L’action antalgique se définit par tout procédé ayant pour principe d’activité la diminution de la douleur.


1- Rappels sur la douleur

Selon l’ISAP (Association internationale pour l’étude de la douleur), la douleur est définie par une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes.  La douleur repose sur le ressenti du patient ce qui rend son évaluation subjective.

Il existe deux types de douleurs :

  • Les douleurs aiguës : liées à une atteinte tissulaire brutale et de durée brève
  • Les douleurs chroniques : elles sont persistantes et récurrentes et évoluent depuis plus de 3 mois et qui ont une répercussion sur la vie quotidienne du malade.

2- Définition des antalgiques

Les antalgiques, aussi appelés analgésiques, sont des substances qui visent à lutter contre la douleur.

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les antalgiques sont classés en 3 paliers :

  • Palier I : antalgiques périphériques (douleurs légères à moyennes)
  • Palier II : antalgiques centraux faibles (douleurs moyennes à intenses)
  • Palier III : antalgiques centraux forts (douleurs très intenses à rebelles)

3- Palier I : antalgiques non opiacés

a- Le paracétamol (Efferalgan®, Dafalgan®, Doliprane®, Perfalgan®,…)
  • Propriétés analgésiques et antipyrétiques
  • Prise toutes les 6 à 8 heures.
  • Pic d’action entre 30 minutes et 2 heures.
  • Contre-indications : insuffisance hépatique ou allergie connue.
  • Effets indésirables : hépatotoxicité si surdosage, rares allergies.
  • Voies : per os, IV, intrarectale.
  • Antidote : N-Acétylcystéine (Fluimucil®, Hidonac®...)
b-Salicylés : aspirine (Aspégic®, Aspirine®…)
  • Propriétés analgésiques, antipyrétiques, anti-inflammatoires à fortes doses, antiagrégant plaquettaire.
  • Prise toutes les 6 à 8 heures.
  • Pic d’action entre 20 minutes et 4 heures.
  • Contre-indications : allergie connue, risque hémorragique, ulcère gastrique, grossesse au-delà de 6 mois.
  • Effets indésirables : allergies, troubles digestifs, hémorragie.
  • Voies : per os, IV.  
c- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ibuprofène : Advil®, Nureflex®, Nurofen® / Ketoprofène : Profénid® / Diclofénac : Voltarene®…)
  • Propriétés analgésiques, antipyrétiques, anti-inflammatoire à fortes doses.
  • Prise toutes les 6 à 8 heures.
  • Pic d’action entre 30 minutes et 2 heures.
  • Contre-indications : allergie connue, ulcère gastroduodénal, insuffisance hépatique ou rénale sévère, grossesse.
  • Effets indésirables : allergie, troubles digestifs, vertiges, céphalées.
  • Voies : per os, IV, IM, intra-rectal, transcutanée.

4- Palier II : antalgiques opioïdes faibles (centraux faibles)

a- Codéine / Codéine + paracétamol (Codenfan®, Codoliprane®, Dalfalgan Codéiné®, Efferalgan Codéiné®…)
  • Propriété antalgique.
  • Prise toutes les 6 à 8 heures.
  • Pic d’action entre 30 minutes et 2 heures.
  • Contre-indications : allergie connue, asthme, insuffisances respiratoire et hépatique sévères,  allaitement, enfants de moins de 12 ans.
  • Effets secondaires : constipation, somnolence, nausées, vomissements, vertiges, allergie, bronchospasmes, douleurs abdominales, risque de dépendance et de syndrome de sevrage.
  • Voie : per os.
b- Tramadol / Tramadol + paracétamol (Contramal®, Topalgic®, Ixprim®…)
  • Propriété antalgique.
  • Prise toutes les 4 à 6 heures.
  • Contre-indication : intolérance aux opiacés, insuffisance respiratoire et hépatique grave, épilepsie, enfant de moins de 15 ans, allaitement, grossesse.
  • Effets secondaires : nausées, vomissements, vertiges, constipation, sueurs, céphalées, somnolence, douleurs abdominales, diarrhée, palpitation, hypotension orthostatique, allergie, dépendance, syndrome de sevrage, dépression respiratoire.
  • Voies : per os, IV
c- Opium + paracétamol / opium + paracétamol + caféine (Lamaline®, Izalgy®…)
  • Propriétés antalgiques et antipyrétiques.
  • Prise toutes les 4 à 8 heures.
  • Contre-indications : insuffisance hépatique grave, enfant de moins de 15 ans, grossesse, allaitement.
  • Effets secondaires : constipation , palpitations, insomnie, allergie, somnolence, dépendance, épistaxis.
  • Voies : per os, intrarectale.

5- Palier III : antalgiques opioïdes

Ils se prescrivent sur une ordonnance sécurisée.

a- Morphine (Actiskénan®, Morphine®, Moscontin LP®, Skenan LP®, Oramorph®…)
  • Propriété analgésique majeure.
  • Prise entre 1 et 12h selon la substance choisie.
  • Prise d’action entre 45 minutes et 1 heure (plus rapide pour la morphine IV titrée).
  • Contre-indications : allergie, insuffisance respiratoire, traumatisme  crânien, convulsions, insuffisance hépatique sévère, alcoolisme aigu, delirium tremens, allaitement, grossesse sauf nécessité absolue, toxicomanie.
  • Effets secondaires : dépression respiratoire, apnée, constipation, nausées, vomissements, rétention urinaire, bradycardie, hypotension, somnolence, confusion, vertiges, hallucinations.
  • Voies : IV, SC, per os, péridurale.
  • Antidote : Naloxone (Narcan®)
b- Fentanyl (Durogésic®, Effentora®, Actiq®, Abstral®, Instanyl®…)
  • Propriété antalgique supérieure à la morphine.
  • Prise : pour la forme transdermique, 1patch / 72 heures.
  • Pic d’action entre 24 et 72 heures.
  • Contre-indications : perturbation du système nerveux central, allergie, insuffisance respiratoire sévère, douleurs post-opératoire.
  • Effets secondaires : somnolence, nausées, vomissements, constipation, sueurs, démangeaisons, confusion, excitation, difficultés à uriner, troubles du rythme cardiaque, dépression respiratoire, dépendance, vertiges.
  • Voie : transdermique, per os, inhalation, IV
  • Antidote : Naloxone (Narcan®)
c- Oxycodone (Oxycontin LP®, Oxynorm®, Oxynormoro®…)
  • Propriété antalgique égale à la morphine.
  • Prise toutes les 4 à 6 heures ou 12 heures pour LP.
  • Pic d’action entre 1 et 4 heures.
  • Contre-indications : insuffisance hépatique et rénale sévère, asthme, cœur pulmonaire, occlusion intestinale, enfants de moins de 18 ans, allaitement.
  • Effets secondaires : constipation, somnolence, confusions, vertiges, céphalées, allergie, nausées, vomissements, anxiété, dépression, hallucinations, cauchemars, tremblements, douleurs abdominales, diarrhée, troubles érectiles et baisse de la libido, difficultés à uriner, hypotension orthostatique, dépendance, syndrome de sevrage.
  • Voie : per os, IV
  • Antidote : Naloxone (Narcan®)
d- Buprénorphine (Temgésic®…)
  • Propriété analgésique d’action plus longue que la morphine, utilisé chez les toxicomanes pour supprimer le syndrome de manque.
  • Prise une fois par jour.
  • Contre-indications : insuffisance hépatique et respiratoire grave, état d’ivresse aiguë, enfant de moins de 15 ans.
  • Effets secondaires : constipation, nausées, vomissements, céphalées, fatigue, somnolence, insomnie, malaise, vertiges, sueurs, hypotension orthostatique.
  • Voie : per os
  • Antidote : Naloxone (Narcan®)

Cette liste est non exhaustive. D’autres antalgiques existent, tels que le Sufentanyl par exemple…


6- Les inclassables

  • Nalbuphine (Nubain®)
    • Propriété analgésique d’action identique à la morphine.
    • Prise à adapter en fonction des patients.
    • Contre-indications : douleurs abdominales d’origine inconnues, traumatisme crânien, insuffisance respiratoire, hépatique ou rénale, traitement par codéine ou morphine, allaitement, allergie.
    • Effets secondaires : somnolence, vertiges, nausées, vomissements, bouche sèche, céphalées, sueurs, dépendance.
    • Voies : IM, IV, SC, Intra rectale.

  • Néfopam (Acupan®)
    • Propriété analgésique
    • Prise toutes les 4 à 6 heures
    • Pic d’action entre 10 et 30 minutes
    • Contre-indications : allergie, antécédents de convulsions, glaucome, adénome de la prostate, enfants de moins de 15 ans, insuffisances hépatique et rénale sévère
    • Effets indésirables : sueurs, somnolence, nausées et vomissements, palpitations, vertiges, rétention urinaire, hallucinations, convulsions, allergies
    • Voies : IV, per os

  • Mélange Equimolaire d’Oxygène et de Protoxyde d’Azote (Entonox®, Kalinox®..)
    • Analgésique de courte durée par voie respiratoire.
    • Prise au maximum pendant 60 minutes.
    • Pic d’action au bout de 3 minutes.
    • Contre-indications : hypertension intracrânienne, altération de la conscience, traumatisme crânien, pneumothorax, emphysème, embolie gazeuse, déficits en vitamine B12 et en acide folique non traités, anomalie neurologique d’apparition récente et inexpliquée, nécessité de ventilation pure, distension gazeuse abdominale, patient ayant reçu un gaz ophtalmique depuis moins de 3 mois, bébé de moins d’un mois.   
    • Effets indésirables : troubles intestinaux, nausées, vomissements, troubles du système nerveux central (paresthésie, sédation excessive, modification des perceptions ), agitation, angoisse, euphorie.
    • Voie : inhalation
    • Antidote : oxygène.

  • Lidocaïne + Prilocaïne (EMLA®…)
    • Action anesthésique locale de la peau ou des muqueuses.
    • La prise dépend de la zone à anesthésier et de l’âge du patient. En règle générale, le temps de contact doit être de minimum 1heure 30 min ; Pour les peaux noires, le temps de contact doit être multiplié par deux.
    • L’effet persiste entre 1 et 2 heures après le retrait du patch
    • Contre-indications : antécédent d’allergie, porphyrie,
    • Effets indésirables : rougeurs ou pâleur locale, démangeaisons, sensation de brûlure, réaction allergique locale, bleuissement des lèvres et des ongles chez le nourrisson.
    • Voie : cutanée
    • Conseil : retirer le patch au moins 15 minutes avant le soin technique. En effet, une vasoconstriction est créée par le principe actif, et les veines peuvent être beaucoup moins visibles.

  • Solution sucrée (G30%, Sirop de sucre de canne + eau…)
    • Chez les prématurés et chez les nourrissons, jusqu’à 3 à 6 mois environ, il est possible d’utiliser une solution de saccharose par voie orale. La concentration doit être de minimum 20% afin d’être efficace. A donner minimum 2 minutes avant la réalisation d’un soin engendrant une douleur faible à modérée. Associée à la succion, l’effet antalgique est majoré.

  • Certains antidépresseurs et antiépileptiques peuvent avoir une action antalgique. Il n’est pas rare de les voir prescrits.


SOURCES




Présentation du cas

Il est 8h30 et vous êtes IDE aux Urgences pédiatriques. Vous recevez Thomas, 3 ans, pour une gêne respiratoire sifflante. Il est accompagné de sa maman.

Voici les constantes d’arrivée :

  • Poids : 15kg
  • Taille : 96 cm
  • Périmètre Crânien : 49,2 cm
  • Température : 38°6
  • Saturation en air ambiant : 93%
  • Fréquence respiratoire : 47 mvt/min, superficielle
  • Fréquence cardiaque : 152 bpm

Thomas présente un balancement thoraco-abdominal, un tirage intercostal, des difficultés pour parler.
Le médecin examine Thomas. C’est une première crise d’asthme. Il est 9h.

 Voici ses prescriptions :

  • Solupred® (Prednisolone) 2mg/kg PO 1x/jour, Prise immédiate.
  • 3 Aérosols de Ventoline® 2,5mg toutes les 20 minutes, avec au moins 5 minutes de pause entre chaque puis aérosol de Ventoline® 2,5mg toutes les 3h.
  • Monitorage cardiaque et SpO2 en continu.
  • O2 si saturation inférieure à 92% quand il dort, inférieure à 94% quand il est éveillé.
  • Radio Pulmonaire à 11h.  
  • Paracétamol sirop : 1 dose/poids toutes les 6h si température ou douleur.  
  • Alimentation et hydratation PO dès que possible.
  • Lavage de nez si besoin.
  • Position demi-assise.

Vous disposez de paracétamol sirop, de comprimés orodispersibles de Solupred® dosés à 20 mg & 5mg, et d’unidoses de Ventoline® dosées à 5mg/2,5ml. Au niveau matériel, vous avez des seringues de 1 mL, de 2,5 mL, de 5 mL, 10mL, et 20mL, des unidoses de sérum physiologique 0,9% de 10 mL et des trocarts.


Questions

1- Situez Thomas selon son âge dans le développement psychomoteur.

2- Définissez la crise d’asthme.

3- Relevez les critères de gravité présents chez Thomas, et citez ceux qui ne sont pas présents.

4- Définissez les traitements, la classe pharmaceutique, les effets attendus et les effets secondaires possibles. 

5- Faites la planification de vos soins pour Thomas, en faisant apparaître vos calculs pour les traitements. 


Suite

Il est 11h 30 et Thomas revient de la radio pulmonaire. Le médecin l’interprète et trouve un foyer infectieux au niveau du poumon gauche. Il prescrit alors de la Josacine® PO 1 dose/poids matin et soir. Thomas est  désormais apyrétique.


Question

6- Qu’est ce que la Josacine® ? A quelle famille de thérapeutique appartient-elle ? Quels sont les effets secondaires ?


Suite et fin

A 16h, l’état de Thomas est réévalué. Il n’a pas eu besoin d’Oxygène de la journée. Le balancement s’est atténué, ainsi que le tirage.

Le médecin change donc ses prescriptions : Arrêt des aérosols et passage en Ventoline® bouffées avec chambre inhalation. 4 bouffées toutes les 4h.


Question

7- Comment feriez-vous l’éducation à l’asthme pour Thomas et sa maman ? Quelles questions complémentaires pourriez vous poser à Thomas et sa maman pour affiner votre démarche d’éducation ? 





1- Situez Thomas selon son âge dans le développement psychomoteur.

Selon Freud, Thomas se situe à la transition entre le stade Anal (maitrise des sphincters, période du non, …) et le stade Phallique (questions existentielles sur l’origine de la vie, différence des deux sexes, angoisse de castration chez le garçon…).


Selon Piaget, il se situe dans la phase pré-opératoire (de 2 à 6 ans environ). C’est l’acquisition et la maitrise du langage, apparition de la symbolique des choses, différence entre passé, présent et futur.

Pour aller plus loin ! lLe développement de Thomas au niveau staturo-pondéral est harmonieux. Il est dans les « normes »  définies par les courbes de croissance du carnet de santé.


2- Définissez la crise d’asthme.

Maladie chronique caractérisée par une inflammation permanente des voies aériennes et d’une hyperréactivité bronchique entraînant un bronchospasme. Cette inflammation provoque des épisodes récidivants de sifflements, de dyspnée (modification du rythme de la respiration), d’oppression thoracique et de toux, particulièrement la nuit et le petit matin. fiche complète sur l’asthme


3- Relevez les critères de gravité présents chez Thomas, et citez ceux qui ne sont pas présents.

Chez Thomas, nous retrouvons le balancement thoraco-abdominal (quand l’enfant soulève son ventre, son thorax s’abaisse, et inversement), un tirage intercostal (voir vidéo), des difficultés à parler, une saturation en O2 à 93%, une polypnée ainsi qu’une tachycardie. L’hyperthermie peut également être relevée en fonction de la tolérance à la fièvre de Thomas.

D’autres critères peuvent être présents :

Contraction des muscles du cou
  • hypotension artérielle
  • cyanose des extrémités, péribuccale,
  • paleurs / sueurs,
  • apnées
  • désaturation inférieure à 90%
  • Battement des ailes du nez
  • contraction des muscles du cou
  • Coma
  • ….


4- Définissez les traitements, la classe pharmaceutique, les effets attendus et les effets secondaires possibles.

  • Solupred®(Prednisolone) : Anti-inflammatoire. Doit aider à diminuer l’inflammation broncho-pulmonaire. Les principaux effets secondaires sont une hyperexcitabilité de l’enfant, une rétention hydro-sodée, une fuite potassique lors de doses importantes et/ou prolongées,…

  • Ventoline®(Salbutamol) : Bronchodilatateur. Ce traitement doit permettre aux bronches de se dilater, de diminuer le bronchospasme, et d’améliorer la capacité pulmonaire. Les principaux effets secondaires sont des tremblements, une tachycardie, des céphalées, …

  • Paracétamol sirop : Antalgique et antipyrétique. Doit diminuer la douleur et l’hyperthermie de Thomas. Les principaux effets secondaires sont une éruption cutanée, nausées et vomissements. A fortes doses, le paracétamol peut créer une hépatotoxicité.

5- Faites la planification de vos soins pour Thomas, en faisant apparaitre vos calculs pour les traitements. 

  • 9h : Administration PO de Paracétamol 1 dose 15kg, et de 15x 2mg = 30 mg de Solupred® (Soit un cp de 20mg, et 2 cp de 5 mg dans 3 cc d’eau minérale). Nettoyage de nez si besoin. Préparation et administration du premier aérosol. Ventoline® 5mg/2,5 ml. Il me faut 2,5mg ce qui fait 1,25ml. Je prends donc une seringue de 1ml et une seringue de 2,5 pour avoir la dose juste. Administration au nébuliseur avec 3 ml de sérum physiologique, sous 4 à 6l/min d’O2. Mise en place du monitorage cardiaque.
  • 9h15 : Fin du premier aérosol. Relevé de constantes.
  • 9h20 : Début du second aérosol (même préparation que le premier).
  • 9h35: Fin de l’aérosol.
  • 9h40: Dernier aérosol de la première série.
  • 9h55 : fin des aérosols. Relevé de constantes.
  • 10h15 : Proposition d’alimentation et d’hydratation (essentielle dans la crise d’asthme) + relevé de constantes.
  • 10h50 : Température + constantes et accompagnement si possible à la radio.
  • 12h : Repas + constantes.
  • 13h : Nettoyage de nez si besoin + aérosol + constantes.
  • 13h30-16h : Sieste si nécessaire, avec surveillance de la saturation en sommeil profond
  • 16h : Réévaluation médicale avant l’aérosol.

6- Qu’est ce que la Josacine® ? A quelle famille de thérapeutique appartient-elle ? quels sont les effets secondaires ? 

La Josacine® (Josamycine) est un antibiotique appartenant à la famille des Macrolides. Les principaux effets secondaires sont des nausées, vomissements, diarrhées, éruption cutanée, augmentation des transaminases.


7- Comment feriez-vous l’éducation à l’asthme pour Thomas et sa maman ? Quelles questions complémentaires pourriez vous poser à Thomas et sa maman pour affiner votre démarche d’éducation?

Premièrement, il va falloir faire l’éducation à la chambre d’inhalation et au spray de Ventoline. Après avoir vérifié la date de péremption de la Ventoline, la secouer afin de remettre en suspension le produit. Adapter ensuite la Ventoline à la chambre d’inhalation en l’expliquant à la maman et à Thomas en utilisant des mots simples et adaptés. Voici une vidéo sur l’utilisation d’une chambre d’inhalation.

Pour une éducation optimale, il faudrait demander à la maman de Thomas s’il y a des animaux à la maison, si un des parents consomment des cigarettes (tabac, ou autres substances,..), quel est le type de chauffage à la maison, si la maison est humide, … En fait, il faut rechercher avec Thomas et sa maman tous les facteurs déclenchant possibles pour l’asthme de Thomas. Et bien entendu, demander à Thomas et à sa maman s’ils ont des questions.


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1- Nommez les deux os de l’avant bras. Situez l’olécrane par rapport à l’un d’eux.

Les deux os sont le radius et le cubitus (ou Ulna). L’Olécrane est l’épiphyse proximale du cubitus.

anatomie-coude


2- Quel examen complémentaire a permis d’affiner le diagnostic médical ?

Une radiologie de l’avant bras a permis d’affiner le diagnostic médical.

rx-coude

3- Expliquez l’intérêt de l’attelle provisoire

L’attelle permet d’éviter les mobilisations de la fracture et possède également une visée antalgique.


4- Définissez la réduction orthopédique

La réduction correspond à la remise en place de la fracture.

Il existe 2 techniques : La technique orthopédique consiste à remettre en place à la main, par manipulation externe, les fragments osseux fracturés ou l’articulation luxée. Selon les cas, la réduction est pratiquée sans anesthésie (luxation) ou sous anesthésie locorégionale ou générale (fracture). Une fois la réduction obtenue, on immobilise solidement le membre (bandage, plâtre, fixateur externe) jusqu’à consolidation.

La technique chirurgicale (dite par « voie sanglante ») est employée quand la précédente n’est pas praticable, plus souvent sur des fractures que sur des luxations.


5- Expliquez ce qu’est le syndrome de Wolkmann. Citez les circonstances qui le favorise.

C’est une augmentation de la pression dans des loges inextensibles. C’est un syndrome ischémique lié à une compression vasculo-nerveuse entraînant une paralysie irréversible des muscles. Il s’agit de la complication du syndrome des Loges.

(Syndrome des Loges : ischémie des masses musculaires due à l’augmentation d’une pression dans une loge musculaire par un œdème ou un hématome (effet garrot) et apparaissant par une douleur à la contraction volontaire des muscles, une pâleur et un refroidissement du membre. Il s’agit d’une urgence chirurgicale).

Les circonstances qui le favorisent sont une mauvaise surveillance de plâtre, et un plâtre trop serré.

wolkman

6- Citez et argumentez les recommandations à faire à Céline et ses parents au moment de la sortie.

  • Respecter le temps de séchage, soit 24 à 48 h selon l’épaisseur du plâtre, avant d’exercer toute sollicitation mécanique.
  • Ne pas vernir le plâtre, ce qui empêcherait l’évaporation naturelle et qui entrainerait une macération.
  • Ne pas mouiller ou immerger le plâtre ce qui le fragiliserait.
  • Ne pas introduire de corps étrangers sous le plâtre (aiguille à tricoter, …)
  • Surélever le membre immobilisé, les premiers jours, pour éviter l’oedème.
  • Effectuer des contractions isométriques régulières et mobiliser les articulations laissées libres, pour prévenir l’amyotrophie et les complications thromboemboliques.
  • Surveillance de la température des doigts, de leur motricité, sensibilité, couleur et oedème.
  • Surveillance de l’odeur du plâtre
  • Ne pas écrire sur le plâtre
  • CONSULTER A L’HOPITAL AU MOINDRE DOUTE ou APPELER LE CENTRE 15 POUR AVIS MEDICAL.


SOURCES

  • http://www.clubortho.fr/cariboost_files/Volkmann.pdf
  • http://www.chups.jussieu.fr/polys/orthopedie/polyortho/POLY.Chp.4.5.html
  • http://www.soins-infirmiers.com/contention_platre.php


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La démarche de soins est un processus de résolution de problèmes en soins infirmiers. C’est un parcours dynamique qui a pour but de les déceler et les résoudre. Elle permet aussi la continuité des soins en fonction des éléments transmis.



1- Introduction

La démarche de soins s’inscrit dans l’article R4311-3 du Code de la Santé Publique :  » {l’infirmier} identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en oeuvre des actions et les évalue« . Elle consiste à effectuer toute la réflexion logique nécessaire pour déceler des problèmes et trouver des solutions efficaces et personnalisées. Elle permettra donc une prise en charge globale et personnalisée du patient tout en favorisant son autonomie, en améliorant sa qualité de vie, et participer à la promotion de sa santé.

La démarche de soins se décompose en 5 étapes :

  • Le recueil d’informations (ou recueil de données).
  • L’analyse des informations recueillies.
  • La planification des soins.
  • La réalisation des soins.
  • L’évaluation et le réajustement si nécessaire.

Une étape supplémentaire peut être ajoutée, de manière facultative, avec le recueil d’information. Il s’agit de la présentation de l’établissement de soins et de l’unité dans lequel vous êtes en stage. Cette présentation permet à la personne qui vous écoute (ou qui vous lit) de mieux comprendre la démarche de soins que vous allez lui exposer.


2- Etape 1 – Le recueil des informations

Cette collecte de données permet de faire l’inventaire de tout ce qui concerne le patient. Cette étape descriptive a pour but de rechercher des informations permettant d’appréhender le patient dans sa globalité.

Le recueil de données nous renseigne sur qui est le patient, ce dont il souffre, ses habitudes de vie, de le situer dans son environnement, de l’état de satisfaction de ses besoins fondamentaux, identifier les conséquences de la survenue de sa pathologie…Il nous permet de recenser les informations ayant une importance pour la prise en charge actuelles (l’avulsion des dents de sagesses en 1975 pour un patient de 60 ans venu pour une coloscopie n’a pas grand intérêt).

Voici une aide pour établir cette collecte d’informations.

  • Identité : NOM, Prénom (tout en faisant attention à conserver l’anonymat sur vos documents en n’inscrivant que la première lettre du nom de famille par exemple).
  • Numéro de chambre : permet de localiser le patient, chambre seule, double, triple…
  • Âge / Date de naissance.
  • Nationalité et langue parlée : la nationalité peut être importante à préciser pour des problèmes possibles de prise en charge sociale ; la langue parlée afin de communiquer aisément avec votre patient.
  • Prise en charge sociale : régime de sécurité sociale et mutuelle (pour mieux comprendre l’impact financier de l’hospitalisation sur le patient, préciser si maladie professionnelle déclarée ou accident du travail.
  • Situation socio-professionnelle : pour connaître l’impact financier de l’hospitalisation sur le patient et donc sur son foyer (conjoint(e), enfant(s), personnes à charge…) avec un éventuel manque de revenus. La personne a-t-elle des aides à domicile ?
  • Situation familiale : entourage, enfant(s), personnes à charge…
  • Adresse (seulement la ville) : permet d’identifier des problèmes éventuels d’éloignement. Connaître le type d’habitation pour envisager la suite de l’hospitalisation.
  • Éléments significatifs de la personne : préciser par exemple si existence de troubles cognitifs, des problèmes sociaux, d’une éventuelle déficience visuelle/auditive/cognitive…. En résumé, tous les éléments qui vont permettre de s’adapter au mieux au patient.
  • Date d’entrée (et préciser le jour d’hospitalisation actuel afin de situer la prise en charge dans le temps), et type d’entrée (directe? via les urgences?…). Si le patient a eu un geste chirurgical, préciser le jour auquel il se situe après l’opération.
  • Motif d’hospitalisation : permet de situer le type de prise en charge pour ce patient.
  • Antécédents médicaux et chirurgicaux.
  • Allergies connues.
  • Histoire de la maladie.
  • Résumé de l’hospitalisation en cours.
  • Différents appareillages dont le patient est porteur (VVP, SAD, drain, pansement….)
  • Devenir de la personne si connu.
  • Médecin référent du patient (optionnel).
  • Personne de confiance / personne à prévenir.

Quels moyens utiliser ?

  • L’entretien avec la personne soignée, ses proches, son médecin traitant.
  • L’observation de la personne soignée : coloration, comportement, respiration…
  • L’examen clinique infirmier : mesure des paramètres vitaux, communication, silence, hésitation, posture…

Quelles sources d’informations utiliser ?

  • Le patient : c’est lui qui se connait le mieux. Il est donc le plus à même d’expliquer la situation, et de répondre aux questions.
  • Le dossier du patient : dossier médical, dossier de soins, courrier du médecin traitant, dossier informatisé, dossier papier….
  • Les proches du patient : personnes ressources du patient qui connaissent son environnement, son mode de vie, éventuellement les difficultés rencontrées… Ils sont un véritable pilier pour le patient, et encore plus quand celui-ci est dans l’incapacité de répondre (enfant, état de choc, troubles cognitifs…).
  • Les membres de l’équipe soignante pluridisciplinaire : essentiellement consigné dans les transmissions écrites ou orales.

Toutes ces informations permettent de faire l’anamnèse, qui correspond au profil global du patient. Selon la définition de Lefebvre et Dupuis, l’anamnèse est le « recueil d’informations qui tracent le portrait d’une personne et de son environnement du point de vue des soins infirmiers. Il est basé sur les éléments majeurs d’un modèle conceptuel de soins infirmiers ».


3- Etape 2 – L’analyse des informations

Cette étape permet à l’infirmier de formuler des problèmes de santé et d’aboutir à des diagnostics infirmiers. Elle demande la mobilisation des connaissances théoriques mises en lien avec l’interprétation des informations recueillies. Interpréter, ici, doit se comprendre comme expliquer, donner un sens, le bon sens...

Ce raisonnement clinique débouchera sur l’identification de :

  • Problèmes qui relèvent de la compétence médicale.
  • Problèmes qui sont la conséquence de la situation médicale : problème en collaboration.
  • Problèmes de santé de la responsabilité de l’infirmier : diagnostics et problèmes infirmiers.

L’infirmier peut être comparé à des détectives (de la Santé), c’est à dire, savoir trouver des indices et leur donner un sens. Il faut identifier la cause du problème et d’en observer ses manifestations.

Le diagnostic infirmier = Problème de dépendance + cause (source de difficulté) + manifestations (signes). Il peut-être réel ou potentiel. Il se formule de la manière suivante :

  • P = Problème ou risque de problème.
  • E = Cause, « lié à… », « reliée à… »
  • S = Signes « ‘se manifestant par… ». (le diagnostic infirmier potentiel n’est pas concerné par les signes).

Altération de la motricité liée à la fracture de la cheville se manifestant par une douleur à la mobilisation, une impotence fonctionnelle. (Diagnostic infirmier réel)

Risque d’altération cutanée liée à l’alitement strict, à la dénutrition et à l’âge. (Diagnostic infirmier potentiel)


4- Etape 3 – Planification des soins

Cette étape correspond à l’élaboration du projet de soins du patient. Elle consiste à générer la stratégie de soins à proposer au patient afin de résoudre les problèmes posés grâce à des objectifs de soins.

Un objectif se formule, pour le patient, avec un verbe d’action et un délai. Il est centré sur la personne et/ou son entourage. Il se doit être mesurable (précise l’évolution attendue), réalisable (atteignable par le patient), précis, avec une échéance (court, moyen ou long terme) et évolutif.

Les actions de soins relèvent uniquement du rôle infirmier, visent le mieux-être de la personne soignée, complètent ce que le patient accomplit et suppléent ce qu’il ne peut pas faire seul. Le but est de conserver un degré optimal d’indépendance.

Ces actions doivent être personnalisées, évaluables, compatibles avec des objectifs, tenir compte des ressources du patient et du service de soins, et si possible, créative.

Les critères d’évaluation de l’objectif doivent être des éléments concrets à mesurer et observer. Ces éléments sont inscrits dans l’objectif.

Exemple : fracture de cheville

Le patient réussira à se mobiliser avec une canne d’ici 24h.

Dans cet exemple, les critères sont le but recherché (réussira à se mobiliser), le moyen (avec une canne) et la notion de délai (d’ici 24h).


5- Etape 4 – La réalisation des soins

C’est la mise en oeuvre des décisions prises à l’étape suivante, l’application du projet de soins. Se fait selon les critères du soin : efficacité, confort, organisation, responsabilité, sécurité, économie, transmission.

L’ensemble de ces actions visent la disparition du problème de dépendance. Lorsqu’elles sont terminées, elle doivent faire l’objet de transmissions orales (L’aide à la toilette de M. A. est faite!) et écrites (dans le dossier de soins).


6- Etape 5 – L’évaluation

A cette étape, vous devez être en mesure à répondre à la question « Ai-je atteint mon objectif ?« .

Pour cela, il faut procéder au recueil de données d’évaluation, comparer les données obtenues à celles antérieures, évaluer l’efficacité et réajuster si besoin.

Il se peut que l’objectif ne soit pas entièrement atteint. l’infirmier doit alors identifier les actions à réajuster ou à apporter. SI l’objectif n’est définitivement pas atteint, l’infirmier devra chercher les raisons de cet échec.



SOURCES

  • Cours personnels IFSI MONTLUCON 2010-2013
  • Promotion Hamilton, UE 3.1 S1, la démarche en soins, octobre 2015.
  • LE NEURES Katy, SIEBERT Carole, Raisonnement, démarche clinique et projet de soins infirmiers, éditions Masson, 2009.


Intubation en séquence rapide (ISR), permet de sédater et curariser un patient afin de procéder à son l’intubation.



1- DÉFINITIONS ET PRINCIPE

  • Intubation : geste technique médical servant à mettre en place une sonde endotrachéale en passant par la bouche ou le nez (pour le nez, la pratique se fait rare). Les IADE ont aussi l’autorisation de pratiquer ce geste. Le risque à chaque intubation est un risque d’inhalation du contenu de l’estomac :
    • en chirurgie réglée : période de jeun préopératoire.
    • en urgence : tout patient est considéré comme ayant l’estomac plein
  • Induction : phase de l’anesthésie, endormissement chimique provoqué ; En séquence rapide cela peut donner :
    • utilisation d’un hypnotique  de délai d’action court
    • un curare de délai d’action court et d’une durée d’action courte pour que le patient reprenne une ventilation spontanée en cas d’échec de l’intubation
    • un pression cricoïdienne (manoeuvre de Sellick) pour éviter les régurgitations
  • Hypnotique : thérapeutique entraînant un trouble de la conscience, utilisée entre autre en anesthésie.
  • Curare : thérapeutique entraînant une paralysie musculaire.
Sonde endotrachéale

2- INDUCTION EN SÉQUENCE RAPIDE

Il y a 5 grandes phases à prendre en compte :

  • Préparation du patient
  • Préparation du matériel
  • Préparation des médicaments
  • Préparation de l’équipe
  • Anticipation des difficultés
2.1- Préparer le patient
  • Le patient est-il pré-oxygéné ? Le but est d’augmenter la tolérance à l’apnée du patient en stockant de l’oxygène dans la capacité résiduelle fonctionnelle. (ex : oxygène pur au masque haute concentration durant au moins 3 minutes, installation en proclive pour les personnes obèses, Ventilation Non Invasive…)
  • La position est-elle optimale : confort du patient et des soignants
  • Quelles sont les thérapeutiques d’entretien de l’intubation ?
2.2- Préparer le matériel
  • Le patient est-il scopé ?
  • Avons nous une pression artérielle non invasive ?
  • Avons nous un capnographe ? Cela permet de vérifier si la sonde est bien dans la trachée en mesurant l’EtCO.
  • Le chariot d’urgence est-il à proximité ? Le BAVU est-il prêt ? fonctionnel ?
  • L’aspiration est-elle à porter de main et fonctionnelle ? Prévoir des sondes d’aspiration en fonction de la sonde d’intubation (intubation 7 = aspiration 14)
  • Un manche à laryngoscope avec des piles et des lames : toujours vérifier la lampe en montant la lame. Avoir des piles de rechange à proximité
  • Des lames : la taille demandée par le médecin et une de la taille en dessous. On privilégie souvent la taille 4 en première intention
  • Trois tailles de sonde d’intubation ( 8 – 7.5 – 7)
  • Des canules de Guedel (ou Canule Oro-pharyngée)
  • Une pince de Magill 
  • Un mandrin rigide
  • Un stéthoscope
  • Un dispositif de fixation
  • Une seringue de 20 ml pour gonfler le ballonnet (le ballonnet est gonflé avec de l’air)
  • Une bougie de Eschmann en cas d’intubation difficile
laryngoscope avec lame
Pince de Magill
2.3- Préparer les médicament
  • Induction
    • un hypnotique (Etomidate ou Kétamine)
    • un curare (La succinylcholine)
  • Entretien
    • un hypnotique (midazolam)
    • un morphinique (sufentanyl)
  • Cardiovasculaires
    • Vasopresseurs (adrénaline, épinéphrine, noradrénaline)
    • Anticholinergique (atropine)

Ceux-ci sont des exemples couramment utilisés. Suivant votre lieu d’exercice vous pouvez être amené à en utiliser d’autres. Nous ne vous donnerons pas toutes les dilutions car elles peuvent être protocolisées selon des établissements de santé. Les dilutions sont données à titre d’exemples.

2.4- Préparer les soignants

Dans l’idéal, il faudrait être trois personnes : un opérateur, deux infirmiers. Attention en SMUR la prise en charge se réalisera en fonction de la composition de l’équipe.

Nous allons nous placer dans des conditions idéales.

  • rôle de l’opérateur :
    • intubation
    • vérification de la position
    • prescription
  • premier infirmier :
    • préparation du patient
    • préoxygénation
    • préparation des médicaments
    • injection des médicaments
  • second infirmier :
    • préparation du matériel
    • manoeuvre de sellick ou pression cricoïde à la demande du médecin
    • gonflage du ballonnet
    • fixation de la sonde
    • pose de la sonde nasogastrique
2.5- Anticiper les difficultés 

Disposer de thérapeutiques comme la Naloxone ou le Flumazenil. Ce sont des antidotes des opioïdes pour le premier et des benzodiazépines pour le second.


3- EXEMPLES

3.1- Déroulement type : etomidate / succinylcholine (célocurine)
  • Oxygénation du patient sous 15L/min  = durant au moins 3 minutes
  • Injection Etomidate 0.3 mg/kg = appelée T0
  • Injection Célocurine 1 mg/kg = appelée T0 (certains médecins vont attendre 15 à 45 sec entre l’injection d’étomidate et de célocurine)
  • Perte de conscience du patient dans les 30 secondes
  • Fasciculations (crispations musculaires brèves partant des pieds vers la tête) jusqu’à T 60 sec
  • Laryngoscopie
  • Intubation
  • Gonfler le ballonnet
  • Vérification de la position de la sonde
  • Fixation de la sonde
  • Début de l’entretien médicamenteux
  • Sonde nasogastrique
3.2- Déroulement type : kétamine / succinylcholine (célocurine)
  • oxygénation du patient sous 15 L/min = durant 3 minutes
  • injection 0.6 mg d’atropine = appelée T0
  • injection 1 mg de midazolam = T0
  • injection kétamine 1-2 mg/ kg = T0
  • injection célocurine 1 mg/kg = T 30 sec
  • laryngoscopie à T 90 sec
  • intubation
  • gonfler le ballonnet
  • vérification de la position de la sonde
  • fixation de la sonde
  • début de l’entretien médicamenteux
  • sonde nasogastrique


SOURCES

  • Cours personnels

L’embolie pulmonaire est un évènement brusque touchant l’artère pulmonaire pouvant entrainer le décès



1- Définition

L’embolie pulmonaire résulte de l’obstruction brusque, partielle ou totale, d’une artère pulmonaire par un caillot de sang (thrombus).


2- Facteurs de risques et étiologies

  • Migration d’un thrombus suite à une thrombophlébite profonde
  • Formation d’un thrombus au niveau des cavités cardiaques
  • Facteurs de risque identiques à la phlébite :
    • Phlébite du membre supérieur
      • Action locale due à une chambre implantable utilisée pour les chimiothérapies
      • Une perfusion mal posée ou restée trop longtemps
      • Mauvaise position du muscle ou muscle trop important qui comprime la veine
      • La fracture de la clavicule avec la formation de cal osseux qui va comprimer la veine
    • Phlébite du membre inférieur
      • Immobilisation prolongée
      • Opération de chirurgie récente
      • Antécédent de phlébite
      • Insuffisance veineuse et varices
      • Grossesse
    • Facteurs généraux
      • Age (risque augmenté à partir de 60 ans)
      • Facteurs génétiques (maladie de Leiden)
      • Cancer
      • Trouble de la coagulation
      • Traumatisme
      • Prise d’une contraception hormonale

3- Symptômes

  • Dyspnée avec angoisse
  • Toux irritative
  • Tachycardie
  • Fébricule
  • Douleurs thoraciques
  • Hémoptysies
  • Cyanose des extrémités
  • Syncope / malaise au lever
  • Parfois douleurs abdominales
  • Arrêt cardiaque / mort subite
  • Signes de la phlébite
  • Marbrures

4- Diagnostic

  • Examen clinique peu révélateur : tachycardie, pas d’anomalie à l’auscultation pulmonaire
  • Radio pulmonaire 
  • ECG : peut être normal dans 25 % des cas
  • Dosage des D-Dimères : si taux normal = pas d’embolie, mais une augmentation ne signifie pas forcément qu’il y a embolie pulmonaire
  • Echo-doppler des membres inférieurs : à la recherche d’une thrombose veineuse
  • Scintigraphie pulmonaire
  • Angioscanner pulmonaire : permet un diagnostic de certitude
  • Gazométrie artérielle : révèle une hypoxie et une hypercapnie alcalose
  • Echographie cardiaque
  • IRM

Le diagnostic fait appel à différents examens dont il faudra comparer les résultats. Seule la scintigraphie pulmonaire et l’angio-scanner permettent un diagnostic de certitude car ils permettent de détecter la présence du thrombus dans l’arbre pulmonaire artériel.


5- Traitement

Le traitement de l’embolie pulmonaire nécessite une hospitalisation en urgence.

  • Oxygénothérapie de soutien
  • Traitement anticoagulant par héparine non fractionnée (Calciparine®, Héparine sodique®), ou HBPM (Fragmine®, Fraxiparine®, Fraxodi®, Innohep®, Lovenox®)
  • Traitement thrombolytique (streptokinase = Streptase®, urokinase = Actosolv®)
  • Embolectomie sous CEC (Circuit Extra-Corporel) = thrombectomie, embolectomie
  • Parfois interruption partielle ou totale de la veine cave inférieure
  • Relais par AVK ou anticoagulants oraux pour une durée de 3 à 6 mois voire à vie. Pour le relais, il y a un chevauchement de 48h entre les traitements IV et Per Os.
  • Décubitus dorsal strict

Sous traitement, l’évolution est généralement favorable.


6- Complications

  • Hypertension pulmonaire chronique
  • Dysfonctionnement du ventricule droit associé à une atteinte myocardique = cœur pulmonaire chronique embolique
  • Récidive
  • Décès

7- Prévention

  • Il s’agit de prévenir la survenue d’une phlébite
  • Anticoagulants à long terme  


SOURCES


Nous vous avons posé une question sur notre page Facebook concernant les 3 grandes composantes de la triade létale en traumatologie. Celle-ci se rencontre essentiellement chez le polytraumatisé.



1- Définition

Le polytraumatisé correspond à « un blessé présentant deux ou plusieurs lésions traumatiques graves, dont au moins une engage directement le pronostic vital de ce blessé ». La plupart du temps, les polytraumatisés se rencontrent lors d’Accidents de la Voie Publique.

Cette triade est composée de :

  • HYPOTHERMIE
  • COAGULOPATHIE
  • ACIDOSE

2- Hypothermie

Elle est favorisée par le contexte (environnement, météo, ..) mais également par la perte de substance cutanée, le remplissage avec des solutés à température ambiante, des produits sanguins réfrigérés (Culots de sang, Plasma Frais Congelé,…).

L’hypothermie a pour conséquences d’inhiber l’efficacité des facteurs de coagulation et des plaquettes. La chute d’un degré Celsius équivaut à une baisse de 10% des fonctions d’hémostase.

Pour la prévenir, il faut réchauffer la victime en la protégeant du sol par exemple, en la couvrant avec une couverture isothermique, avec une couverture chauffante, en utilisant un accélérateur-réchauffeur pour les solutés… En pré-hospitalier, le réchauffage d’une victime est impossible : il faut alors diminuer les déperditions de chaleur.


3- Coagulopathie

Elle est favorisée par la perte de volume circulant, par la formation d’hématomes qui consomment les différents facteurs de coagulation, mais également par la dilution liée aux différents remplissages possibles, et aussi et surtout l’hypothermie & l’acidose.

La coagulopathie a pour conséquence une diminution de la capacité de coagulation, donc des hémorragies beaucoup plus difficiles à contrôler. Dès l’instant que le blessé possède une coagulopathie, son risque de  mortalité est multiplié par cinq !

Comment contrôler ces hémorragies ? En mettant en place les gestes vus lors des formations AFGSU/PSC1/PSE : compression manuelle directe, garrot, positions d’attente, couverture isothermique, O2 si disponible, Coussins Hémostatiques d’Urgence(CHU), pansements israéliens …


4- Acidose

Elle est favorisée par la diminution du volume circulant, et donc à l’hypoperfusion cellulaires des différents organes. L’acidose témoigne d’une souffrance organique.  Elle est directement due à la perte de volume.

Elle a pour conséquence de diminuer l’efficacité de quelques facteurs de coagulation, un allongement du TCA.

Comment la traiter ? Seul un médecin pourra vous dire quoi faire. En effet, les traitements de l’acidose sont multiples et relèvent du médecin.

Ces trois composantes sont extrêmement liées et dépendantes les unes des autres. Lorsque le processus est engagé, il est très difficile de revenir en arrière. Notre rôle est donc de limiter l’hypothermie, l’acidose et la coagulopathie.



SOURCES

Département anesthésie réanimation de l’hôpital E. Herriot, « Damage control ressuscitation » [En ligne] http://sofia.medicalistes.org/spip/IMG/pdf/Damage_control_resuscitation_Dr_Floccard_.pdf (consulté le 01/04/2021)


La défaillance organique du rein temporaire ou définitive…



1- Rappels anatomiques

Les reins sont au nombre de deux, et sont situés dans la partie postérieure de l’abdomen, de part et d’autre de la colonne vertébrale, sous les dernières côtes. Chaque rein mesure environ 11 cm, de long et est relié à l’artère aorte et à la veine cave inférieure par l’artère et la veine rénale. Le rein a pour fonction de former l’urine en filtrant le sang. L’urine formée est collectée au milieu du rein et s’écoule ensuite par l’uretère jusqu’à la vessie pour y être stockée avant d’être éliminée par le canal appelé urètre.

Les fonctions des reins sont :

  • La filtration/épuration : du sang afin d’éliminer les toxines produites par le fonctionnement normal du corps.
  • L’équilibration : du « milieu intérieur » essentiellement de l’eau et des sels minéraux (sodium, potassium, calcium, bicarbonate, magnésium) ;  régulation de l’équilibre acido-basique
  • La régulation de la pression artérielle : par la production d’hormones et la régulation de la quantité d’eau et de sodium de l’organisme
  • La sécrétion de vitamine D : rôle important dans la minéralisation de l’os et le maintien du taux sanguin de calcium (nécessaire pour la fixation de la vitamine D)
  • La sécrétion d’EPO (érythropoïétine) : qui stimule la production de l’hémoglobine et des globules rouges par la moelle osseuse
  • La fonction endocrinienne

2- Définitions

On distingue deux types d’insuffisances rénales :

  • L’insuffisance rénale aiguë (IRA) = dysfonctionnement transitoire et réversible des reins
  • L’insuffisance rénale chronique (IRC) = destruction progressive et irréversible des reins

3- L’insuffisance rénale aiguë

3.1- Définition

Baisse importante et subite du débit de filtration glomérulaire qui peut durer de quelques heures à quelques jours. Pour cela il faut effectuer un dosage du taux sanguin de créatinine (protéine éliminée normalement par les reins) qui se trouvera fortement augmentée (norme : homme= 8-13 mg/L, femme = 6-10 mg/L).

3.2- Signes cliniques
  • Oligurie/anurie
  • Œdème (des membres inférieurs ou OAP)
  • Altération de l’Etat Général (AEG)
  • Douleurs à la palpation
  • Troubles digestifs
  • Urémie
3.3- Étiologies
  • L’insuffisance rénale aiguë fonctionnelle = pré-rénale

Peut être causée par une hypovolémie (choc hémorragique ou anaphylactique), une déshydratation extracellulaire (digestive, cutanée, rénale par exemple avec l’utilisation de diurétiques) ou l’utilisation de certains médicaments (diurétiques, AINS, anesthésiques…). Pour confirmer la cause fonctionnelle il faut réaliser un ionogramme sanguin et urinaire.

  • L’insuffisance rénale aiguë obstructive

Il faut pour cela rechercher la présence d’un obstacle intra-vésicale (caillot, tumeur, lithiases), ou sous vésicale (hypertrophie de la prostate, lithiases, tumeur…). Pour confirmer la cause obstructive il faut réaliser une échographie rénale à la recherche de l’obstacle. Une tomodensitométrie abdomino-pelvienne peut aussi permettre le diagnostic.

  • L’insuffisance rénale aiguë organique

Plusieurs étiologies possibles : vasculaires (HTA maligne, emboles, occlusion aiguë de l’artère ou de la veine rénale…), glomérulaires (syndrome néphrotique aigu, glomérulonéphrite rapidement progressive), tubulaires (état de choc, toxique, rhabdomyolyse, obstruction intra-tubulaire…), interstitielles (infection, immuno-allergique, infiltration cellulaire). Pour confirmer la cause organique il faut réaliser un ECBU, analyse du sédiment urinaire, protéinurie des 24H, électrophorèse des protéines urinaires. Il peut aussi être réalisé une ponction biopsie rénale.

3.4- Traitements
  • Pour l’IRA obstructive : drainage en urgence des urines par sonde vésicale, cathéter sus-pubien, sonde JJ, néphrostomie et traitement de l’obstacle (lithotritie extra corporelle,…)
  • Pour l’IRA fonctionnelle : arrêt des traitements néphrotoxiques, correction du choc hypovolémique ou anaphylactique
  • Pour l’IRA organique : traitement de la cause

4- L’insuffisance rénale chronique (IRC) et terminale (IRT)

4.1- Définition

Diminution permanente et irréversible du débit de filtration glomérulaire (DFG), secondaire à une maladie rénale évoluant depuis plus de 3 mois et pouvant aboutir à une insuffisance rénale terminale. L’IRC se définit par un DFG < à 80ml/min et l’IRT par un DFG < à 15 ml/min (norme = 120 ml/min).

4.2- Signes cliniques
  • Signes biologiques : Augmentation de la créatinine, baisse de la clairance de la créatinine, protéinurie, hématurie, leucocyturie
  • Manifestations hématologiques : Anémie, troubles de l’hémostase, déficit immunitaire
  • Manifestations cardio-vasculaires : HTA, surcharge hydro-sodée, hypertrophie ventriculaire gauche, athérosclérose accélérée
  • Perturbations métaboliques : Hypocalcémie, hyperphosphorémie, acidose métabolique, dyslipidémie, malnutrition
  • Manifestations neurologiques : Troubles mnésiques, troubles du sommeil, polynévrite, impatiences
  • Manifestations digestives : Nausée, vomissement, anorexie, œsophagite
  • Manifestations cutanées : Prurit, calcifications cutanées, pigmentation cireuse
  • Manifestations endocriniennes : Dysménorrhées, hypofertilité, baisse de libido, dysfonction érectile
4.3- Étiologies
  • Néphropathies vasculaires et hypertensives
  • Néphropathie diabétique
  • Glomérulonéphrites chroniques
  • Néphropathies héréditaires (polykystoses rénales essentiellement)
  • Néphropathies interstitielles chroniques
  • Néphropathies d’origine indéterminée

4.4- Traitements

  • Règles diététiques : Régime hyposodé, hypoprotidique, pauvre en potassium ; Adaptation de la quantité de boisson à la diurèse.
  • Traitement de l’hypertension : Inhibiteurs du système rénine-angiotensine (Razilex®), diurétiques (Lasilix®, Esidrex®).
  • Traitement de l’anémie : EPO (Aranesp®, Eprex®, Mircera®,…), fer (Tardyferon®, Fumafer®, Venofer®,…).
  • Correction des troubles phosphocalciques : Vitamine D (Uvedose®, Dedrogyl®, Un Alfa®,…), calcium (Calcidia®, Cacit®,…), chélateur du phosphore = substance qui entoure la molécule du phosphore afin de l’éliminer dans les selles (Rénagel®, Renvela®, …).
  • Correction des troubles métaboliques : Kayexalate® pour l’hyperkaliémie, bicarbonates pour l’acidose métabolique, statines pour la dyslipidémie (Elisor®, Tahor®,…) et équilibrer le diabète.

4.5- Traitements de l’insuffisance rénale terminale

  • Hémodialyse : technique permettant d’épurer le sang par le biais d’un rein artificiel
  • Dialyse péritonéale : technique utilisant le péritoine comme filtre pour épurer le sang
  • Greffe rénale : consiste à implanter un greffon prélevé sur un donneur décédé, ou vivant, ou par le biais de dons croisés


SOURCES


Les MST (maladies sexuellement transmissibles) sont désormais appelées IST (infections sexuellement transmissibles).



1- Définition

Une IST est une infection sexuellement transmissible. Elle se transmet principalement lors de relations sexuelles (rapport vaginal, anal ou uro-génital). Il existe plusieurs infections sexuellement transmissibles mais elles sont dues à huit agents pathogènes différents. La plupart des IST se soignent facilement, mais si le dépistage et la prise en charge sont tardifs, cela peut entraîner de graves complications. Le seul moyen de se protéger des IST est d’utiliser un préservatif pour tout rapport sexuel.

Les huit agents pathogènes sont :

  • la syphilis
  • la trichomonase
  • l’hépatite B
  • le virus de l’herpès
  • le VIH
  • la gonorrhée
  • le papillomavirus humain
  • la chlamydiose

2- Modes de contamination

Les IST peuvent se transmettre via différents moyens. Il peut y avoir transmission lors de transfusions sanguines (même si de nos jours de nombreux tests sont réalisés), lors de l’accouchement (de la mère à l’enfant), mais aussi, de façon plus fréquente, lors de rapports sexuels non protégés (rapport vaginal, anal ou uro-génital). Les IST sont de manières générales asymptomatiques ou les symptômes sont très peu prononcés. 


3- Une guérison ?

Les IST peuvent se classer en deux catégories, les IST qui peuvent être traitées et celles qui sont incurables.


4- IST avec traitement

4.1- La Syphilis

Le diagnostic de la syphilis peut se faire deux à quatre semaines après la contamination, par un examen médical avec l’apparition d’un chancre (petite plaie indolore), de plaques rouges sans démangeaisons ou de boutons. Il peut également se faire par prise de sang (sérologie syphilis). Les complications sont une atteinte cérébrale, nerveuse, cardiaque, artérielle, ophtalmique, ou du nouveau-né si la mère est contaminée (risque de mortinaissance). Le traitement repose sur une antibiothérapie parentérale ou par voie orale. Il n’existe pas de vaccin pour prévenir cette maladie.

4.2- La Trichomonase

Le diagnostic de la trichomonase se fait par un prélèvement local de l’écoulement présent au niveau de l’anus, du vagin ou de la verge ; cet écoulement s’accompagne de brûlures et de démangeaisons. Les signes cliniques apparaissent une semaine après la contamination. Le traitement repose sur une association d’antibiotiques et un traitement local. L’ensemble des partenaires sexuels doivent être traités en même temps pour éviter toute source de réinfection. Il n’existe pas de vaccin pour prévenir cette maladie.

4.3- La Gonorrhée

Le diagnostic de la gonorrhée se fait généralement deux à sept jours après la contamination, les signes cliniques sont des brûlures et ou des écoulements jaune par la verge, le vagin ou l’anus, une hyperthermie, des douleurs abdomino-pelviennes voire une angine. Il est à confirmer par un prélèvement local : pour les femmes, il se fait à l’entrée du vagin à l’aide d’un écouvillon et pour les hommes il se fait au niveau du méat urinaire. Ce prélèvement n’est pas douloureux. Une analyse d’urine (ECBU), avec recueil du premier jet peut également permettre de confirmer le diagnostic avec une recherche par biologie moléculaire/PCR. Les risques associés sont une infection articulaire, et surtout chez la femme, la stérilité.

Le traitement repose sur une antibiothérapie associée à un traitement local. Tout comme la trichomonase, il faut traiter l’ensemble des partenaires sexuels en même temps pour éviter toute source de réinfection. Il n’existe pas de vaccin pour prévenir cette maladie. Cependant, selon une étude de juillet 2017, une potentielle découverte de vaccin est encourageante, car le vaccin contre le méningocoque B réduirait de 31% le nombre de cas de gonorrhée (revue médicale “The Lancet”).

4.4- La Chlamydiose

C’est une infection à chlamydiae trachomatis, c’est l’IST la plus fréquente chez les jeunes de 16 à 26 ans, et plus particulièrement chez les femmes. Le diagnostic est difficile car il y a peu, voire pas, de symptômes. On retrouve parfois des brûlures, ou un écoulement par la verge, l’anus ou le vagin, une hyperthermie, une douleur abdomino-pelvienne voire une angine. Les signes cliniques sont assez proches de la gonorrhée.

Le diagnostic peut se faire entre une à deux semaines après la contamination. Ce dernier se fait par un prélèvement local : pour les femmes, il se fait à l’entrée du vagin à l’aide d’un écouvillon et pour les hommes il se fait au niveau du méat urinaire. Ce prélèvement n’est pas douloureux. Une analyse d’urine (ECBU), avec recueil du premier jet peut également permettre de confirmer le diagnostic avec une recherche par biologie moléculaire/PCR. Les risques associés sont un risque de stérilité, de grossesse extra-utérine mais également une atteinte du nouveau-né lors de l’accouchement si la mère est infectée.

Le traitement repose sur une antibiothérapie. Il n’existe pas de vaccin pour prévenir cette maladie.


5- IST incurables (actuellement)

5.1- L’Hépatite B

L’hépatite B est une maladie qui attaque le foie. Elle se transmet par le sang, la salive, les relations sexuelles non protégées ou de la mère à l’enfant, lors de l’accouchement. Les signes cliniques : asthénie, douleurs musculaires et articulaires, hyperthermie, céphalées, nausées, diarrhées, urines plus foncées, ictère (teint jaune), peuvent apparaître entre deux à huit semaines après la contamination.

Le diagnostic se fait via une prise de sang avec recherche sérologique de l’hépatite B (dosage des anticorps anti-HBS et antigènes HBS).  Les complications liées à la maladie, sont un risque de cirrhose et de cancer du foie, une atteinte du nouveau-né si la mère est infectée et non traitée.

Un vaccin est disponible et permet de se protéger contre cette infection. Il est possible de guérir sans traitement, mais l’hépatite B peut aussi devenir chronique ; un suivi avec un hépato-gastro-entérologue est vivement conseillé. La vaccination est recommandée dès 2 mois, car plus le vaccin est fait tôt, plus il est efficace. Trois injections suffisent pour être protégé, les deux premières injections se font à un ou deux mois d’intervalle et la troisième injection se fait entre 5 et 12 mois plus tard. Un rappel n’est pas nécessaire, il suffit de réaliser un dosage des anticorps anti-HBS et antigènes HBS pour connaître son immunité afin d’effectuer ou non un rappel supplémentaire. Pour l’ensemble du personnel médical et paramédical, la vaccination et l’immunité sont obligatoires. Ce vaccin est remboursé à 65% par l’assurance maladie.

5.2- Le virus de l’Herpès

Le virus de l’herpès provoque des signes cliniques qui se manifestent sous forme de crises. Lors de ces crises, on peut retrouver des boutons qui sont douloureux (phlyctènes) au niveau de la bouche, des organes génitaux ou de l’anus. Il y a également des démangeaisons qui peuvent être accompagnées d’hyperthermie, de céphalées, de douleurs abdominales ou de brûlures mictionnelles. Ces signes apparaissent à partir d’une semaine après la contamination.

Le diagnostic médical se fait via un examen médical et d’un prélèvement du liquide issue des phlyctènes. Il n’existe pas de vaccin pour cette infection. Le traitement repose sur un traitement symptomatique (antalgiques, anti spasmodique), qui permettent de diminuer les douleurs et de diminuer la durée de la crise. Cependant il n’y a pas de traitement qui permet de guérir l’infection, les crises peuvent donc être multiples. Il y a un risque de transmission du virus de la mère à l’enfant lors de l’accouchement.

5.3- Le VIH

Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est un type de virus qui peut causer une maladie, appelée plus communément SIDA (syndrome de l’immunodéficience acquise). Les signes cliniques sont atypiques ce qui rend l’infection plus difficile à déceler. On retrouve ces signes environ quinze jours après l’infection : une hyperthermie, une éruption cutanée, des diarrhées et une asthénie. Ces signes sont passager et disparaissent rapidement. Les symptômes réapparaissent quelques mois voire années après la contamination, après une phase asymptomatique plus ou moins longue.

Le diagnostic le plus fiable est une prise de sang. Il existe également des tests rapides de dépistage et d’orientation (TROD). Il existe un risque d’atteinte du nouveau-né si la mère est infectée et non traitée. Il n’existe pas de traitement pour éliminer le virus du VIH, et donc pas de guérison possible (même si les recherches en 2019-2020 sont encourageantes). Les traitements anti-viraux qui sont sur le marché permettent seulement de bloquer l’évolution de l’infection.

5.4- Le Papillomavirus humain

Le papillomavirus humain ou HPV (human papillomavirus – en anglais) est un virus contenant une centaine de variantes. Selon les variantes, on peut identifier le virus grâce à de petites verrues, appelées condylomes, qui se situent au niveau des organes génitaux ou de l’anus.

Ces condylomes apparaissent entre une et huit semaines après la contamination. Le diagnostic se fait avec un examen médical et le repérage visuel des condylomes. Pour la femme, un frottis du col de l’utérus peut être à l’origine du diagnostic. La complication majeure, notamment pour certains papillomavirus, est le cancer du col de l’utérus.

Le traitement est local, avec une crème, et/ou la brûlure des condylomes à l’azote liquide. Il existe un vaccin pour se protéger de l’HPV. Ce vaccin est recommandé pour les filles de 11 à 14 ans, toutefois, une vaccination tardive est possible, avant de débuter une vie sexuelle. Depuis 2020, il est également disponible pour les garçons. Attention, le vaccin ne protège pas de tous les papillomavirus. A partir de 25 ans, un dépistage est indispensable. Les hommes ont un rôle majeur dans la contamination du HPV aux femmes. C’est pourquoi, les partenaires doivent être dépistés pour éviter une réinfection. La présence du virus chez l’homme est plus courte que chez la femme. Environ 7 à 12 mois chez l’homme contre 12 à 40 mois chez la femme. Il est conseillé de maintenir l’usage d’un préservatif encore 8 mois après la rémission du virus.



SOURCES