reprenne une ventilation spontanée en cas d’échec de l’intubation
    • un pression cricoïdienne (manoeuvre de Sellick) pour éviter les régurgitations
  • Hypnotique : thérapeutique entraînant un trouble de la conscience, utilisée entre autre en anesthésie.
  • Curare : thérapeutique entraînant une paralysie musculaire.
Sonde endotrachéale

2- INDUCTION EN SÉQUENCE RAPIDE

Il y a 5 grandes phases à prendre en compte :

  • Préparation du patient
  • Préparation du matériel
  • Préparation des médicaments
  • Préparation de l’équipe
  • Anticipation des difficultés
2.1- Préparer le patient
  • Le patient est-il pré-oxygéné ? Le but est d’augmenter la tolérance à l’apnée du patient en stockant de l’oxygène dans la capacité résiduelle fonctionnelle. (ex : oxygène pur au masque haute concentration durant au moins 3 minutes, installation en proclive pour les personnes obèses, Ventilation Non Invasive…)
  • La position est-elle optimale : confort du patient et des soignants
  • Quelles sont les thérapeutiques d’entretien de l’intubation ?
2.2- Préparer le matériel
  • Le patient est-il scopé ?
  • Avons nous une pression artérielle non invasive ?
  • Avons nous un capnographe ? Cela permet de vérifier si la sonde est bien dans la trachée en mesurant l’EtCO.
  • Le chariot d’urgence est-il à proximité ? Le BAVU est-il prêt ? fonctionnel ?
  • L’aspiration est-elle à porter de main et fonctionnelle ? Prévoir des sondes d’aspiration en fonction de la sonde d’intubation (intubation 7 = aspiration 14)
  • Un manche à laryngoscope avec des piles et des lames : toujours vérifier la lampe en montant la lame. Avoir des piles de rechange à proximité
  • Des lames : la taille demandée par le médecin et une de la taille en dessous. On privilégie souvent la taille 4 en première intention
  • Trois tailles de sonde d’intubation ( 8 – 7.5 – 7)
  • Des canules de Guedel (ou Canule Oro-pharyngée)
  • Une pince de Magill 
  • Un mandrin rigide
  • Un stéthoscope
  • Un dispositif de fixation
  • Une seringue de 20 ml pour gonfler le ballonnet (le ballonnet est gonflé avec de l’air)
  • Une bougie de Eschmann en cas d’intubation difficile
laryngoscope avec lame
Pince de Magill
2.3- Préparer les médicament
  • Induction
    • un hypnotique (Etomidate ou Kétamine)
    • un curare (La succinylcholine)
  • Entretien
    • un hypnotique (midazolam)
    • un morphinique (sufentanyl)
  • Cardiovasculaires
    • Vasopresseurs (adrénaline, épinéphrine, noradrénaline)
    • Anticholinergique (atropine)

Ceux-ci sont des exemples couramment utilisés. Suivant votre lieu d’exercice vous pouvez être amené à en utiliser d’autres. Nous ne vous donnerons pas toutes les dilutions car elles peuvent être protocolisées selon des établissements de santé. Les dilutions sont données à titre d’exemples.

2.4- Préparer les soignants

Dans l’idéal, il faudrait être trois personnes : un opérateur, deux infirmiers. Attention en SMUR la prise en charge se réalisera en fonction de la composition de l’équipe.

Nous allons nous placer dans des conditions idéales.

  • rôle de l’opérateur :
    • intubation
    • vérification de la position
    • prescription
  • premier infirmier :
    • préparation du patient
    • préoxygénation
    • préparation des médicaments
    • injection des médicaments
  • second infirmier :
    • préparation du matériel
    • manoeuvre de sellick ou pression cricoïde à la demande du médecin
    • gonflage du ballonnet
    • fixation de la sonde
    • pose de la sonde nasogastrique
2.5- Anticiper les difficultés 

Disposer de thérapeutiques comme la Naloxone ou le Flumazenil. Ce sont des antidotes des opioïdes pour le premier et des benzodiazépines pour le second.


3- EXEMPLES

3.1- Déroulement type : etomidate / succinylcholine (célocurine)
  • Oxygénation du patient sous 15L/min  = durant au moins 3 minutes
  • Injection Etomidate 0.3 mg/kg = appelée T0
  • Injection Célocurine 1 mg/kg = appelée T0 (certains médecins vont attendre 15 à 45 sec entre l’injection d’étomidate et de célocurine)
  • Perte de conscience du patient dans les 30 secondes
  • Fasciculations (crispations musculaires brèves partant des pieds vers la tête) jusqu’à T 60 sec
  • Laryngoscopie
  • Intubation
  • Gonfler le ballonnet
  • Vérification de la position de la sonde
  • Fixation de la sonde
  • Début de l’entretien médicamenteux
  • Sonde nasogastrique
3.2- Déroulement type : kétamine / succinylcholine (célocurine)
  • oxygénation du patient sous 15 L/min = durant 3 minutes
  • injection 0.6 mg d’atropine = appelée T0
  • injection 1 mg de midazolam = T0
  • injection kétamine 1-2 mg/ kg = T0
  • injection célocurine 1 mg/kg = T 30 sec
  • laryngoscopie à T 90 sec
  • intubation
  • gonfler le ballonnet
  • vérification de la position de la sonde
  • fixation de la sonde
  • début de l’entretien médicamenteux
  • sonde nasogastrique


SOURCES

  • Cours personnels

La phlébite est aussi appelée la thrombose veineuse n’est pas à négliger car elle peut s’aggraver et entrainer la mort



1- Définition

Une phlébite (ou thrombose veineuse) désigne l’obstruction plus ou moins complète d’une veine par un thrombus (caillot sanguin).

Il existe deux types de thromboses veineuses :

  • La thrombose veineuse superficielle = atteinte d’une veine du réseau superficiel (sous la peau) aussi appelée paraphlébite, elle est souvent bénigne.
  • La thrombose veineuse profonde = atteinte d’une veine profonde (dans les muscles), il s’agit ici d’une urgence médicale

Les phlébites se situent le plus souvent dans les membres inférieurs mais peuvent parfois se situer dans les membres supérieurs ou au niveau abdominal.


2- Facteurs de risques et étiologies

  • Phlébite du membre supérieur
    • Action locale due à une chambre implantable utilisée pour les chimiothérapies.
    • Une perfusion mal posée ou restée trop longtemps.
    • Mauvaise position du muscle ou muscle trop important qui comprime la veine.
    • La fracture de la clavicule avec la formation de cal osseux qui va comprimer la veine.
  • Phlébite du membre inférieur
    • Opération de chirurgie récente
    • Immobilisation prolongée
    • Antécédent de phlébite
    • Insuffisance veineuse et varices
    • Grossesse
    • Voyage long (avion, voiture ou train)
  • Facteurs généraux
    • Age (risque augmenté à partir de 60 ans)
    • Facteurs génétiques (maladie de Leiden)
    • Cancer
    • Trouble de la coagulation
    • Traumatisme / Plâtre
    • Prise d’une contraception hormonale
    • Altération de la paroi veineuse

3- Symptômes

  • Douleur
  • Chaleur
  • Rougeur
  • Œdème
  • Dissociation pouls / température
  • Perte du ballottement au niveau du mollet
  • Douleur à la dorsiflexion  du pied
  • Lourdeur du membre
  • Coloration bleutée du membre

4- Diagnostic

  • Réalisation d’un échodoppler +/- TDM abdominal
  • Dosage des D-dimères > à 500 µg/L

5- Traitement

  • Administration d’anticoagulants (héparine, AVK, anticoagulants oraux directs) sur une durée de 6 mois environ. Si récidive, traitement à vie.
  • Port de bas de contention
  • Thrombolyse (peu fréquente)
  • Filtre cave lorsque les anticoagulants sont contre-indiqués.
  • L’immobilisation doit être la plus courte possible et la reprise des activités doit être progressive.

6- Prévention

  • Eviter les alitements prolongés si possible
  • Surélever les jambes
  • Eviter les sources de chaleur
  • Prévention par traitement anticoagulant
  • Port de bas de contention
  • Pratiquer une activité physique
  • Arrêt du tabac
  • Eviter les vêtements trop serrés
  • Avoir une bonne hydratation
  • Traitement des varices  

7- Complications

  • Embolie pulmonaire : obstruction d’une artère pulmonaire ou de l’une de ses branches par un caillot qui a migré
  • Apparition d’ulcère si la phlébite a été négligée, il se peut que la veine reste en partie obstruée
  • Récidive possible
  • Œdème persistant des membres

8- Rôle infirmier

  • Examen régulier si alitement prolongé de plus de 48h
  • Recherche de signes évocateurs
  • Administration des traitements préventifs et curatifs et surveillance des effets attendus
  • Prévention des complications liées au décubitus si repos strict au lit (nursing)  


SOURCES