Les stages infirmiers sont répartis sur l’ensemble des 3 années de formation et occupent un volume horaire de 2 100 heures (soit 50% du temps de formation). Ces stages s’effectuent dans des milieux professionnels en lien avec la santé et les soins. Ils permettent à l’étudiant un apprentissage de savoir-faire, savoir-être et mettre en lien la formation théorique (IFSI) et pratique. Ils correspondent à l’unité d’enseignement 5.8.



Durée des stages

Les stages durent 5, 10 ou 15 semaines selon le référentiel.

  • Semestre 1 : 5 semaines (175 heures)
  • Semestres 2 à 5 : 10 semaines (350 heures)
  • Semestre 6 : 15 semaines (525 heures)

Il est possible de diviser les stages de 10 semaines en deux pour que l’étudiant bénéficie d’un nombre de lieux de stages augmenté. Le stage de 15 semaines doit être séparé en 2 avec une durée maximum de 10 semaines/terrain de stage.


4 secteurs obligatoires

  • Soins de courte durée : médecine, chirurgie….
  • Soins de santé mentale et psychiatrie : unités fermées, CMP, hôpital de jour, pédopsychiatrie
  • Soins de longue durée et soins de suite et de réadaptation : SSR, USLD, EHPAD (qui peut être considéré en lieu de vie)…
  • Soins individuels ou collectifs sur lieux de vie : Crèche, école, lycée, EHPAD, libéral, entreprise…

Les différents acteurs et leurs missions

  • Le maître de stage : il représente l’institution, assure la fonction organisationnelle et le suivi de l’encadrement de l’étudiant en stage. Le plus souvent, il s’agit du cadre de santé de l’unité.
    • Il accueille et intègre l’ESI :
      • Présente à l’ESI le lieu de stage, lui donne les informations nécéssaire et organise le parcours à suivre par l’étudiant.
      • Présente l’étudiant à l’équipe, assure son intégration.
      • Désigne un tuteur en amont du stage et le présente à l’ESI
      • Permet à l’étudiant de se positionner en stage, en lien avec le tuteur et les professionnels de proximité.
    • Il assure le suivi de la formation de l’ESI :
      • S’assure de la qualité de l’encadrement de proximité et du tutorat.
      • Règles les difficultés éventuelles.
      • Il est l’interlocuteur privilégié de l’IFSI.
  • Le tuteur de stage : il est responsable de l’encadrement pédagogique en stage. C’est une personne qui se doit d’être volontaire, connaissant le référentiel d’activités et de compétences, ainsi que la formation des ESI. Il s’agit d’un(e) infirmier(e) diplômé(e) d’Etat, de préférence formé au tutorat.
    • Il assure l’accompagnement pédagogique :
      • Il reçoit l’étudiant, se présente en tant que tuteur et remet le livret d’accueil si ce dernier n’a pas été remis par le maitre de stage.
      • Il réalise l’entretien d’accueil de l’étudiant, évalue le niveau d’apprentissage et les attentes de l’étudiant(e) (objectifs de stage). il réajuste si besoin, et émets les attentes du service envers l’étudiant.
      • Propose des entretiens (formels ou non) régulièrement, propose des réajustements. Il est la pièce maitresse entre l’étudiant, le maitre de stage et les professionnels de proximité.
      • Il répond aux questions de l’étudiant.
    • Il assure l’évaluation de l’ESI :
      • Fait le bilan de mi-stage avec l’étudiant +/- le maitre de stage après retours des professionnels de proximité et de l’étudiant ; et à l’aide du livret de suivi si ce dernier existe.
      • Identifie les points forts et les axes d’amélioration, et aide l’ESI dans son auto-évaluation.

  • Le professionnel de proximité : il s’agit de l’ensemble de l’équipe paramédicale (IDE, AS…) participant à la formation de l’ESI. Il est présent pour aider l’ESI à mobiliser ses savoirs, savoirs-être et savoirs-faire (sans pour autant faire à la place de l’étudiant). Ils sont en contact avec le tuteur de stage afin de faire une synthèse des acquisitions, des points positifs et à améliorer de l’ESI.
    • Il assure le suivi de la formation de l’étudiant :
      • Guide et indique ce qui est conforme aux bonnes pratiques professionnelles et ce qui doit être amélioré.
      • Explique les risques liés à la réglementation, sécurité, traçabilité…
      • Organise les activité d’apprentissage de l’ESI, en lien avec le référentiel de compétences et les objectifs de stage.
      • Montre, explique, questionne et accompagne l’ESI pour le mener vers une pratique en autonomie.
  • Le formateur référent du stage : il est le lien entre la maître de stage et l’IFSI. Il est aussi l’interlocuteur de l’ESI en cas de difficultés pendant le stage.
    • Il assure la coordination avec l’établissement d’accueil.
    • Il accompagne les équipes dans l’utilisation du référentiel et des outils d’évaluation.
    • Il contribue à la formation théorique de l’ESI.
    • Il gère les difficultés éventuelles.
    • Il organise des rencontres sur les lieux de stage ou à l’IFSI.
  • L’étudiant en soins infirmiers : il est la pièce centrale pour les 4 acteurs précédemment décrits. Il construit progressivement ses compétence en interaction avec les différents professionnels.
    • Il prépare son stage en prenant des informations sur le service et en formulant des objectifs de stage précis.
    • Se présente à tous les professionnels de santé.
    • Renseigne son portfolio et le partage avec les professionnels.
    • Mesure sa progression et ajuste ses objectifs.
    • S’implique dans les situations d’apprentissage.
    • Mobilise et développe l’ensemble de ses savoirs.
    • Il analyse sa participation dans les situation d’apprentissage.

Vous pouvez retrouver chaque service et leurs différentes spécificités en cliquant ICI.

Epurer le sang artificiellement par la création d’un circuit de filtration extra-corporel…



1- L’insuffisance rénale terminale

L’évolution de la maladie rénale chronique, caractérisée par une destruction progressive et irréversible des reins, aboutit après plusieurs années à l’insuffisance rénale terminale. On parle d’insuffisance rénale terminale (IRT) lorsque la clairance de la créatinine est inférieure à 10 mL/min et inférieure à 15 mL/min pour les patients diabétiques. Il faut alors mettre en place un traitement de suppléance d’épuration extra-rénale soit par dialyse péritonéale, soit par hémodialyse.

Le second traitement de l’insuffisance rénale terminale est la greffe rénale.

Les principales causes de l’insuffisance rénale terminale sont le diabète, l’hypertension artérielle et les maladies rénales chroniques. Sans traitement de suppléance, l’IRT entraîne la mort du patient.  


2- Hémodialyse

2.1- Définition

Technique d’épuration du sang qui permet d’éliminer l’eau et les déchets liés au fonctionnement normal du corps humain à travers une membrane artificielle appelée « rein artificiel » ou dialyseur.

2.2- Principes de la dialyse
  • Le sang va circuler dans le dialyseur via un circuit extra-corporel et être entraîné dans le circuit par la pompe du générateur d’hémodialyse.
  • Le dialyseur est formé de multiples fibres synthétiques dotées de pores microscopiques dans lesquels le sang circule. C’est à ce niveau que les échanges se font entre le dialysat (solution liquidienne préparée par le générateur dont la composition en sels minéraux est proche de celle du sang) et le sang.

Dialyseur
  • Les échanges se font selon deux principes :
    • La diffusion : le sang étant plus chargé en déchets que le dialysat, les deux milieux vont s’équilibrer et ainsi les déchets contenus dans le sang vont passer dans le dialysat pour être éliminés.
    • L’ultrafiltration : le générateur de dialyse va créer dans le dialyseur une pression négative du dialysat qui va permettre le passage de l’eau contenue dans le sang vers le dialysat pour être éliminée.
  • Le sang va être extrait puis réintégré au corps du patient, la plupart du temps via la fistule artério-veineuse. Le temps que celle-ci soit opérationnelle ou si elle ne peut être créée, la dialyse se fera sur cathéter central.
  • Les séances d’hémodialyse durent entre 2 et 8 heures, soit de façon quotidienne, soit la plupart du temps 3 fois par semaine.

3- La fistule artério-veineuse (FAV)

3.1- Définition

Une FAV est l’anastomose (« communication naturelle ou chirurgicale entre deux vaisseaux ») réalisée de manière chirurgicale, entre une veine et une artère afin d’augmenter le débit sanguin de la veine. Sous la pression sanguine de l’artère, la veine va se développer et ainsi augmenter son calibre. La fistule peut être utilisée en moyenne 1 mois après sa création.  En règle générale, les FAV sont créées sur le membre supérieur non dominant.

Fistule artérioveineuse
3.2- Surveillance des FAV
  • Surveillance du thrill : à l’aide d’un stéthoscope et par palpation. Le thrill est le « bourdonnement » situé au niveau de l’anastomose.
  • Surveillance de la cicatrisation des points de ponction de la séance précédente.
  • Surveillance de la présence d’hématome, de rougeur, de chaleur, de douleur.
  • Surveillance de la présence d’œdème.

Il existe également trois examens pour vérifier le bon fonctionnement de la FAV :

  • Le transonic : examen réalisé en cours de séance par l’infirmière à l’aide de capteurs à ultrasons placés sur les lignes du circuit. Cet examen permet d’évaluer le taux de recirculation et le débit sanguin de la fistule.
  • L’écho-doppler de fistule : examen réalisé par un radiologue vasculaire et qui permet de visualiser l’anatomie de la fistule et de mesurer le débit sanguin.
  • La fistulographie : examen radiologique avec injection de produit de contraste afin de réaliser des radiographies. Cet examen permet de visualiser des sténoses et des thromboses. S’il existe une sténose de la fistule, il sera réalisé une angioplastie qui permet de dilater à l’aide d’un ballonnet ou d’un stent la veine sténosée.
3.3- Complications
  • Risque d’hématome
  • Risque de thrombose
  • Risque de sténose
  • Risque de rupture
  • Risque d’anévrisme
  • Risque d’infection
3.4- Ponction de la FAV

Afin de réaliser une séance d’hémodialyse il faut ponctionner la FAV à  l’aide de deux cathéters de gros calibre : un dit « artériel » qui aspire le sang et l’autre dit « veineux » qui réinjecte le sang épuré.  Afin de diminuer les douleurs liées à la ponction la plupart des patients utilisent une pommade anesthésiante de type Lidocaïne/Prilocaïne.

Parfois, il est impossible de ponctionner la fistule avec deux aiguilles. La séance se réalise donc en uniponcture et le seul cathéter aspire dans un premier temps le sang pour le traiter puis le réinjecte dans un deuxième.


4- Principes

Attention : la procédure suivante peut varier d’un centre à l’autre et d’un générateur à l’autre.

4.1- Préparation de la séance

Avant l’arrivée du patient dans le service, le générateur a été au préalable testé, monté et purgé. Les données de la séance prescrite par le médecin sont enregistrées dans le générateur.  Il se peut que certains patients soient formés au montage et paramétrage du générateur ; ce sont donc eux qui s’en occupent à leur arrivée.

4.2- Pesée

A son arrivée, le patient doit se peser. Le poids d’arrivée (PA) sera comparé au poids sec aussi appelé poids d’hydratation normale (PHN).

PA – PHN = UF (ultrafiltration)

L’UF correspond à la perte de poids totale nécessaire au patient pendant la séance. Il convient d’ajouter à l’UF un certain volume correspondant au volume de restitution et à la collation que le patient va éventuellement prendre pendant la séance.  Ce paramètre est ensuite enregistré dans le générateur. 

A cette étape, l’IDE vérifie également l’ensemble des données enregistrées et prend la tension artérielle du patient.

4.3- Lavage de la FAV

Avant de s’installer le patient va faire un lavage au savon doux de la fistule s’il peut le faire sinon l’IDE s’en charge. Cette étape permet d’enlever la crème anesthésiante si le patient s’en ait appliqué et d’avoir une peau propre.

4.4- Préparation du matériel
  • Mettre un tablier, un masque et des lunettes de protection.
  • Ouvrir le set de branchement stérile
  • Suivant la composition des différents sets il faut rajouter un certain nombre d’éléments de façon stérile (aiguilles, clamps, seringue de sérum physiologique)
  • Imbiber les compresses avec un désinfectant (Biseptine®, alcool, Bétadine alcoolisée®,…)
  • Ouvrir les gants stériles
  • Mettre le circuit du générateur en circuit fermé (non obligatoire)
4.5- Asepsie de la FAV
  • Mettre en place le garrot sans le serrer si nécessaire (parfois le patient fait lui-même le garrot)
  • Lavage de mains
  • Mettre les gants stériles
  • Installer le champ stérile sous le bras du patient
  • Désinfecter chaque point de ponction avec des compresses imbibées d’antiseptique.
  • Sécher à l’aide de compresses sèches
  • Placer sur chaque point de ponction une compresse imbibée qui restera en place 30 secondes
  • Désinfecter les lignes avec deux compresses imbibées
  • Arrêter la pompe du générateur et clamper les lignes
4.6- Ponction de la FAV
  • Retirer les compresses du bras et les utiliser pour serrer le garrot
  • Ouvrir la première aiguille et ponctionner la fistule au point le plus bas (appelé point artériel) puis fixer à l’aide des collants
  • Ouvrir la deuxième aiguille et ponctionner la fistule au point le plus haut (appelé point veineux) puis fixer avec des collants
  • Retirer le garrot
  • Effectuer à ce moment là les bilans sanguins éventuels
4.7- Branchement du patient
  • Une fois les aiguilles solidement fixées vérifier leur fonctionnement à l’aide des seringues remplies de sérum physiologique
  • Clamper « l’artère » avec le clamp et prendre à l’aide d’une compresse imbibée la ligne artérielle et la relier au cathéter (c’est par ici que le sang va être aspiré pour être traité dans le générateur)
  • Clamper « la veine » avec le clamp et prendre à l’aide d’une autre compresse imbibée la ligne veineuse et la relier au cathéter (c’est par ici que le sang sera restitué au patient après traitement)
  • Déclamper les lignes
4.8- Lancement de la séance
  • Bien vérifier les connexions entre les cathéters et les lignes
  • Lancer la pompe du générateur
  • Régler le débit sur 100mL/min
  • Vérifier l’état du patient, l’absence de douleur, l’aspect de la fistule
  • Fixer une compresse sèche au niveau de chaque point de ponction
  • Une fois que le sang aura atteint le piège à bulle veineux du circuit la séance va démarrer
  • Augmenter le débit du générateur selon la prescription médicale (généralement entre 300 et 350 mL/min)
  • Vérifier la pression artérielle et veineuse  
  • Si besoin faire l’injection d’anticoagulant ou faire le bolus d’héparine avec le pousse seringue du générateur
  • Eliminer les déchets
  • Retirer les gants
  • Prendre la tension artérielle du patient et relever les différentes données (heure de début, tension artérielle, pouls, glycémie capillaire si patient diabétique, débit de la pompe & pressions artérielle et veineuse, évaluer la douleur)
  • Planifier les éventuelles injections à faire en cours de séance selon prescription médicale
4.9- Surveillance en cours de séance
  • La fréquence de surveillance dépend du fonctionnement de chaque centre (toutes les 30 min, toutes les heures, une fois en milieu de séance, seulement au début et à la fin)
  • Vérifier l’état du patient
  • Prendre les constantes et faire le relevé des différentes données (idem que celles du début avec en plus le VP = volume plasmatique et qui correspond au pourcentage de plasma que l’on a retiré, et le K = clairance qui correspond à la clairance de l’urée du filtre c’est-à-dire la performance du dialyseur)
  • Surveiller la survenue d’éventuelles complications
  • Réaliser les injections selon la prescription médicale
4.10- Restitution
  • Quelques minutes avant la fin de la séance l’IDE reprend les constantes et relève les différentes données de fin de séance : pouls, TA, glycémie capillaire, VP, K, KT/V = correspond à la qualité de dialyse et qui doit généralement être supérieur a 1,20, KT = correspond à la clairance du dialyseur par rapport au temps de dialyse
  • Encore une fois les différentes données à relever dépendent de chaque centre
  • Lavage de mains
  • Mettre des gants non stériles
  • Prélever le bilan après rein si nécessaire
  • Ouvrir le set stérile
  • Mettre le champ stérile sous le bras du patient
  • Une fois le temps écoulé, lancer la restitution, cette étape permet de restituer un maximum de sang du patient contenue dans le circuit à l’aide de poches de sérum physiologique ou de l’eau extra-pure selon les générateurs. Pendant cette étape faire les injections si prescrites.
  • Dès que la restitution est terminée, clamper les lignes et les retirer des cathéters
  • Mettre des bouchons sur les cathéters
  • Retirer la première partie des adhésifs
4.11- Compression
  • Laver les mains du patient avec une solution hydro-alcoolique
  • Le patient peut également mettre un gant sur la main avec laquelle il va comprimer selon ses souhaits
  • La compression se fait généralement avec une compresse stérile mais on peut utiliser des pansements hémostatiques.
  • Appliquer la compresse sur le point de ponction et mettre le doigt du patient dessus puis retirer le cathéter et faire comprimer le patient  puis faire pareil pour le deuxième cathéter
  • Le temps de compression est très variable d’un patient à l’autre mais doit être d’environ 10 minutes
  • Après la compression mettre des compresses propres et des pansements propres sur les points de ponction
  • Pendant la compression, l’IDE démonte le circuit et désinfecte le générateur
  • Eliminer les déchets
4.12- Pesée et transmissions

Faire peser le patient pour évaluer la perte de poids et vérifier l’efficacité de la dialyse. Effectuer les transmissions écrites et orales si besoin  


5- Complications de l’hémodialyse

  • Hypotension
  • Malaise
  • Crampes
  • Nausées / vomissements
  • Hémorragies / hématomes
  • Céphalées
  • Asthénie
  • Œdème pulmonaire
  • Occlusion de la fistule
  • Risque infectieux
  • Coagulation du circuit
  • Arrêt cardio-respiratoire
  • Allergie
  • Hémolyse aiguë

6- Surveillance biologique des patients hémodialyses

Afin de prévenir la survenue de complications dues à l’évolution de l’IRT et d’évaluer la qualité de la dialyse, plusieurs surveillances biologiques sont effectuées de façon régulière (bilan hebdomadaire, mensuel, semestriel, annuel). La fréquence de la surveillance dépend du patient et du médecin prescripteur et des pathologies associées ou des traitements en cours.

La liste suivante reprend les éléments les plus surveillés et n’est donc pas exhaustive. Les bilans sont prélevés en début et en fin de séance afin de pouvoir évaluer la qualité de la dialyse.

6.1- Le potassium
  • Un des risques important de l’IR est l’hyperkaliémie.
  • Le taux avant séance doit être compris entre 3,5 et 5,2 mmol/L
  • La séance permet une baisse du potassium.
  • Signes d’alerte : faiblesse musculaire, fourmillement des extrémités, difficultés à marcher.
  • Afin de limiter le risque d’hypokaliémie le patient peut également prendre du Kayexalate® (sulfonate de polystyrène sodique).
6.2- Les protéines
  • Permet la surveillance d’une hydratation correcte et est un bon indicateur pour déterminer le poids sec.
  • Le taux de début de séance est entre 60 et 80 g/L
  • La séance augmente le taux car l’eau a été retirée de l’organisme, ce qui a pour conséquence une augmentation de la concentration.
6.3-  Le calcium
  • Les reins ne fabriquant plus de vitamine D, le calcium a du mal à se fixer dans les os
  • Le taux en début de séance est entre 85 et 105 mg/L
  • La séance peut augmenter ou diminuer le taux selon les besoins du patient
  • Signes d’alerte : démangeaisons, douleurs osseuses
  • Le patient peut également être traité par Orocal® ou Calcidia®
6.4- Le phosphore
  • L’IR ne permet plus d’éliminer le phosphore en excès dans le corps.
  • Le taux en début de séance est supérieur  à 45 mg/L (Norme : 25 à 50mg/L chez l’adulte).
  • La séance fait baisser ce taux
  • Signes d’alerte : démangeaisons, douleurs osseuses, yeux rouges
6.5- L’hémoglobine
  • L’IR entraîne une anémie
  • Le taux en début de séance se situe entre 11,5 et 13 g/L
  • Ce taux ne varie pas en cours de séance
  • Signes d’alerte : fatigue, pâleur, essoufflement à l’effort
  • Afin de prévenir l’anémie le patient peut être traité par EPO (Aranesp®, Eprex® …)
6.6- La PTH (parathormone)
  • Par manque de calcium, les parathyroïdes vont sécréter l’hormone appelée PTH qui va récupérer du calcium dans les os et ainsi à long terme entraîner une destruction de l’os
  • Ce taux est surveillé généralement tous les 3 mois si celui-ci est normal ou plus régulièrement en cas de problème majeur.
  • Le taux toléré doit être compris entre 150 et 300pg/mL.
  • La plupart des patients sont asymptomatiques
  • Afin de faire baisser ce taux le patient peut être traité par Mimpara®, Parsabiv®
6.7- L’urée
  • L’urée est un déchet provenant de la dégradation des protéines
  • La norme est entre 2 et 8 mmol/L
  • Ce taux baisse en cours de séance
6.8- La réserve alcaline (RA) (ou bicarbonates)
  • L’IR peut entraîner une acidose (pH sanguin inférieur à la normale) d’où une chute de la RA
  • Norme : 23 à 29 mEq/L
  • La séance permet le maintien de l’équilibre acido-basique de l’organisme
  • Afin d’éviter l’acidose, le patient peut être traité par gélules de bicarbonate
6.9- La créatinine
  • Résulte de la dégradation des protéines
  • L’IR entraîne une augmentation de ce taux
  • La norme oscille entre 70 et 110µmol/L mais prend en compte plusieurs facteurs tels que l’âge, le poids, la masse musculaire, le sexe…  
  • Ce taux baisse avec la séance
6.10- TP/INR
  • Pour les patients traités par anticoagulants pour des pathologies associées
  • La cible dépend du patient et de sa pathologie
6.11- Typage HLA et Ac anti-HLA (antigènes d’histocompatibilité)

Examen réalisé tous les 3 mois pour les patients inscrits sur liste de greffe. Cela permet de faire correspondre au mieux le donneur et le receveur d’organe afin d’éviter une réponse du système immunitaire pouvant entrainer un rejet du greffon.

Les patients sont également suivis par des bilans plus communs tels que : ionogramme, NFS, bilan hépatique, fer sérique, CRP, ….  Les sérologies VIH, hépatites… sont également vérifiées régulièrement.



SOURCES


L’imagerie médicale c’est l’ensemble des techniques d’exploration du corps permettant l’obtention d’images en 2D ou en 3D des différentes structures.



La première application de l’imagerie médicale a eu lieu en 1895, avec l’utilisation des rayons X, par Wilhelm Röntgen. Premier cliché radiographique Les examens d’imagerie médicales sont quasiment incontournables pour affirmer un très grand nombre de diagnostics médicaux. Ils regroupent tous les moyens permettant d’acquérir et de restituer des images du corps humains, à partir de phénomènes physiques tels que les rayons X, la résonance magnétique, d’ultrasons,.. L’informatique a joué un rôle moteur dans les techniques d’imageries en permettant un traitement des images plus rapides par exemple. Les résultats peuvent être sous forme de clichés statiques, d’une animation montrant les mouvements de certains organes, une reconstruction en 3 dimensions, … Voici les différents examens possibles, avec tout ce qu’il faut savoir sur la préparation de l’examen, mais également la surveillance post-imagerie.

La radiographieL’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM)
La Tomodensitométrie (scanner)Echographie & Echodoppler
Angioplastie et Coronarographie

L’imagerie médicale est censée pouvoir confirmer ou infirmer un diagnostic, mais elle est surtout capable d’informer le patient. N’oubliez pas que derrière un cliché, il y a un individu, un patient, un malade,… et que ces examens sont parfois très stressant pour lui. Certains examens ne sont pas anodins, et présentent des risques. L’accueil, la préparation, les explications sont donc essentielles et nécessaires.



SOURCES

  • Cours personnels IFSI

Très souvent rencontrée chez le sujet âgé lors d’une chute, elle peut également se présenter chez tous les types de patient. La tranche d’âge la plus concernée est 65-85 ans.



1- Rappels anatomiques

Le fémur est l’os de la cuisse qui forme avec le bassin l’articulation de la hanche. Cette articulation permet la marche.

Le haut du fémur a une tête arrondie appelée le cotyle qui s’emboîte dans le creux de l’os de la hanche. Le col fémoral est la partie la plus fine de cette articulation.


2- Causes et facteurs favorisant

  • Chute
  • Traumatisme
  • Ostéoporose
  • Sexe féminin
  • Métastases osseuses
  • Age > 60 ans

3- Signes cliniques

  • Douleur vive du membre inférieur et du bassin
  • Impotence fonctionnelle (totale ou non)
  • Raccourcissement du membre
  • Rotation externe du pied
  • Déformation au niveau de la hanche possible.

4- Diagnostic

Le diagnostic repose sur l’examen clinique et la réalisation d’une radiographie de la hanche et du bassin de face et de profil.


5- Traitement

  • Antalgiques intraveineux.
  • Mise en place d’une traction : dispositif médical qui permet par le biais d’un poids qui tire sur le membre, de réduire et maintenir les fractures de manière temporaire et ainsi de participer à l’analgésie
  • Arthroplastie de hanche : mise en place d’une prothèse partielle ou totale de hanche (méthode privilégiée chez la personne âgée)
  • Ostéosynthèse de la hanche : mise en place d’un clou et de vis (méthode privilégiée chez les personnes actives)
  • Rééducation par kinésithérapie

6- Complications

Elles sont liées à l’intervention chirurgicale et à l’immobilisation prolongée.

  • Risque hémorragique lié à cette chirurgie dite sanglante.
  • Risque d’escarre lié à l’alitement, à la chirurgie, à l’état nutritionnel, à l’âge et aux antécédents. 
  • Risque thromboembolique lié à l’alitement, au type de chirurgie (site proche des veines pelviennes –> chirurgie emboligène), à l’âge, aux antécédents, … Afin de prévenir la survenue de thromboses, un traitement anticoagulant est mis en place. 
  • Risque de complications liées à l’anesthésie
  • Risque de douleurs liées à l’opération.
  • Risque d’hématome au niveau de la cuisse dû au saignement (que les drains mis en place ne peuvent évacuer). 
  • Risque de luxation de la prothèse 
  • Risque infectieux immédiat ou à distance de l’intervention par contamination hématogène (infection dentaire, urinaire,…). Ce risque est également lié à l’intervention chirurgicale en elle-même, et à la présence de matériel. Une antibiothérapie prophylactique est quasi-systématiquement mise en place.
  • Risque de pseudarthrose liée à l’ostéosynthèse et qui nécessitera une arthroplastie par prothèse totale de hanche
  • Risque de perte d’autonomie

7- Risque de luxation

C’est un des risque majeurs post-opératoires à court, moyen et long terme.

La luxation de prothèse totale de hanche correspond à la sortie de la tête fémorale artificielle du cotyle de la prothèse. Elle se manifeste par une douleur très importante au niveau de la hanche, de survenue brutale, avec un raccourcissement du membre, et une impotence fonctionnelle.

Pour comprendre les causes de luxation, il faut différencier les deux abords opératoires :

  • Par voie ANTÉRIEURE :
    • voie qui offre le risque le plus faible de luxation car il n’y a aucune lésion musculaire ; mais, pour accéder à la tête fémorale, le chirurgien n’a pas d’autre solution que de rompre des ligaments.
    • Mouvements luxant :
      • ABDUCTION : jambe opérée qui s’éloigne de l’axe du corps
      • ROTATION EXTERNE : la pointe du pied vers l’extérieur du corps
      • HYPER-EXTENSION : Lorsque la cuisse forme avec le tronc un angle > 180°.
      • Il est donc interdit d’emmener la cuisse vers l’extérieur et en arrière.
  • Par voie POSTÉRIEURE :
    • Voie qui oblige le chirurgie à pratiquer une section des muscles et des ligaments, ce qui va créer un maintien fragile de la tête fémorale dans le cotyle de la prothèse. La luxation aura donc lieu vers l’arrière.
    • Mouvements luxant :
      • ADDUCTION : jambe opérée qui va passer par dessus l’autre jambe.
      • ROTATION INTERNE : Pointe du pied qui rentre vers l’intérieur
      • HYPER-FLEXION : cuisse qui forme avec le tronc un angle <90°.

8- Rôle infirmier

  • Prévention des chutes chez les personnes âgées : chaussures adaptées, luminosité suffisante en cas de déplacement nocturne, éviter les tapis…
  • Détecter une éventuelle fracture en cas de chute
  • Evaluer la douleur
  • Mettre en place des traitements, surveiller des effets attendus et des éventuels effets secondaires
  • Mise en place de la traction
  • Prévention de la survenue d’escarre
  • Préparation pré-opératoire : rasage, douche, retrait des bijoux, prothèses, jeun…
  • Surveillance post-opératoire
  • Surveillance des complications 
  • Education du patient

9- Autres conseils

  • Jamais d’injection intramusculaire du côté de la prothèse.
  • Consulter au moindre signe d’infection (même si distant de la prothèse).
  • Eviter la surcharge pondérale
  • Eviter le port de charges lourdes
  • Si possible, préférer la douche à une baignoire.
  • Pour l’habillage, commencer par le côté de la prothèse pour éviter la luxation.

SOURCES


Comme pour la totalité des oedèmes, l’Oedème Aigu du Poumon se caractérise par une accumulation de liquide dans une partie du corps.



1- Définition

L’OAP est l’accumulation anormale de liquides venus du secteur vasculaire dans les alvéoles pulmonaires. Il s’agit d’une urgence médicale où le pronostic vital est engagé. L’OAP est la forme aiguë d’une insuffisance cardiaque gauche décompensée.

Alvéole pulmonaire normale
Alvéole pulmonaire avec accumulation d’eau

2- Physiopathologie

L’OAP résulte d’une différence de pression au niveau des capillaires pulmonaires. En effet, lorsque la pression à l’intérieur des capillaires devient plus élevée que la pression alvéolaire, l’eau et l’albumine passent des capillaires dans les alvéoles. Il en résulte donc une accumulation de liquides au niveau de ces dernières, et par conséquent une détresse respiratoire. La différence de pression est liée soit à un dysfonctionnement du ventricule gauche (qui aura pour conséquence une accumulation de liquide en amont de celui-ci), soit à une altération de la membrane alvéocapillaire.


3- Causes

3.1- OAP Cardiogénique
  • Insuffisance cardiaque gauche
  • Poussée d’hypertension artérielle
  • Dysfonctionnement mitral
  • Infarctus du myocarde
3.2- OAP lésionnel 
  • Inhalation de produits volatiles et toxiques
  • Atteinte alvéolaire par des bactéries ou des virus
  • Néoplasie
  • Traumatisme
3.3- Autres causes
  • Altitude
  • Utilisation d’un circuit Extra-Corporel (rare)
  • Ecart dans un régime hyposodé
  • Apports liquidiens excessifs
  • Evacuation d’un épanchement pleural
  • Hypoalbuminémie
  • Lymphangite carcinomateuse

4- Signes cliniques

  • Difficultés respiratoires d’apparition brutale
  • Polypnée
  • Douleurs thoracique
  • Toux
  • Crachats mousseux rosés ou blancs
  • Cyanose possible
  • Sueurs (signe d’hypercapnie)
  • Angoisse / agitation
  • Oedèmes des membres inférieurs

Peuvent également être présents :

  • Une tachycardie
  • Une pression artérielle pincée
  • Une hypertension artérielle
  • Une position assise avec un décubitus dorsal impossible

Signes de gravité : polypnée > 30 mouvements / min ou bradypnée, marbrures, cyanose, troubles de la conscience, angoisse de mort imminente.


5- Diagnostic

Le diagnostic est tout d’abord clinique : détresse respiratoire, avec un début souvent brutal et vespéro-nocturne associée aux signes cliniques précédemment cités. A l’examen clinique, des râles crépitants sont retrouvés. Les examens complémentaires possibles sont :

  • Radiographie du thorax
  • Gazométrie artérielle en air ambiant si possible
  • ECG
  • Echographie cardiaque

6- Traitement

Le traitement doit être administré en urgence, et simultanément la recherche du facteur déclenchant doit avoir lieu.

  • Position assise, si possible jambes pendantes
  • Oxygénothérapie au MHC +/- VNI en CPAP  +/- Intubation
  • Vasodilatateurs
  • Tonicardiaques
  • Diurétiques d’action rapide (Furosémide par exemple)
  • Dérivés nitrés
  • Possibilité de pose de sonde à demeure
  • Possibilité de traitement par antibiotiques
  • Traitement étiologique

7- Complications

  • Choc cardiogénique
  • Acidose respiratoire
  • Récidive
  • Fibrose pulmonaire
  • Décès

8- Rôle infirmier

  • Evaluation de la dyspnée (Fréquence respiratoire, signes de lutte, amplitude..)
  • Installation du patient (décubitus dorsal proscrit)
  • Mise en place des thérapeutiques sur prescription médicale (gazométrie artérielle, diurétique…)
  • Surveillance de l’efficacité des traitements
  • Surveillance de la voie veineuse périphérique
  • Surveillance de la diurèse
  • Surveillance rapprochée du patient avec chariot d’urgence à proximité
  • Approche relationnelle importante : rassurer sans trop solliciter le dialogue
  • Rôle éducatif : régime hyposodé, activité physique raisonnable


SOURCES


Les cellules baignent dans un milieu aqueux, dont la composition est stable (dans certaines limites), qui permettent l’équilibre et le bien-être de l’individu.



1- Définition

Homéostasie (Homoios : semblable, stasis : position) : capacité de l’organisme de maintenir relativement stable son milieu interne malgré les fluctuations constantes de l’organisme. C’est un état dynamique. Il existe de nombreux systèmes de contrôle qui permettent de maintenir cet équilibre dynamique avec des limites étroites. Ils sont mis en jeu par le système nerveux, le système endocrinien, …


2- Mécanismes de régulation

L’organisme humain comprend différents systèmes de communication entre le milieu interne et le milieu externe.

Trois éléments sont essentiels pour assurer l’homéostasie, et ce quelque soit la variable (facteur contrôlé) :

  • Le Récepteur qui capte les changements (Stimuli) auxquels il faut apporter une réponse, et qui envoie l’information au niveau du centre de régulation, via la voie afférente (influx nerveux, hormones,….) Le
  • Centre de régulation : C’est lui qui analyse les données et les mets en rapport avec la/les valeur(s) de référence(s) et qui détermine la réponse à apporter. Ce signal (influx nerveux, hormones…) va utiliser la voie efférente afin de rejoindre l’effecteur.
  • L’Effecteur correspond au moyen utilisé par le centre de régulation pour mettre en oeuvre la réponse à apporter au stimulus. Cette réponse produit alors une rétroaction qui va agir sur le stimulus ; elle peut soit le réduire (rétro inhibition) ce qui aura pour conséquence de faire cesser le mécanisme de régulation, soit l’amplifier (rétroactivation) ce qui va permettre d’augmenter la réaction. Une perturbation de l’homéostasie va entraîner un déséquilibre, et induire une réaction de la part des différents centres de régulation. Prenons des exemples les plus courants et les plus parlant pour illustrer tout ça.
2A- Mécanisme de Rétro-Inhibition

Systèmes qui, de par leur réponse, réduisent ou mettent fin au stimulus de départ.

Rétro-inhibition
2.B- Mécanisme de Rétroactivation

Systèmes qui de par leur réponse amplifient le stimulus initial, ce qui renforce l’activité.

Rétroactivation

Conclusion

L’homéostasie permet de maintenir la stabilité et l’équilibre du milieu intérieur dans des valeurs moyennes de référence (dites « normales ») Un déséquilibre homéostatique cause, la plupart du temps une pathologie. Plus l’être vivant vieillit et moins ses systèmes deviennent efficaces, et le milieu interne devient donc de plus en plus instable. La connaissance de l’anatomie/physiologie et des différents mécanismes de rétroactions permettent de comprendre un très grand nombre de dysfonctionnements et leurs conséquences (symptômes, traitements,…).



SOURCES


Dans cet article, nous allons aborder le sens des mots. Pour aider à comprendre le jargon médical, l’étymologie vous sera d’un très grand secours !



Introduction

Commençons d’abord par quelques définitions :

Selon le Larousse, l’étymologie est « la science qui a pour objet la recherche de l’origine des mots d’une langue donnée, et la reconstitution de l’ascendance de ces mots ». Autrement dit, l’étymologie est la science qui a pour objet l’origine des mots.

Les mots sont en général composés d’un préfixe, d’un suffixe et d’une racine.

Le préfixe correspond à la partie qui se situe au début du mot et qui permet de modifier le sens. Par exemple, PÉRI-carde : Ce qui entoure le coeur.

Le suffixe correspond à la partie qui termine le mot, et qui permet de modifier le sens. Par exemple, cardio-PATHIE : maladie du coeur.

Et, après le préfixe ou avant le suffixe se trouve la racine : c’est la base d’un mot qui a donné naissance à d’autres mots. Par exemple, aphone : Phon(i)e est la racine du mot.

La plupart des mots ont une origine latine ou grecque. Quelques fois, les mots sont empruntés à d’autres langues : cathéter, strapping, scanner…. sont des mots anglais.


1- Les préfixes

  • Privatifs : A- / An- : déficient, sans,..
    • Anurie : Absence d’urine
    • Apyrétique : Absence de fièvre
  • Opposition :
    • Anti- : contre, opposé, contraire à,…
      • Antidote : contre le poison
      • Antibiotique : Contre la vie
      • Antipyrétique : contre la fièvre, 
    • Ana- : contraire ou inverse, vers le haut, à nouveau …
      • Anastomose : ouverture avec,…
      • Anabolisme : Synthèse de molécule pour renouveler les cellules mortes
      • Anaphylaxie : contraire à la protection…
  • Négatifs : Im- / In- / il- / Ir-
    • Incontinence : ne pas retenir
    • Impossible : sans possibilité
  • Indiquant une notion de localisation
    • Epi- : au-dessus
      • Épigastrique : au-dessus de l’estomac
      • Epiphyse : extrémité des os long
    • Hypo- : En-dessous, en dessous de la norme
      • Hypothermie : Température en-dessous de la température normale
      • Hypogastrique : en-dessous de l’estomac
    • Hyper- : au-delà-de, trop, excessif
      • Hyperglycémie : taux de sucre au-delà des normes
    • Peri- : Autour de,
      • Perinatal : autour de la naissance
    • Sub- : Sous, sans gravité, pas entièrement
      • Subfébrile : température un peu plus élevée que la normale
      • Subluxation : légèrement luxé
      • Traitement sublingual : traitement qui se met sous la langue
  • Indiquant une notion de trop, d’excès
    • Hyper- : au delà-de, trop, excessif
      • Hyperglycémie : taux de sucre au delà des normes
    • Pollaki- : fréquent, souvent
      • pollakiurie : émission très fréquente d’urines
  • Indiquant une quantité
    • Poly- : plusieurs, nombreux, abondant, de façon exagéré
      • Polydipsie : soif excessive
      • Polyurie : urines abondantes
      • Polytoxicomanie : dépendance à plus de 2 drogues
    • Olig- : peu, trop peu, insuffisant, petite quantité, …
      • Oligurie : urines peu abondantes
      • Oligospermie : concentration de spermatozoïdes anormalement basse
  • Indiquant une fréquence, un rythme :
    • Tachy- : rapide, vite
      • Tachypnée : rythme respiratoire élevé
      • Tachycardie : contraction cardiaque trop rapide (pouls trop élevé).
    • Brady- : lent, trop lentement
      • bradypnée : rythme respiratoire anormalement bas
      • bradypsychie : ralentissement du cours de la pensée.
  • Indiquant un lieu, une position :
    • In- : dans, en
      • Injection : lancer dans
      • Introduire : mettre dans
    • En- : dans
      • Encéphale : dans le tête
    • Endo- : dedans, à l’intérieur
      • L’endomètre : paroi interne de l’utérus
    • Intra- : dans, à l’intérieur
      • Intraveineuse : dans la veine
      • Intramusculaire : dans le muscle
      • Intracavitaire : dans une cavité cardiaque
      • Intratrachéal : dans le trachée
    • Extra- : au dehors
      • Extradural : au dehors de la dure mère
      • Extraction : mettre au dehors
    • Ec- : hors du lieu, ..
      • Ectopie : organe qui n’est pas placé dans son lieu habituel
    • Ex- : en dehors
      • Exérèse : enlever à l’extérieur
      • Extemporané : en dehors du temps
    • Ante- : avant
      • Anténatal : avant la naissance
    • Post- : après
      • Postnatal : après la naissance
  • Indiquant un quantité :
    • Mono- / Uni : un
      • Unilatéral : un seul côté
    • Di- / Bi- : Deux
      • Dihydrogène : deux atomes d’Hydrogène
    • Tri- / Ter- : Trois
      • Trigone : 3 côtés
    • Quadri- / Tétra- : Quatre
      • Tétraplégique : atteintes sensitivomotrices des 4 membres.
    • Penta- : Cinq
      • Pentagone : 5 côtés
    • Hémi -/ Semi-  : moitié
      • Hémiparésie : parésie sur la moitié du corps
  • Indiquant les couleurs :
    • Eryth – : Rouge
      • Érythème : dermite caractérisée par une plaque rouge
    • Cyan- : bleu
      • Cyanose : teinte bleutée au niveau des extrémités, buccale, …
    • Leuco- : blanc
      • Leucorrhée : pertes blanches, écoulement blanchâtre
    • Chloro- : vert
      • Chlorophylle : pigment vert contenu dans les végétaux.
    • Mela(e)- : noir
      • Méléna : sang noir
  • Indiquant une forme, une morphologie :
    • Homo- / Homéo- : identique, semblable,
      • Homozygote : jumeaux issus du même oeuf
    • Hétéro- : différent
      • Hétéroagressivité : agressif envers les autres que soi
    • Auto- : qui s’applique à soi-même
      • Autolyse : qui se détruit lui/elle même
    • Macro- / Mega- / Megalo : Grand
      • Mégacôlon : colon très gros
    • Micro- : petit
      • Microcéphalie : petite tête
    • Allo- : Autre, nature ou état différent
      • Allopathie : médecine qui utilise des médicaments produisant des effets contraires à ceux de la maladie.
  • Autres préfixes :
    • Dys- : difficulté, gêne, …
    • Pedo- : enfant
    • Géronto- : vieux, ancien, vieillard
    • Gynéco- : femme,
    • Psych- : âme, esprit,
    • Soma- : corps humain, …
    • Par(a)- : perturbé, à côté de, contraire à, voisin, …
      • Paresthésie : troubles sensitifs
      • Pararénal : autour du rein
      • Parasympathique : opposition à ce qui est sympathique
    • Pro- : en avant dans le temps, en avant dans l’espace,
      • Pronostic : connaître avant,…
      • Prolapsus : tomber en avant
    • Iatro : médecin, médicament,
      • Iatrogénie : associé à un médicament

2- Les suffixes

  • -ITE : signifie inflammation
    • gingivite : inflammation des gencives
    • appendicite : inflammation de l’appendice
    • Gastrite : inflammation de l’estomac
  • -PATHIE : exprime la maladie
    • Néphropathie : affection du néphron (rein)
    • Hémopathie : maladie du sang
    • Coagulopathie : maladie s’exprimant en troubles de la coagulation
  • -ALGIE : exprime la douleur
    • Cervicalgie : douleurs aux cervicales
    • Névralgie : douleurs au niveau d’un nerf
  • -STOMIE : abouchement, orifice, ouverture
    • Jéjunostomie : abouchement du jéjunum à la peau
  • -ECTOMIE : Ablation
    • Amygdalectomie : ablation, retrait des amygdales
  • -TOMIE : coupe, section
    • Laparotomie : coupe au niveau de l’abdomen.
  • -STASE : arrêt,
    • Hémostase : arrêt du sang
  • -OSE : état, maladie non inflammatoire, état dégénératif,
    • Coxarthrose : dégénérescence de l’articulation de la hanche
    • Nécrose : mort anormale et non programmée des cellules
  • -LYSE : destruction
    • Thrombolyse : destruction d’un thrombus (caillot)
  • -GENE : naissance, production, engendrer
    • Pyrogène : qui déclenche de la fièvre
    • Exogène : qui naît au dehors de
    • Endogène : qui naît à l’intérieur de
  • -LOGIE : Science  // -LOGUE : spécialiste
    • Pneumologie : science qui étudie les poumons
    • Étiologie : étude des causes
    • Cardiologue : spécialiste du coeur
  • -THERAPIE : Traitement, soins,
    • Hormonothérapie : traitement par hormone
    • Corticothérapie : traitement par corticoïdes
  • -OME : tumeur bénigne ou maligne
    • Fibrome : tumeur bénigne au niveau des fibres conjonctives
    • Ostéosarcome : tumeur maligne au niveau des os
  • -GRAPHIE : enregistrement, écrire,
    • scintigraphie : technique d’imagerie nucléaire, qui permet à l’aide d’élément radioactifs de cibler un organe.
  • -SCOPIE : voir, regarder,
    • endoscopie : regarder à l’intérieur
  • -PHOBIE : peur
    • Arachnophobie : peur des araignées
  • -CYTE : cellules
    • Macrocytes : grandes cellules
  • -RHÉE : écoulement,
    • Rhinorrhée : écoulement nasal
  • -RAGIE : jaillissement, écoulement de sang
    • Gingivorragie : écoulement de sang au niveau des gencives
  • -EMIE : au niveau du sang
    • Cholestérolémie : taux de cholestérol au niveau du sang
  • -URIE : au niveau des urines
    • glycosurie : taux de sucre au niveau des urines
  • -OIDE : en forme de…
    • Ovoïde : en forme d’oeuf

3- Les zones du corps

  • crâne : céphal(o)
  • vertèbre : spondyl(o)
  • clavicule : cléid(o)
  • épaule : scapul(o) (scapula = omoplate)
  • sternum : stern(o)
  • côte : cost(o)
  • Humérus : humér(o)
  • radius : radi(o)
  • os iliaque : ili(o)
  • sacrum : sacr(o)
  • fémur : fémor(o)
  • rotule : patell(o)
  • tibia : tibi(o)


SOURCES

– Larousse, « Etymologie », [En ligne], http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/étymologie/31605 (consulté le 28/07/2020)

– Une miette infirmière, « Terminologie médicale : tableau des suffixes, préfixes et racines », [En ligne] https://unemietteinfirmiere.wordpress.com/2012/03/09/terminologie-medicale-tableau-des-suffixes-prefixes-et-racines/ (consulté le 28/07/2020)

– Cours personnels IFSI MONTLUCON 2010-2013.


Le corps humain est décomposé en multiples organes, multiples appareils, multiples systèmes,… ayant chacun des fonctions différentes mais complémentaires entre-elles. Chaque système est impliqué dans une ou des fonctions spécifiques essentielles au bien-être et au maintien de la vie de l’individu. La défaillance d’un système retentit sur l’ensemble.



1- Définitions

Selon le Petit Larousse, l’anatomie est la “science qui a pour objet l’étude de la forme et de la structure des êtres organisés, et celles des rapports des organes qui la constituent”. Autrement dit, l’Anatomie est l’étude de la structure du corps et des relations entre ses différents systèmes.  L’anatomie désigne à la fois la structure d’un organisme et la branche de la biologie/médecine.

Quant à la physiologie, elle est l’étude des fonctions du corps, c’est-à-dire l’étude du fonctionnement des différents systèmes/organes. La physiologie s’intéresse aux fonctions et propriétés des organes et tissus des êtres vivants.

Anatomie et physiologie sont indissociables. Les fonctions accomplies par un organe dépendent de sa structure. C’est ce qu’on appelle la relation structure-fonction.


2- Les niveaux d’organisation du corps humain

L’ensemble des structures du corps humain sont organisées en niveaux.

a- Le niveau chimique

Il est le premier niveau, le plus petit et concerne les atomes (Carbone, Hydrogène, Oxygène…). Reliés entre-eux, ceux-ci forment des molécules (comme la molécule d’ADN par exemple).

b- Le niveau cellulaire

Il est formé par l’accumulation des différentes molécules en organites (éléments fondamentaux de la cellule). Exemple : une cellule du myocarde.

c- Le niveau tissulaire

C’est une accumulation de cellules, entourée de matériaux qui donne au tissus sa fonction. Quatre types de tissus existent :

  • Le tissus épithélial, qui recouvre les surfaces du corps, tapisse la paroi interne des cavités, organes creux, des conduits… et forme les glandes.
  • Le tissus conjonctif qui protège et soutient le corps et les organes, constitue les réserves d’énergie….
  • Le tissus musculaire qui produit la force physique nécessaire aux mouvements des structures corporelles…
  • Le tissus nerveux qui détecte les variations du milieu extérieur et intérieur, déclenche et transmets des influx nerveux….
d- Le niveau organique

Il correspond à la réunion d’au moins deux tissus et forme les organes.

e- Le niveau systémique

Il correspond au quatrième et avant-dernier niveau. Il est constitué d’organes qui interagissent entre-eux pour accomplir une fonction commune.

f- Le niveau de l’organisme entier

Il s’agit de l’interaction de l’ensemble des différents systèmes.

Si nous voulons créer une analogie pour une meilleure compréhension, le niveau chimique serait une lettre, le niveau cellulaire un mot, le tissulaire une phrase, l’organique un paragraphe, le niveau systémique serait un chapitre, et pour finir, l’organisme entier serait un livre.


3- Les différents systèmes du corps humain

Ils sont au nombre de 11.

  • Le système tégumentaire, est composé de la peau et de ses structures dérivées. Il a pour rôle de former l’enveloppe externe de l’organisme entier, de le protéger contre les lésions, d’éliminer certains déchets et de synthétiser la vitamine D par exemple. Il joue également un rôle dans la perception de la douleur et dans le maintien de la thermorégulation.
  • Le système squelettique, qui a essentiellement un rôle de soutien et de protection. Il permet l’attache des muscles, abrite les cellules produisant les cellules sanguines (moelle osseuse) et constitue une réserve minérale et lipidiques.
  • Le système musculaire, qui permet au corps de se mettre en mouvement, de maintenir une position/posture, et qui participe à la thermorégulation en produisant de la chaleur.
  • Le système nerveux qui a pour rôle la régulation des activités de l’organisme au moyen d’influx nerveux, il détecte les changement internes et externes et tente d’apporter une réponse. C’est un des systèmes le plus rapide de l’organisme.
  • Le système endocrinien qui assure la régulation des activités du corps humain au moyen d’hormones transportées par le sang d’une glande endocrine vers les organes cibles.
  • Le système cardiovasculaire : le coeur pompe le sang et l’envoie dans les vaisseaux sanguins qui le transportent vers l’ensemble des organes. Le sang permet l’approvisionnement en O2 et nutriments aux organes, et permet la collecte des déchets produits. Il permet également la circulation des différentes hormones, des anticorps, des cellules… participe au maintien de l’équilibre acido-basique, à la thermorégulation…
  • Le système lymphatique et immunitaire permet de réa cheminer les lipides et protéines vers le sang. Il est inclus dans les structures où se développent et prolifèrent les lymphocytes qui combattent les agents pathogènes.
  • Le système respiratoire permet, grâce aux échanges effectués, l’oxygénation du sang et des organes lors de l’inspiration et l’évacuation du CO2 lors de l’expiration.
  • Le système digestif a pour but de dégrader physiquement et chimiquement les aliments en nutriments. Il permet également l’absorption des nutriments au niveau de l’organisme et le rejet des déchets solides qui ne peuvent être digérés.
  • Le système urinaire assure la fonction d’élimination des déchets azotés, en produisant, stockant et évacuant l’urine. Il participe également à la régulation du volume et de la composition chimique du sang et au maintien de l’équilibre acido-basique et minéral.
  • Le système génital ou reproducteur qui permet la production et l’acheminement des gamètes (spermatozoïdes et ovules), ainsi que des hormones sexuelles. L’union des deux gamètes produits la fécondation et la création d’un nouvel organisme. NB : chez la femme, les glandes mammaires font partie intégrante du système génital.

4- Les fonctions vitales du corps humain

Elles sont au nombre de six.

  • Le métabolisme correspond à l’ensemble de toutes les réactions chimiques qui ont lieu dans le corps humain. Il se découpe en deux parties :
    • Anabolisme : formation de molécules complexes à partir de molécules simples.
    • Catabolisme : dégradation de molécules complexes en molécules plus petites.
  • La réactivité (ou excitabilité) qui est la capacité à percevoir les changements tant du milieu intérieur que du milieu extérieur, et d’apporter une réaction. Par exemple, quand vous posez la main sur une plaque chaude, vous la retirez immédiatement, sans réfléchir…
  • Le mouvement qui correspond au mouvement général du corps (marche par exemple…) mais également aux mouvements des systèmes, des organes, des cellules… (la circulation des aliments dans le tube digestif par exemple…).
  • La croissance qui est l’augmentation de volume d’une partie du corps, ou de l’organisme entier, par différents procédés : multiplication cellulaire, grossissement cellulaire, par l’augmentation de la matière entourant les cellules. Pour qu’il y ait croissance, il faut un anabolisme < catabolisme.
  • La différenciation : il s’agit de la spécialisation d’une cellule indifférenciée en une cellule spécialisée. Cette cellule aura une fonction différente de celle des cellules dont elle est issue.
  • La reproduction : soit par la multiplication cellulaire, soit par la formation d’un nouvel individu avec la rencontre d’une gamète mâle et d’une gamète femelle.

Conclusion

L’anatomie et la physiologie sont nécessaires pour comprendre le fonctionnement de l’organisme humain. Elles sont la base de toutes les connaissances utilisées pour exercer le métier d’IDE.



SOURCES

– TORTORA et DERRICKSON, Manuel d’anatomie et de physiologie humaines, De Boeck, 2010.

– N.MARIEB E., HOEHN K., Anatomie et physiologie humaines, Pearson, 2015.

– Cours personnels IFSI MONTLUCON 2010-2013.

– http://blog.univ-angers.fr/sante/files/2013/05/medecine_anatomie_et_physiologie.pdf , consulté du 19 au 23 janvier 2017.


Qui n’a jamais entendu parlé au cours de sa formation en soins infirmiers de Virginia HENDERSON (1897-1996), cette infirmière américaine à l’origine du modèle des quatorze besoins. Nous vous proposons un récapitulatif de ces 14 besoins qui peuvent être une aide au recueil de données.



1- Respirer

C’est une nécessité pour l’être vivant. Respirer consiste à capter l’oxygène indispensable à la vie cellulaire et rejeter le gaz carbonique, déchet produit par la combustion cellulaire. Ce besoin essentiel, s’il n’est pas satisfait peut entraîner la mort à plus ou moins court terme.

  • Le patient respire-t-il ?
  • Fréquence ventilatoire ? Amplitude ? Régularité ?
  • Dyspnée ou eupnée ? Bruits respiratoires présents ?
  • Pathologie respiratoire (mucoviscidose, asthme…)
  • Coloration de la peau et des muqueuses (cyanose, teint rosé…)
  • Présence de sueurs
  • Position assise ou semi-assise spontanée
  • Consommation de tabac ? active ou passive ? Consommation actuelle ou ancienne ?
  • Douleurs à la respiration

2- Boire et manger

Nécessité pour l’organisme d’ingérer et d’absorber des aliments et des boissons de bonne qualité, en quantité suffisante. Cela permet d’assurer la croissance, l’entretien tissulaire et l’apport d’énergie nécessaire au bon fonctionnement du corps humain.

  • Habitudes alimentaires : recherche de la texture, des aversions…
  • Autonomie ou dépendance dans la préparation et prise des repas
  • Motricité : possibilité d’ouvrir les emballages ? de tenir un verre ? d’utiliser un couteau ? …
  • Port d’un prothèse dentaire ? Est-elle adaptée à la personne ?
  • Etat de la muqueuse buccale : présence de mycose ? d’aphtose ? …
  • Recherche de pathologies buccales et du système digestif
  • Régime alimentaire prescrit ? à jeun ?
  • Recherche d’antécédents significatifs de ce besoin
  • Trouble de la déglutition
  • Anorexie, surcharge pondéral, régime en cours,
  • Religion
  • Problèmes financiers
  • Patient vegan ? végétarien ? végétalien ?
  • Allergie alimentaire

3- Éliminer

Nécessité pour l’organisme de se débarrasser des substances toxiques et nuisibles qui résultent du métabolisme. Ces déchets sont évacués par l’urine, la transpiration, les selles, l’expiration… tout comme la menstruation chez la femme.

  • Selles : absence ou présence ? couleur ? consistance ? Habitudes ?
  • Urine : miction ? volontaire ? indolore ? polyurie ? Pollakiurie ? globe vésical ?
  • Antécédents médicaux, familiaux et chirurgicaux
  • Incontinence urinaire ? fécale ? Nocturne ? Diurne ?
  • Port de protection ?
  • Douleur ?
  • Menstruations
  • Accouchement

4- Se mouvoir et maintenir une bonne posture

Nécessité de mobiliser, avec des mouvements coordonnés, l’ensemble des parties du corps humain pour permettre la réalisation efficace des différentes fonctions physiques de l’organisme. L’alignement de ces mouvements permet cette efficacité. Par exemple, le fait d’être en mouvement favorise la circulation sanguine.

  • Présence de douleurs ? (osseuse, articulaire, musculaire…)
  • Antécédents : arthrose ? entorse ? fracture ? hypotension artérielle orthostatique ? insuffisance respiratoire ? cardiaque ? Anémie ? Thrombose veineuse profonde ?…
  • Fatigue et élan vital
  • Corpulence (IMC)
  • Présence de prothèse : hanche, genou…
  • Anxiété
  • Qualité de l’alimentation (apport énergétique)
  • Risque de chute et peur de celle-ci
  • Matériel adapté ? (chaussures, rampe de maintien…)
  • Mobilisation autonome ? semi-autonome ? dépendance ?
  • Vue ? port de lunettes adaptées ?
  • Prescription médicale : décubitus dorsal strict…

5- Dormir et se reposer

Nécessité pour l’organisme de se reposer dans de bonnes conditions et de dormir en quantité suffisante pour assurer l’efficacité de l’organisme.

  • Qualité du sommeil
  • Conditions de sommeil
  • Vie professionnelle (travail jour, nuit, alternance…)
  • Envie d’uriner fréquentes ?
  • Douleurs empêchant la phase d’endormissement ?
  • Etat psychologique
  • Rituel d’endormissement
  • Bâillement
  • Effets secondaires de certains traitements
  • Syndrome d’apnée du sommeil
  • Traitement anxiolytique ou hypnotique ?
  • Soins durant la nuit ?

6- Se vêtir / se dévêtir

Nécessité pour l’être humain de porter des vêtements adéquats en fonction des circonstances (été/hiver, chaud, froid, activité prévue…) pour se protéger des agressions du climat (chaud, froid…). La pudeur, la religion, les habitudes de vie peuvent également être prise en compte. Le vêtement peut témoigner de l’appartenance à un métier, à un groupe… et peut aussi être élément de communication par l’attrait qu’il suscite par exemple.

  • Capacité intellectuelle à adapter les vêtements
  • Autonomie ? Semi-autonome ou dépendance totale ?
  • Vêtements adaptés aux conditions ?
  • Pathologie / antécédents (hémiplégie, troubles cognitifs, déficit moteur, tremblements…)
  • Vue adaptée ?
  • Habitudes de vie
  • Profession
  • Fatigue
  • Etat psychologique

7- Maintenir sa température corporelle dans les limites de la normale.

Nécessité pour l’organisme de maintenir la température corporelle dans les limites de la normale de façon constante pour avoir un état de bien-être.

  • Température corporelle (mesure)
  • Coloration de la peau
  • Température de la peau uniforme (extrémités, tronc…)
  • Existence d’un problème infectieux ?
  • Pathologie et antécédents
  • Personne ralentie, confuse…
  • Environnement
  • Vêtements adaptés

8- Être propre, soigner et protéger ses téguments (peau & muqueuses)

Nécessité pour l’individu de garder un corps propre, une apparence soignée et une peau saine pour qu’elle conserve ses fonctions de protection.

  • Autonomie? Semi-autonome ou dépendance ?
  • Mobilisation possible ?
  • Habitudes de vie : fréquence de douche ? shampoing tous les jours ?
  • Produits utilisés et allergies suspectées ou confirmées
  • Toilette le matin ? le soir ?
  • Culture
  • Religion
  • Âge
  • Matériel disponible : brosse à dents, dentifrice, shampoing…
  • Dextérité
  • Volonté ?
  • État psychologique (incurie ?…) et pathologie / antécédents
  • Connaissances en hygiène
  • Rasage et épilation
  • Incontinence urinaire ? fécale ?
  • Port d’une protection ?
  • Mycose ?

9- Éviter les dangers

Nécessité pour l’organisme de se protéger des agressions internes ou externes afin de maintenir son intégrité psychologique et physique.

  • Environnement adéquat ? (présence de tapis sur un risque se chute par exemple, main courante, rampe d’escalier…)
  • Cohérence du patient
  • Auto ou hétéro-agressivité ?
  • Aptitude mentale
  • Désorientation ?
  • Force physique
  • Mobilité
  • Pathologie ?
  • Port de prothèse ?

10- Communiquer

Nécessité pour l’être d’humain d’échanger avec ses semblables, avec l’environnement, de manière verbale ou non verbale.

  • Communication verbale
  • Communication non verbale (gestes, attitude…)
  • Articulation
  • Port de prothèse dentaire
  • Maîtrise de la langue parlée
  • Aphasie ?
  • Audition correcte ?
  • Troubles cognitifs
  • Pathologies psychiatriques
  • État intellectuel

11- Agir selon ses croyances et ses valeurs

Nécessite pour l’être humain de conformer sa vie et ses pratiques avec ses convictions et ses valeurs.

  • Habitude de vie
  • Croyance
  • Religion
  • Rituel

12- S’occuper en vue de se réaliser

Nécessité d’accomplir des activités physiques, intellectuelles, affectives, spirituelles… qui permettent à l’individu de satisfaire ses besoins ou d’être utile aux autres. Ces activités permettent à celui-ci de développer son sens créatif et d’utiliser ses ressources au maximum. La gratification qui en résulte permet un épanouissement maximal.

  • Vue ?
  • Mobilité possible ?
  • Motif d’hospitalisation
  • Autonomie ? dépendance ? Habitudes de vie
  • Participation à des manifestations, associations….
  • Profession
  • Entourage

13- Se récréer

Nécessité pour l’être humain de se divertir, se récréer par une occupation agréable pour obtenir une détente physique, psychique….

  • Passions
  • Télévision
  • Lecture
  • Informatique
  • Jeux de société, cartes …
  • Organes des sens fonctionnels ?
  • Loisirs habituels
  • Aspect financier
  • Âge
  • État psychologique

14 – Apprendre

Nécessité pour l’être humain d’acquérir des connaissances, attitudes… pour modifier ses comportements ou en acquérir de nouveaux avec comme but le recouvrement ou le maintien de la santé.

  • État des fonctions intellectuelles
  • Organes des sens fonctionnels ? (vue, audition..)
  • Niveau intellectuel
  • Autonomie ? semi-autonome ou dépendance ?
  • Mobilité
  • Motivations
  • Catégorie socio-professionnelle
  • Mode et habitudes de vie

Fiche d’entretien des 14 besoins imprimable

Nous vous proposons une fiche/tableau d’aide à l’entretien avec le patient pour lequel vous devez effectuer le recueil de données.



SOURCES

– COURS IFSI MONTLUÇON 2010 – 2013

– Site internet : Prendre soin, <http://www.prendresoin.org/?page_ID=3527> consulté le 3 Juin 2019.

– Le NEURES Katy, SIEBERT Carole, Raisonnement, démarche clinique et projet de soins infirmiers, Les essentiels en IFSI, MASSON, 2009, p.119-125


Le recueil de données est un acte professionnel infirmier dont va découler toutes les interventions soignantes. C’est un élément fondamental de la prise en charge du patient et de la qualité des soins.



1- Définition

Le recueil de données correspond à la recherche, le recueil et le rassemblement d’informations auprès du patient ou de son entourage afin de savoir ce qu’il est, ce dont il souffre, ses habitudes, ses ressources (environnementales, familiales, financières…) et d’évaluer ses besoins satisfaits et perturbés. Il correspond à la première étape de la démarche clinique et permet de faire l’inventaire de tout ce qui concerne le patient : c’est une approche globale de ce dernier. Ce processus continu et dynamique doit être précis, préparé, réfléchi, orienté, pertinent, fiable, actuel.


2- Législation

Ce soin s’inscrit dans le Code de la Santé Publique à l’article R4311-1 et R4311-3.

L’exercice de la profession d’infirmier ou d’infirmière comporte l’analyse, l’organisation, la réalisation de soins infirmiers et de leur évaluation, la contribution au recueil de données cliniques et épidémiologiques et la participation à des actions de prévention, de dépistage, de formation et d’éducation à la santé.

Code de la santé publique, article R4311-1.

Relèvent du rôle propre de l’infirmier ou de l’infirmière […]. Il identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formules des objectifs de soins, mets en oeuvre les actions appropriées et les évalue.

Code de la santé publique, article R4311-3.

3- Les sources d’information

  • Le patient est la personne la plus apte à expliquer sa situation, à parler d’elle-même, à répondre aux questions nécessaires à la compréhension de la situation… Cela peut se faire lors d’un entretien formel ou informel.
  • La famille ou les proches qui sont les personnes ressources et témoins de la vie du patient. Souvent, elles permettent de compléter le recueil de données fait auprès du patient. Se sont aussi les personnes auprès desquelles nous allons rechercher les informations en cas de patient non communication (ou dans l’incapacité de le faire). Ce sera le cas pour les enfants, les personnes en états de choc, traumatisées, confuses, présentant des troubles cognitifs….
  • Le médecin traitant ou les autres membres soignants lors de transmissions (changement de service…), à l’aide d’un courrier, appel…
  • Le dossier de soins informatique ou en format papier (dossier administratif, médical, infirmier, archives…).
  • L’observation clinique va renseigner sur les paramètres vitaux, l’état clinique, la posture, le comportement, l’aspect corporel, les plaintes et mimiques, les difficultés relationnelles, les émotions…

4- Les données

Il existe deux types de données : celles dites stables et celles dites variables.

  • Les données stables
    • Identité (Nom, nom de naissance, prénom, date de naissance, sexe…)
    • Habitudes alimentaires
    • Langue(s) parlée(s)
    • Environnement (famille, conjoint, enfant, parents…)
    • Loisirs
    • Antécédents
    • Déficit sensoriel
    • Profession
    • Religion
    • Groupe sanguin
    • Prise en charge sociale et complémentaire
    • Mode de vie
    • Lieu d’habitation
  • Les données variables
    • Pouls
    • Conscience
    • Pression artérielle
    • Température corporelle
    • Appétit
    • Poids
    • Douleur
    • Humeur
    • Traitement(s) en cours et observance
    • Etat clinique (pâleur, rougeur…)

5- Exemple de grille de recueil de données

  • IDENTITÉ
    • NOM
    • NOM de naissance
    • Prénom
    • Date de naissance & âge
    • Nationalité
    • Adresse complète
    • Numéro de téléphone
    • Numéro de sécurité sociale (fait par les admissions)
    • Mutuelle et aides financières (fait par les admissions)
    • Profession
    • Mesure de protection ; si oui, laquelle ? Tutelle ? Curatelle ?
    • Personne de confiance & personne à prévenir
    • (chez l’enfant, stade de développement psychomoteur)

  • ENVIRONNEMENT & ANTÉCÉDENTS
    • Famille : conjoint(e), enfants, parents, fratrie
    • Antécédents personnels et familiaux significatifs (médicaux, chirurgicaux…)
    • Allergie
    • Langue(s) parlée(s)
    • Environnement social : visite, activité, rencontre…
  • PRÉSENTATION PHYSIQUE ET PSYCHOLOGIQUE
    • Taille, poids, IMC, périmètre crânien chez l’enfant
    • Audition, vue, dentition et appareillage d’aide
    • Handicap significatif
    • Posture
    • Déplacement
    • Aspect général
    • Communication
    • Comportement
    • Émotions
    • Humeur
    • Capacité cognitive
    • Attitude
  • HABITUDES DE VIE & LOISIRS
    • Loisirs
    • Alimentation
    • Rituels (lever, coucher, toilette..)
  • HOSPITALISATION
    • Date et heure d’entrée
    • Motif d’entrée et type d’entrée (programmée, en urgence…)
    • Nombre de jours d’hospitalisation actuel (si recueil en cours d’hospitalisation)
    • Histoire de la maladie (événements significatifs, synthèse…) et diagnostic médical
    • Traitement en cours
    • Évolution depuis l’entrée
    • A ce jour : état clinique, paramètres vitaux, examens biologiques & médicaux
    • Intervention de professionnels de santé (kinésithérapeute, ergothérapeute, diététicien(ne)…)

6- Formulaire de recueil de données téléchargeable


7- La grille des 14 besoins de Virginia HENDERSON : un outil d’aide à la recherche d’information

L’utilisation de la grille des 14 besoins de Virginia HENDERSON est possible et va permettre à l’IDE de lister les différents besoins perturbés ou satisfaits. C’est une des grilles, avec la pyramide de Maslow, les plus utilisées.


Conclusion

Le recueil de données permet de savoir qui est le patient et quelle situation il vit. Un portrait du patient à un instant T est dressé à l’aide de données stables et variables. Pour élaborer celui-ci, l’IDE doit rester le plus objectif possible, être pertinent dans sa recherche d’informations et doit savoir utiliser l’ensemble des sources. Il s’agit d’un processus dynamique dans lequel l’IDE doit réussir à identifier les ressources de la personne lui permettant de faire face à la maladie, à l’hospitalisation. Ce soin n’est pas un interrogatoire, une inquisition ou une banalité mais une habitude à développer pour recueillir des données de façon spontanée.
La traçabilité des informations collectées sert à la continuité des soins ; cela permet aussi au patient de ne pas avoir à se répéter, à répondre sans cesse aux mêmes questions.

En conclusion, le recueil de données est la première étape nécessaire et essentielle pour la prise en charge d’un patient.



SOURCES

– PHANEUF Margot, Guide d’apprentissage de la démarche de soins 1998, MASSON, 295 pages

– COURS IFSI MONTLUÇON 2010 – 2013

– Le NEURES Katy, SIEBERT Carole, Raisonnement, démarche clinique et projet de soins infirmiers, Les essentiels en IFSI, MASSON, 2009, p.119-125

– CLOUTIER Lyne, DELMAS Philippe, DALL’AVASANTUCCI Josette, La pratique infirmière de l’examen clinique, De Boeck, avril 2015, 390 pages.

– Code de la santé publique, Légifrance, consulté le 29 Mai 2019.

– Site internet : Prendre soin <http://www.prendresoin.org/?page_ID=3527>