Nous vous avons posé une question sur notre page Facebook concernant les 3 grandes composantes de la triade létale en traumatologie. Celle-ci se rencontre essentiellement chez le polytraumatisé.



1- Définition

Le polytraumatisé correspond à « un blessé présentant deux ou plusieurs lésions traumatiques graves, dont au moins une engage directement le pronostic vital de ce blessé ». La plupart du temps, les polytraumatisés se rencontrent lors d’Accidents de la Voie Publique.

Cette triade est composée de :

  • HYPOTHERMIE
  • COAGULOPATHIE
  • ACIDOSE

2- Hypothermie

Elle est favorisée par le contexte (environnement, météo, ..) mais également par la perte de substance cutanée, le remplissage avec des solutés à température ambiante, des produits sanguins réfrigérés (Culots de sang, Plasma Frais Congelé,…).

L’hypothermie a pour conséquences d’inhiber l’efficacité des facteurs de coagulation et des plaquettes. La chute d’un degré Celsius équivaut à une baisse de 10% des fonctions d’hémostase.

Pour la prévenir, il faut réchauffer la victime en la protégeant du sol par exemple, en la couvrant avec une couverture isothermique, avec une couverture chauffante, en utilisant un accélérateur-réchauffeur pour les solutés… En pré-hospitalier, le réchauffage d’une victime est impossible : il faut alors diminuer les déperditions de chaleur.


3- Coagulopathie

Elle est favorisée par la perte de volume circulant, par la formation d’hématomes qui consomment les différents facteurs de coagulation, mais également par la dilution liée aux différents remplissages possibles, et aussi et surtout l’hypothermie & l’acidose.

La coagulopathie a pour conséquence une diminution de la capacité de coagulation, donc des hémorragies beaucoup plus difficiles à contrôler. Dès l’instant que le blessé possède une coagulopathie, son risque de  mortalité est multiplié par cinq !

Comment contrôler ces hémorragies ? En mettant en place les gestes vus lors des formations AFGSU/PSC1/PSE : compression manuelle directe, garrot, positions d’attente, couverture isothermique, O2 si disponible, Coussins Hémostatiques d’Urgence(CHU), pansements israéliens …


4- Acidose

Elle est favorisée par la diminution du volume circulant, et donc à l’hypoperfusion cellulaires des différents organes. L’acidose témoigne d’une souffrance organique.  Elle est directement due à la perte de volume.

Elle a pour conséquence de diminuer l’efficacité de quelques facteurs de coagulation, un allongement du TCA.

Comment la traiter ? Seul un médecin pourra vous dire quoi faire. En effet, les traitements de l’acidose sont multiples et relèvent du médecin.

Ces trois composantes sont extrêmement liées et dépendantes les unes des autres. Lorsque le processus est engagé, il est très difficile de revenir en arrière. Notre rôle est donc de limiter l’hypothermie, l’acidose et la coagulopathie.



SOURCES

Département anesthésie réanimation de l’hôpital E. Herriot, « Damage control ressuscitation » [En ligne] http://sofia.medicalistes.org/spip/IMG/pdf/Damage_control_resuscitation_Dr_Floccard_.pdf (consulté le 01/04/2021)


Le SAMU (Service d’Aide Médicale d’Urgence) est la régulation médicale d’un centre sanitaire régional. Il est coordonné par un médecin qui répartit les ressources sanitaires (SMUR, demande au CODIS l’intervention des pompiers si besoin, ambulances privées…) en fonction des urgences et des appels, traités par les Assistants de Régulation Médicale. Il oriente également les personnes vers les lieux de prise en charge (urgences, médecin de ville, maison médicale…).

Le SMUR (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation) est une unité dépendante du SAMU rattachée à un centre hospitalier et se déplaçant au plus près du patient nécessitant une surveillance médicale afin d’optimiser sa prise en charge et ses chances de survie. Les SMUR permettent d’avoir l’hôpital qui se déplace à domicile en situation d’urgence.



Population essentiellement rencontrée

En SMUR, toute la population vivant sur le territoire est potentiellement patient. On prend en charge des patients du jour de leur naissance au jour de leur mort, de toute nationalité, de toute religion. Il y a bien sûr des pathologies prévalentes mais nous l’évoquerons un peu plus loin.


Équipe professionnelle essentiellement rencontrée

  • Médecin régulateur urgentiste
  • Assistant de régulation médicale
  • Médecin généraliste gérant la régulation de la permanence des soins (PDS)
  • Cadre de santé
  • Médecin urgentiste
  • Infirmier(e) Diplômé(e) d’Etat
  • Ambulancier(e) diplômé(e) d’Etat
  • Infirmier(e) Anesthésiste Diplômé(e) d’Etat

Cette liste est non exhaustive. Vous pouvez rencontrer, selon les services et habitudes de service, d’autres professionnels de santé, des agents des services techniques…


Soins essentiellement rencontrés

  • Mesure des paramètres vitaux en continu (moniteur de surveillance)
  • Electrocardiogramme
  • Pose et surveillance de voie veineuse périphérique
  • Intubation orotrachéale en séquence rapide
  • Oxygénothérapie / Ventilation non invasive
  • Massage cardiaque externe
  • Exsufflation pleurale
  • Aide à la pose de voie veineuse centrale
  • Sondage urinaire
  • Pansement compressifs
  • Hémoglobine capillaire
  • Aide à la pose de cathéter intra-osseux (KTIO)
  • Réduction de fracture, luxation
  • Préparation des médicaments de l’urgence
  • Aérosolthérapie

Cette liste est non exhaustive et regroupe les principaux soins rencontrés.


Traitements essentiellement rencontrés

  • Antalgiques de pallier I, II et III.
  • Amines
  • Médicaments dérives du sang
  • Bêtabloquants
  • Anticonvulsivants
  • Médicaments de réanimation (Adrénaline, Amiodarone, Atropine…)

Cette liste est non exhaustive et regroupe les principaux traitements rencontrés


Pathologies essentiellement rencontrées

  • Infarctus du myocarde
  • Arrêt cardio-respiratoire
  • Tentative d’autolyse
  • Accident de la voie publique
  • Accouchement
  • Fausse route
  • Polytraumatisé
  • Prise en charge de la douleur
  • Fractures et luxations
  • Choc anaphylactique
  • Choc septique
  • Choc hémorragique
  • Choc hypovolémique
  • Douleur thoracique
  • AVC
  • Malaise
  • Crise convulsive
  • OAP

Cette liste est non exhaustive et regroupe les principales pathologies rencontrées.


Prérequis

  • Être en stage en SMUR c’est toujours un moment valorisant. L’habit est lumineux, reconnaissable. Cependant il faut en être digne et le respecter.
  • Lors de chaque intervention une personne peut vous photographier ou filmer à votre insu. Que vous soyez étudiant ou diplômé, peu de différences aux yeux des usagers. Si quelque chose tourne mal, l’affaire sera généralisée à toute l’équipe.
  • Cela peut aussi se montrer dangereux : prise en charge sur la voie publique, en situation de violence, etc.
  • Une chose qui sera attendue n’est pas la capacité à perfuser, c’est surtout la capacité à gérer son stress. La technique viendra après. Il vous faudra développer votre œil clinique, observer vite avant d’agir efficacement, repérer les signes de gravité.
  • Posez des questions, évoquez les interventions compliquées ou douloureuses psychologiquement à posteriori. Certaines peuvent être traumatisantes.
  • Il vous faudra des connaissances en gestes de secours, en anatomie et physiologie, hygiène et sécurité, calculs de dose, médicaments de l’urgence

Dans tous les cas, l’ensemble de ces notions seront présentes tout au long de votre stage. Ces quelques conseils vous permettront seulement d’être un peu plus à l’aise lors du début de votre stage. N’hésitez pas à interpeller les professionnels de santé s’il y a des choses que vous ne comprenez pas ; mais essayez également de rechercher par vos propres moyens à l’aide des différents outils (ou ressources) à votre disposition dans le service. Nous vous souhaitons un très bon stage.